14 juin 2019
Focus sur l’alisier torminal
Sorbus torminalis, aussi est appelé alisier torminal ou alisier des bois est un arbre feuillu de très grande valeur.
Sorbus torminalis porte plusieurs noms vernaculaires. On l’appelle alisier torminal, mais aussi alisier des bois ou sorbier torminal. Ce n’est pas tant sa rareté que sa dispersion sur la quasi-totalité du territoire qui en font l’un des plus précieux feuillus. Et surtout, la qualité de son bois et la compagnie des autres arbres qu'il affectionne : chênes, frênes et hêtres.
Caractères descriptifs de l'alisier torminal
Cet arbre originaire d’Europe, d’Afrique du Nord et d’Asie mineure peut mesurer jusqu’à une trentaine de mètres en forêt et vivre plus d’un siècle. En règle générale, sa cime ne dépasse pas 20 à 25 mètres. Sa croissance est relativement lente et le diamètre de son tronc peut atteindre 50 à 65 cm. L'alisier torminal a une bonne capacité de drageonnage. Son tronc est souvent droit, à écorce d’abord lisse et grise, puis écailleuse et rousse. Cet arbre hermaphrodite fleurit en mai ; les insectes pollinisent ses fleurs. Comme ses feuilles, ses jeunes rameaux sont alternes. Dans le doute, ce sont les feuilles qu’il faut regarder pour l’identifier : elles ont cinq à neuf lobes inégaux, de taille décroissante vers le sommet des rameaux. Il est impossible de les confondre avec d’autres.
Les fleurs bisexuées sont blanches et régulières. Elles donnent naissance à de petites baies ovoïdes de couleur brune, à maturité, qui sont alors comestibles. Elles sont particulièrement appréciées des petits mammifères, notamment du blaireau, qui participe largement à leur dissémination.
Habitat de l'alisier torminal
Sorbus torminalis est une essence commune à basse altitude, mais plus rare dans le sud-est du pays. On le trouve parfois jusqu’à 1000 mètres d’altitude, sous un climat méditerranéen. Cet arbre aime la chaleur. En revanche, il s’adapte à différents sols. Dans les régions de l’Ouest et du Centre, on le verra pousser ses racines dans des sols limoneux, sablonneux ou caillouteux aux pH acides. Dans le Nord et l’Est du pays, il s’accommode en revanche d’un pH basique à légèrement acide.
Mieux lui siéent les sols bruns calciques épais ou les sols très riches en argile. A l’état sauvage, on le trouve disséminé dans les bois, dans les haies, les chênaies pubescentes. Les sylviculteurs l’utilisent pour enrichir les hêtraies-chênaies neutrophiles ou acidiphiles.
Usages du bois d'alisier
Les baies que produit l’alisier torminal et que disséminent avec ardeur les petits mammifères étaient utilisées pour faire de l’eau-de-vie, ainsi que comme remède à la dysenterie et à la diarrhée.
Cet arbre produit un bois très homogène et très dense, dur. L’aubier est jaunâtre à blanc rougeâtre, qui vire au brun à l’air et à la lumière. Le duramen rouge saumoné prend une teinte rouge-brun à l’étuvage.
C’est un bois qui se travaille bien et qui résiste aux frottements. On l’a longtemps utilisé pour la fabrication de pièces de machine, de dents d’engrenage, de rouleaux, de pièces de pressoir ou de quilles. On en a aussi fait des robinets et des merrains pour les eaux-de-vie blanches.
Il est aujourd’hui présent sur quelques niches : placages décoratifs, instruments de mesure et de dessin, mécanisme de piano, tuyau d’orgue, queues de billard, crosses de fusil. C’est aussi un très bon bois de feu.