23 nov. 2020

Portrait d’Arnaud, forestier et informaticien d’EcoTree

Enté d’un parcours riche et atypique, Arnaud De Grave rejoint EcoTree comme forestier et informaticien, pour enrichir les équipes de son expérience.

Portrait d’Arnaud, forestier et informaticien d’EcoTree

Son parcours aussi riche qu’atypique fait d’Arnaud une nouvelle recrue de taille et un élément important pour soutenir les deux Vianney dans leur travail de forestier. Outre cela, notre informaticien forestier, coiffé de sa double casquette, est déjà en train de développer de nouveaux projets. Permettez-nous de faire les présentations.

Arnaud, passionné de mécanique 

Dès le lycée, Arnaud étudie la mécanique. Après un bac E (pour les moins de 30 ans : filière scientifique excluant en partie la biologie au profit de la technologie), il entre en prépa techno, qui mène principalement à intégrer les Arts et métiers. 
“Je n’avais absolument aucune envie d’être ingénieur des Arts et Métiers, donc j’ai préparé Normal Sup, filière génie mécanique, que j’ai intégrée en 1996 à Cachan. En 1999, j’y ai passé l’agrégation de génie mécanique.”
La suite aurait donc pu être pour Arnaud l’IUFM et le professorat, mais il opte pour le DEA (Master 2). “J’ai choisi cela parce que j’avais envie de faire du snowboard, donc d’être à Grenoble. Je voulais être prof, pas chercheur, mais j’ai pensé qu’une année un peu sympathique avant de commencer mon métier de prof ne me ferait pas de mal.” 
Voici notre Arnaud parti pour la montagne.

“Lors du stage de fin d’année, l’un des directeurs du laboratoire dans lequel je faisais mon stage m’a plus ou moins entourloupé pour que je fasse une thèse. Je suis donc parti, sous sa direction, pour trois années de thèse à l’Institut Polytechnique de Grenoble, dont la deuxième à l’université de Berkeley, près de San Francisco. C’était une des conditions pour que j’accepte sa thèse : qu’il y ait un aspect agréable, en plus de l’aspect intéressant. La dernière année de thèse comportait un stage industriel chez STMicroElectronics.” 
Dans ce cadre, Arnaud suit des cours d’économie et de sociologie, en plus de la mécanique, sa thèse mêlant mécanique, micro-électronique, sociologie et psychologie du travail.

Arnaud, un enseignant au Danemark

A défaut de pouvoir effectuer le tour du monde d’une année qu’il projetait de faire, Arnaud se fait encore entourlouper, selon ses propres mots, par son chef qui l’envoie passer un entretien au Danemark. Là, on lui propose un poste de maître de conférences pour une durée de trois ans. En novembre 2004, le voilà donc enseignant-chercheur à Copenhague, dans le domaine de la conception de produits à l’échelle microscopique, à DTU (Lyngby). Au bout de ces trois années, il lui est proposé de signer pour trois années supplémentaires, mais Arnaud commence par décliner, avant d’accepter à la condition qu’on l’envoie comme professeur invité dans une autre université, toujours pour joindre l’utile à l’agréable.. 
“Je commençais à m’intéresser aux impacts environnementaux des technologies que nous utilisions et à me dire que ce que nous faisions n’allait pas dans le bon sens. J’ai donc eu l’opportunité de partir 4 mois à Todai, une grosse université de Tokyo, où j’ai beaucoup travaillé sur ces impacts environnementaux. C’est ainsi que j’ai été jusqu’au bout de mes trois nouvelles années d’enseignement et de recherche au Danemark, où j’ai pu créer un groupe de recherche pluridisciplinaire sur l’impact environnemental des microtechnologies. Après quoi, j’ai décidé de changer de branche, constatant que les choses ne bougeaient pas vraiment. J’ai cessé l’enseignement et la recherche en 2011, je n’avais pas d’activité de repli.”

Arnaud étudie les forêts et la photographie

Alors, Arnaud part à Vancouver suivre un master de foresterie.
“A chaque moment de crise, au cours de ma carrière, je me disais que je voulais être forestier. J’ai donc cherché la meilleure université diplômante en foresterie en langue anglaise, qui se trouvait en Colombie-Britannique au Canada. J’ai contacté le directeur de la faculté de foresterie, et nous avons fait en sorte que je puisse venir y passer un master of science in forestry. 

