29 juil. 2024

Actualités de nos forêts : printemps/été 2024

Au cours du printemps et de l’été 2024, de nombreux travaux ont eu lieu dans nos forêts. En voici un résumé.

Actualités de nos forêts : printemps/été 2024

Printemps et été sont synonymes de travail dans les forêts. Dans certaines régions, les plantations ont été achevées, dans d’autres ce sont les dégagements et la pose de protection contre le gibier qui ont eu lieu. Voici l’essentiel de ce que nos forestiers ont accompli dans les forêts que gère EcoTree depuis le début du printemps.

Plantations à la Trinité Langonnet

A la Trinité Langonnet, pas moins de 60 000 arbres ont été mis en terre sur 32,5 hectares !
Nous sommes particulièrement heureux d’avoir achevé au début de l’été 2024 la plantation de la forêt de la Trinité Langonnet, projet qui nous tient à cœur pour différentes raisons.

Quelques informations sur la plantation à la Trinité Langonnet

Sachez tout d’abord que, grâce à l’entreprise SARL Guiller, qui a mené à bien ce chantier sous la supervision de notre gestionnaire forestier Vianney de la Brosse :

  • 60 000 plants ont été mis en terre aux mois d’avril et mai 2024.
  • Il s’agit à plus de 80% de chênes (sessiles et pédonculés), le reste étant des pins sylvestres, prunelliers, hêtres et aubépines.
  • La reprise est très bonne à ce jour (la pluie aidant).
  • L’ensemble a été protégé par un grillage, le temps que les petits arbres puissent survivre à l’appétit du gibier, particulièrement vorace dans ces parages où chevreuils, cerfs et sangliers pullulent.
  • Des dégagements sont d’ores et déjà prévus en ce début d’été, le printemps pluvieux étant très favorable à la croissance de la végétation adventice.

Quelques informations sur la forêt et la biodiversité de la Trinité Langonnet

La forêt de la Trinité Langonnet est une ancienne terre agricole située dans le département du Morbihan. Nous en avons fait l’acquisition en mai 2021. 
Elle possède une biodiversité assez exceptionnelle : 

  • elle abrite une zone humide que nous prévoyons de restaurer (reméandrage) ;
  • elle est située entre plusieurs zones écologiques importantes, s’intégrant ainsi au sein d’espaces préservés (Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I et II) ;
  • elle est en partie concernée par une directive Natura 2000 habitats qui s’applique à la rivière l'Ellé ainsi qu’aux landes de Kermadou et de la Calotte de Saint-Joseph (colline de grès culminant à 292 mètres, qui est le plus haut sommet du Morbihan). Cette dernière abrite des landes sèches et constitue un habitat très intéressant, notamment pour les busards ;
  • dans le cadre de l’inventaire que nous avons réalisé pour déterminer les espèces à fort enjeux de préservation, plusieurs espèces de mammifères, chiroptères, papillons, amphibiens, reptiles et oiseaux reproducteurs ont été détectées.
  • nous y avons planté une haie mellifère (1000 mètres) pour les insectes pollinisateurs
  • 16,5 hectares de bois y préexistaient à nos plantations, dont une partie d’arbres matures situés au sein de la zone humide : chênes, hêtres, bouleaux, charmes… que nous conservons pour la biodiversité (arbres-habitats, arbres sénescents, essences de diversification…)

Forêt de Launay Guen : coupe sanitaire de châtaigniers dépérissants

Affectés par l’encre, nous avons été contraints à une coupe sanitaire sur des châtaigniers dépérissants. La maladie de l’encre affecte de plus en plus de châtaigniers en Bretagne. 
Le CNPF Bretagne Pays de la Loire l’explique ainsi : “Après avoir participé à la régression de la châtaigneraie à fruit au cours du XIXe siècle, la maladie de l’encre est devenue récemment un problème majeur en forêt, où elle complexifie la sylviculture du châtaignier. 

L’encre du châtaignier est causée par deux agents pathogènes (Phytophthora cambivora et Phytophthora cinnamomi). Ces organismes, proches des champignons, sont capables d’attaquer de nombreuses espèces d’arbres, en pleine vigueur, dont la sensibilité varie fortement. Parmi ces dernières, le châtaignier européen (Castanea sativa) est l’une des plus sensibles.”

Les pathogènes se développent dans le sol et, à la faveur d’étés pluvieux et d’hivers doux, se propagent dans les systèmes racinaires pour infecter les arbres. Ils ne se dispersent pas d’eux-mêmes sur de longues distances mais par le biais des animaux et des humains. 

Infectés, les arbres peuvent vivre un certain temps mais sont voués à la mort tôt ou tard. 
Les effets sur le châtaignier sont : 

  • nécroses de couleur brun à noir sur les racines ;
  • nanification des feuilles ;
  • pousses chétives ;
  • coloration anormale du feuillage (jaune, rouge) ;
  • feuilles marcescentes ;
  • dessèchements de rameaux ;
  • mortalités de branches ;
  • nécrose cambiale en flamme au collet entourée d'un liséré noir avec parfois écoulement de sève noire oxydée à l'air (d'où le nom d'encre). Ce symptôme est rare sur le châtaignier (il n'a pas le temps de s'exprimer avant la mort de l'arbre) ;
  • mort de l'arbre.

