Étape 1
Un plan de gestion durable de la forêt est établi par nos forestiers avec l’aide d’un expert et soumis à validation du CRPF (Centre régional de la Propriété forestière).
Étape 2
Les essences d’arbres sélectionnées sont soit plantées dans le cas d’une régénération artificielle soit favorisées et conduites dans le cas d’une régénération naturelle.
Étape 3
Des travaux d’entretien sont réalisés chaque année autour des jeunes plants afin que la végétation concurrente ne les submerge pas. Des coupes de cloisonnement ont lieu dans le cas d’une forêt plus mâture.
Étape 4
Des coupes d’éclaircie sont pratiquées en suivant le cahier des charges du plan de gestion durable, pour favoriser la pousse des tiges d’avenir.
Étape 5
Les arbres arrivés à maturité sont prélevés et vendus comme bois d'œuvre. Leurs propriétaires en perçoivent le bénéfice. Un nouveau cycle recommence mais dans le cas d’une futaie irrégulière, le sol n’est jamais mis à nu.
Les coupes rases (ou coupes à blanc) entraînent 3 conséquences majeures.
Une érosion des sols
Le sol, qui était contenu et enrichi par les profondes racines des arbres, est soudain mis à nu et fragilisé. Alors, ils s'érodent et rendent très difficile toute forme de régénération naturelle ou de plantation. Il faudra beaucoup de temps pour retrouver un écosystème riche.
Une modification du climat
Les sols "mis à nu" à la suite d'une coupe rase libèrent dans l'atmosphère une partie du CO2 qui y était enfoui sous la forme de composés organiques. Ces coupes contribuent ainsi de façon majeure au relargage de gaz à effet de serre qui sont l'une des principales causes des bouleversements climatiques.
Un affaiblissement de la biodiversité
Les coupes rases entraînent une perturbation brutale de l'écosystème forestier. Vivre sans l'environnement qui les abrite ou leur procure à manger est impossible aux oiseaux, aux insectes, aux mammifères et aux champignons.
Nous évitons toute utilisation de pesticide ou de produit chimique. Nos jeunes plants sont protégés :
soit par des clôtures qui ne sont pas destinées à rester plus longtemps que les quelques années nécessaires à ce que les arbres soient assez forts pour résister aux attaques du grand gibier. Ces clôtures entourent toute la plantation. Mais il peut aussi s’agir de protections individuelles, installées autour de chaque arbuste.
soit par des haies mortes, aussi appelées haies sèches, qui sont un andain de racines et branches mortes, assez long et épais pour être aussi efficace qu’une haie comme abri ou barrière, et qui proviennent des rémanents à la suite de coupes d’éclaircie ou des branches tombées par élagage naturel (c’est ce que nous avons réalisé dans la forêt de Cleden Poher).
soit par du Trico, qui est un produit naturel répulsif conçu à base de graisse de mouton. Cette graisse dont on enduit les arbres a pour effet de repousser les cervidés qui se feraient, sans cela, une joie de brouter nos jeunes plants.
N’utilisant pas de produits chimiques, il arrive que de jeunes plants meurent l’année qui suit la plantation, c’est pourquoi nous prévoyons toujours une, voire deux phases de replantation afin de remplacer les jeunes plants qui n’auront pas survécu.
Oeuvrons collectivement pour adapter les forêts aux dérèglements climatiques en les rendant plus résilientes et en protégeant la biodiversité. Agissons par une gestion forestière durable !
Chaque année, la forêt française absorbe environ 50 millions de tonnes de CO2. A l’échelle du monde, ce sont quelque 8 milliards de tonnes de CO2 que les forêts stockent annuellement. Toutefois, nos émissions globales étaient d’environ 40,6 milliards de tonnes de CO2 en 2022, en augmentation d’un pour cent par rapport à 2021. Si les forêts ont un rôle de puits de carbone, cela ne peut pas suffire à freiner le réchauffement climatique mondial. Il convient donc d’allier une gestion durable des forêts à une réduction drastique de nos émissions.
80% de la biodiversité terrestre est abritée dans les forêts. Pourtant, d’après l’Office français de la biodiversité, seulement 18% des écosystèmes forestiers ont été bien conservés entre 2013 et 2018. Si la richesse locale en essences d’arbres est en augmentation, il reste des points noirs en France : plus de la moitié des plantes forestières, 17 % des oiseaux forestiers et 7 % des mammifères forestiers sont menacés. Par ailleurs, certains habitats forestiers (forêts alluviales, tourbières…) sont en mauvais état de conservation. La gestion durable des forêts, dans un objectif de préservation de la biodiversité, est donc un enjeu mondial et national.
La valeur commerciale de la récolte totale du bois des forêts françaises est estimée à près de 3 milliards d’euros. La forêt produit aussi une multitude d'autres biens qui représentent plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires annuel : champignons, châtaignes, miel, plantes aromatiques, fourrage, liège… La production de bois d'œuvre, de bois industrie et de bois énergie est indispensable à la transition écologique. Notre gestion durable des forêts s’inscrit dans cette dynamique qui réconcilie économie et écologie.
La forêt française couvre environ un tiers du territoire hexagonal (17 millions d’hectares). Elle est un réservoir de diversité des espèces mais aussi un lieu d’accueil du public. La forêt fait partie de notre patrimoine vivant. Elle façonne nos paysages et notre histoire. Les populations du monde entier ont un lien très fort avec leurs forêts. La forêt est également un lieu de sensibilisation aux bouleversements climatiques en cours. C’est pourquoi nous mettons en place des sentiers pédagogiques dans certaines de nos forêts.