Indépendamment de cela, Arnaud travaille la photographie depuis le début des années 2000. En 2005, il monte le collectif photographique BOP avec un ami et se met au reportage dès 2006. “A Vancouver, j’ai pris en tout quatre mois pour ne faire que cela : reportages et expositions orientés vers les forêts. J’ai exposé dans les Alliances françaises mais cela m’a aussi permis de donner des conférences scientifiques (sur la replantation en milieu extrême, par exemple), parce que j’aime mélanger science et art.”

Back in Europe

En 2014, Arnaud rentre en Europe et rejoint comme directeur technique une start-up spécialisée dans la dépollution des sols par le mycélium de champignons. “Nous avons monté un très gros projet avec un géant du BTP qui nous a utilisé pour faire du greenwashing, nous a essorés et jetés comme des malpropres…Ce fut une expérience assez traumatisante.”
Parallèlement à cela, il monte son entreprise de photographie et met en place des projets avec des universités, mêlant encore exercice artistique et connaissance scientifique. “Le but était de montrer la science différemment et de mettre en avant l’aspect social au sein de conférences où l’on ne cause que pH et stock de carbone avec une approche ethnographique dont deux gros projets de plusieurs années au Cameroun et à Madagascar.” Arnaud est alors recruté par une agence de photoreporters à Marseille. “J’ai fait durant 4 ans des reportages principalement orientés vers l’écologie et les conséquences sociales des problèmes environnementaux, c’était passionnant, mais très dur d’en vivre, et j’arrivais au bout de mes économies.”

Où Arnaud découvre EcoTree

C’est en ce temps-là qu’Arnaud se met à chercher activement un travail de forestier. Il rencontre des experts forestiers, et EcoTree, par le biais d’un ami qui connaît Erwan
“J’ai rencontré Pierre-François et Théo, et ils ont réellement apprécié la diversité de mon profil, alors que la plupart des autres employeurs potentiels me disaient que c’était intéressant mais que je n’avais pas le bon diplôme. Théo et P-F ont compris la cohérence de mon parcours atypique. Mais à cette époque (c’était il y a deux ans), ils n’avaient pas les fonds nécessaires pour m’embaucher. J’ai donc pris un poste d’enseignant au lycée, qui m’a mené à Vesoul. On m’a nommé professeur en électronique et informatique, disciplines que je n’avais jamais enseignées. Il m’a fallu apprendre et bosser les programmes en très peu de temps. Puis le confinement est arrivé, je venais de revoir Pierre-François à Paris, qui m’avait expliqué qu’EcoTree s’était beaucoup développée et que c’était peut-être le bon moment pour nous.”

Comment Arnaud devient informaticien et forestier chez EcoTree

EcoTree propose alors une fiche de poste à Arnaud pour manager les forêts, mais le confinement impose le gel des recrutements.
“J’ai eu Théophane au téléphone à l’issue du confinement, qui, apprenant que j’avais en plus désormais des compétences en informatique, m’a demandé de discuter avec David. Ce dernier a validé mes compétences. J’ai fait de même avec l’expert forestier François du Cluzeau, qui a permis de valider ma candidature.”
C’est ainsi que Théo et PF ont modifié le poste afin de donner à Arnaud la possibilité de travailler à la fois dans l’informatique et dans la foresterie pour EcoTree, et qu’il nous a rejoints début novembre 2020. 
“A terme, je ferai la même chose que les deux Vianney : management des forêts, prospection et certification de nouvelles forêts, et comme je suis installé dans l’Est de la France, je vais pouvoir prospecter dans une région où EcoTree ne possède pas encore de forêts. En attendant, je développe un outil informatique qui permettra aux différentes équipes et aux clients de connaître le stock et l’état des forêts et d’avoir un état des lieux précis et constamment à jour des mouvements dans nos forêts. Et je travaille, avec Margaud, à développer une méthode très précise du stockage de carbone dans nos forêts, tout au long de la vie des arbres, et même une fois qu’ils ont été coupés, vendus et employés dans l’industrie ou comme bois d'œuvre.”
Du code informatique aux informations contenues dans les arbres, il manquait un maillon qu’Arnaud forme aujourd'hui.
 

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