En ce sens, nous pouvons avancer que la maladie de l’encre est favorisée par les dérèglements climatiques. Pour ce qui est de Launay Guen, nous exploitons les arbres avant que la maladie ne se propage davantage et tant que le bois peut être exploité. Il viendra abreuver la filière en bois énergie. Nous prévoyons de planter un mélange de résineux à la place des châtaigniers malades : thuyas et épicéas de Sitka.

Dégagement de la végétation concurrente à Berné

Les travaux de dégagement au printemps et en été sont essentiels pour que les jeunes arbres puissent survivre. A Berné, les petits chênes sessiles plantés en 2022 auraient eu le plus grand mal à se développer sous les buissons de genêts. Sans lumière, les arbres ne peuvent faire de photosynthèse, ne peuvent donc croître et se développer et sont condamnés à périr. Les travaux de dégagement sont nécessaires les premières années suivant de nouvelles plantations, et parfois plusieurs fois par an, surtout lorsque les pluies printanières sont abondantes.

La forêt de Berné en quelques mots

Cette terre que nous avons acquise en 2021 était une friche laissée à l'abandon sur laquelle avait poussé une végétation désordonnée. Nous y avons planté sur 5 à 6 hectares des chênes et pins maritimes là où le sol était le plus pauvre, et également des séquoias.
Les plantations se développent bien mais il est nécessaire de les protéger des abroutissements du gibier, avec du répulsif naturel ou des gaines, et de dégager la végétation régulièrement. 

Forêt de Lacelle : une nouvelle venue en Corrèze

C’est en Corrèze, sur les plateaux granitiques du Limousin (plateau de Millevaches) que nous avons acquis une nouvelle propriété divisée en trois parties : 

  • une première d’environ 18 ha de prairies louées à un agriculteur local, 
  • une deuxième d’environ 20 ha de coupe rase effectuée en 2013 et qui n’a pas été reconstituée et 
  • une trentaine d’hectares de peuplements sur pied. 

La forêt est traversée par le ruisseau de Pradel.
La partie sur pied sera gérée en futaie irrégulière, de même que la parcelle ayant subi la coupe à blanc, sur laquelle un reboisement est prévu. A cause de la coupe rase effectuée par le précédent propriétaire et qui n’a pas été reconstituée, il faudra de nombreuses années pour retrouver une forêt avec un bon potentiel d’accueil de la biodiversité.

Notre ambition est de mener cet ensemble forestier selon les principes de la sylviculture mélangée à couvert continu en adoptant des Solutions fondées sur la Nature pour restaurer et améliorer la biodiversité, tout en assurant une gestion durable des ressources forestières.

La parcelle ayant subi une coupe rase sera replantée d’un mélange de Douglas, mélèze, chêne sessile, cormier, pin laricio, hêtre, alisier et chêne pédonculé. Les plantations auront lieu à l’automne 2025.

Travaux forestiers au Faouët 5 : dégagement et application de Trico

La forêt du Faouët se situe dans le Morbihan et se divise en 5 parcelles dont nous avons fait l’acquisition entre 2017 et 2022.
Les différentes parcelles sont bordées par deux cours d’eau et couvrent près de 50 hectares au total. Notre objectif est de conduire toutes les parcelles à une irrégularisation des peuplements tout en enrichissant la biodiversité présente et en accroissant la production de bois d'œuvre et d'industrie dans le cadre d’une sylviculture durable.

La parcelle 5 a été acquise en mars 2022. Nous y avons planté en 2023 des peupliers, Douglas, pins maritimes, hêtres, pins de Monterey et sapins de Nordmann.
Au printemps, les forestiers ont procédé à un dégagement de la végétation adventice et ont appliqué du Trico sur les jeunes plants pour les préserver des abroutissements du gibier.

Le Trico est un répulsif naturel fait à base de graisse de mouton qui rebute chevreuil, cerfs et autres grignoteurs de feuilles. L’avantage est qu’il évite la pose de gaines de protection. L’inconvénient est qu’il faut en remettre régulièrement. 

Forêt de Montplonne : comment se portent les jeunes plantations ?

La forêt de Montplonne ayant subi une attaque de scolytes suivie d’une coupe rase avant notre achat, un important travail de régénération assisté de plantations a été mené par Arnaud De Grave sur environ 25 hectares. Chênes sessiles, pins laricci, pins noirs d’Autriche et cèdres de l’Atlas ont été plantés à côté de mélèzes plus âgés qui étaient en bon état. 
Comme essences d’accompagnement et de biodiversité, il a également été planté à la saison 2023/2024 du chêne pubescent, du cormier, du poirier, de l’érable plane, de l’érable à feuilles d’obier, du tilleul à grandes feuilles, de l’alisier blanc, de l’alisier torminal, du pin sylvestre, du pommier, du merisier, de l’érable champêtre et de l’aulne à feuilles en coeur.

