10 oct. 2018
Coupe rase et coupe jardinatoire : explications
Si différents modes de gestion forestière sont autorisés en France, EcoTree privilégie la coupe jardinatoire à la coupe rase dans ses forêts.
Différents modes de gestion forestière sont autorisés en France mais EcoTree privilégie la coupe jardinatoire à la coupe rase dans les forêts qu’elle gère. Voici pourquoi.
Qu'est-ce que la coupe jardinatoire ?
Un prélèvement intelligent d'arbres
La coupe jardinatoire est aussi appelée coupe de futaie irrégulière. Selon l’ONF, « une futaie irrégulière se caractérise par un peuplement d’arbres présentant tous les stades d’évolution, du semis à la vieille futaie ». En chaque parcelle d’une forêt, le but est de conserver des arbres de tous âges selon un équilibre propre à chaque peuplement. Les objectifs d'une coupe jardinatoire sont la récolte, l’amélioration de la parcelle, le renouvellement des peuplements, et une gestion sanitaire optimale. Une coupe jardinatoire est opérée par parcelle entière dans le but de récolter les « arbres qui ne payent plus leur place ».
Ainsi s’attache-t-on à récolter les arbres en fonction de leur valeur individuelle, des dimensions optimales d'exploitabilité et de leur qualité. Cela, en évitant les sacrifices d'exploitabilité, qui varient selon les essences, ce qui signifie que l’on évite au maximum d’enlever un arbre de qualité qui n’aurait pas atteint la dimension optimale pour une valorisation maximale de la grume.
On s’attache encore à travailler au profit des meilleures tiges du peuplement, quels que soient l'essence et le diamètre, par une éclaircie dans les bois moyens et les petits bois les moins bien conformés, en favorisant les essences minoritaires.
La coupe jardinatoire évite toute intervention brutale
On évite toute intervention brutale, en particulier sur les branches basses, la règle étant que le prélèvement ne doit pas dépasser 25 % du volume sur pied et au maximum 5 m²/ha par coupe. Les peuplements de structure mono-étagée, où le sous-étage est absent, sont éclaircis de manière particulièrement prudente. En cas de trop forte densité, on préfèrera raccourcir la période de rotation plutôt que d'augmenter en un seul passage l’intensité des prélèvements. Le taux de prélèvement tend progressivement à se rapprocher du taux d'accroissement. Au contraire, dans les peuplements pauvres, le premier doit rester inférieur au second, de manière à reconstituer un capital producteur suffisant.
On veillera à ne pas élargir les trouées ni à en créer systématiquement. Les trouées qui permettent l’obtention de la régénération naturelle doivent être la conséquence de l’enlèvement d’un ou deux grands bois, afin d’éviter un sacrifice d’exploitabilité.
L'objectif à terme est de récolter un maximum de grand bois et un minimum de bois moyen et de petit bois, sans compromettre la pérennité du peuplement.
C'est une manière réfléchie et mesurée d'entretenir la forêt
La coupe jardinatoire est donc une manière réfléchie et mesurée d’entretenir une forêt en tenant compte de l’aspect économique qu’elle génère mais en veillant à la bonne santé et au bon renouvellement de la forêt dans toute sa diversité, afin que le rendement économique soit le plus long possible dans le temps.
Ce traitement vise des revenus soutenus procurés par la production de bois d'œuvre de qualité, avec un renouvellement continu assurant, en quantité et en qualité, le remplacement des arbres exploités. Il applique à la futaie des prélèvements fréquents, mais légers, combinant sur l’ensemble de la parcelle les opérations de récolte, d’amélioration et de régénération.
A terme, les coupes doivent permettre de prélever l’accroissement biologique sans toucher au capital. Cela s’inscrit parfaitement dans une optique de gestion durable des peuplements forestiers. Le mélange d'arbres mûrs et exploitables, de tiges en pleine croissance et de jeunes sujets d'avenir assure une continuité du peuplement et procure des revenus réguliers, même sur de petites surfaces.
Qu'est-ce que la coupe rase ?
La coupe rase ou coupe à blanc est une opération radicale qui consiste à abattre la totalité des arbres présents sur une parcelle forestière. Elle arrive généralement à la fin du cycle d'un peuplement exploité en futaie régulière ou en taillis et fournit du bois d'œuvre, du bois d'industrie et du bois de feu. Elle peut être sans régénération naturelle, alors suivie d'une plantation, ce qui est le cas le plus simple d'exploitation, ou avec régénération naturelle. En ce cas, de vieux arbres à maturité, les semenciers et de jeunes semis fragiles cohabitent et l'abattage des semenciers est une opération délicate car les zones de semis ne doivent pas être endommagées.
Lors d'une coupe rase dans un peuplement de résineux, les volumes récoltés sont de l'ordre de 300 à 400 m3/ha de bois marchand. Pour une futaie feuillue, la coupe fournit 50 à 100 m3/ha de bois marchand. En moyenne, sur la durée de vie d'un peuplement, la moitié du volume total de bois est prélevée lors des éclaircies, l'autre moitié est récoltée lors de la coupe rase.
Dans le cas de taillis non exploités, une coupe rase (avec orientation des bois vers l'énergie) suivie d'une conversion en peuplement productif (bois d'œuvre) permet la mise en valeur des parcelles.
Une coupe rase n’est pas un défrichement et même en l’absence d’arbres, cela reste une forêt qui n’est pas affectée à une autre utilisation. Des arbres y repousseront après la coupe. Toutefois, ce genre de pratique étant radicale et pouvant prêter à critique, certains pays ont décidé de l’interdire. C’est le cas de la Suisse, par exemple où les cantons peuvent en autoriser de manière exceptionnelle, dans le cadre de mesures particulières.
Nous ne pratiquons aucune coupe rase dans nos forêts.