“Belle reprise des plants” a laconiquement lâché Arnaud De Grave, lors de son passage à la mi-juin. Ce qui, en langage de forestier, équivaut à “Hourra, la nature est belle, les petits arbres poussent bien !”

Forêt de Pont de Buis : regarni effectué, exploitation à venir 

La forêt de Pont-de-Buis se situe dans le Finistère, au cœur du parc naturel régional d’Armorique. Située à mi-chemin entre Quimper et Brest, la commune dans laquelle pousse notre forêt se trouve au confluent de l’Aulne et de la Douffine. Sur cette ancienne terre agricole, nous avons planté du châtaignier, du chêne rouge, du hêtre, du Douglas et des cèdres de l’Atlas. Nous avons, de plus, conservé une chênaie-hêtraie acidiphile à houx du plus haut intérêt pour la biodiversité.

Au mois de mai, les planteurs de Peter Fitzimonns, entreprise Forêt et Terre de Landivisiau, ont procédé à des regarnis de châtaignier, chênes rouges, cèdres et Douglas (environ 1000 arbres, soit 20% de la plantation). Cette opération est courante, tous les arbres mis en terre ne survivant pas aux premières années après leur plantation. Néanmoins, la pression du gibier dans cette région de Bretagne est également un facteur de perte pour nos arbres. Ici, les dégâts ont essentiellement été causés par les chevreuils.

Par ailleurs, la forêt ayant été touchée par la tempête Ciaran à l’automne 2023, un certain nombre d’arbres devront en être sortis cet été pour être exploités. 

Plantations à Landiras

Landiras, en Gironde, est une forêt qui n’appartient pas à EcoTree mais sur laquelle nous avons mis en place un projet de reboisement après l’incendie qui l’a ravagée à l’été 2022. 23,4 hectares de bois étaient partis en feu et nous avons décidé de soutenir le projet de reboisement et de gestion durable de cette forêt, en accord avec nos forestiers et avec les propriétaires dont le souhait de sylviculture à couvert continu et en mélange d’essences s’accorde à nos principes.
Après avoir broyé les arbres calcinés, nous avons achevé la plantation à la mi décembre 2023 sur la première parcelle (environ 10 hectares). L’essence objectif plantée est du pin maritime des Landes, essence la plus adaptée au sol acide, sablonneux et humide de la région. Des essences feuillues d’accompagnement ont été préservées pour enrichir la biodiversité et servir de pare-feu en bordure des plantations de pins : chênes et bouleaux essentiellement. 
A ce jour, la plantation se porte bien, la pluie qui a précédé et suivi la plantation ayant été d'une grande aide pour la reprise des jeunes arbres. Il est néanmoins probable que nous procédions à un regarni à la saison prochaine, quelques plants n’ayant pas survécu aux premiers mois en terre. 

Ajoux : pose de protections après la plantation

La forêt d’Ajoux se situe dans le parc des Monts d’Ardèche. Elle est, de ce fait, très en pente, si bien que le travail du sol n’a pas été une mince affaire pour les ouvriers forestiers. Cette forêt a souffert d’une coupe rase effectuée par le précédent propriétaire sur des Douglas parvenus à maturité. Nous avons ainsi décidé de procéder à un reboisement dont la première tranche (quelque 18 000 plants) a été effectuée au printemps (chênes, Douglas, cèdres de l’Atlas en essences objectif, noyers, alisiers blancs, merisiers… en essences d’accompagnement). 

Voici comment notre forestier Arnaud De Grave voyait les choses à la fin du printemps : “les plants ont été plantés avec beaucoup de soin, sur un plan avec des bouquets de 6, 9 ou 12 plants des essences d’accompagnement ou de diversité (selon le comportement social ou non desdites essences). Il y aura aussi de la régénération naturelle, principalement de châtaigniers sur lesquels nous comptons ; et les quelques zones identifiées qui sont déjà en train de se régénérer ont été conservées. Le chantier s’achèvera lorsque les protections sur les feuillus seront posées et que le Trico sera pulvérisé sur les résineux.”
C’est à présent chose faite, les protections ont toutes été disposées avant la fin juillet 2024.

Ruaudin : très bon taux de reprise des plants

Dans la forêt incendiée de Ruaudin, les jeunes plants ont un très bon taux de reprise. Quelques-uns ont été touchés par la rouille courbeuse mais cicatrisent déjà. Les plantations feuillues en enrichissement ont été effectuées ce printemps et la deuxième tranche de travaux est décalée à la fin d'année à cause de l'humidité du printemps et du début d'été 2024. 
Dans cette station qui appartient à un propriétaire privé, notre intervention vise à reconstituer une forêt de pins maritimes en grande partie ravagée par les flammes au cours de l’été 2022. Le projet de reconstitution s’étend sur une surface de 32 hectares. L’essence-objectif sera accompagnée de différents feuillus : chênes pubescents, chênes-lièges, bouleaux verruqueux et robiniers faux-acacias. Une ripisylve peuplée d’aulnes glutineux sera également créée aux abords de la mare qui est située à l’ouest d’une des parcelles.
 

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