1 mars 2021
Comment reconnaître les arbres en forêt ?
Pour reconnaître les principales essences d’arbres en forêt, il convient de considérer les feuilles, l’écorce, les bourgeons et les fruits.
Si l’on dénombre 60 000 essences d’arbres à travers le monde, nos forêts de France et d’Europe ne sont pas riches de toute cette diversité. Quand il s’agit de différencier les arbres, c’est tant mieux. Les forêts de France métropolitaine ne comptent que 138 essences différentes, ce qui représente déjà les trois quarts des essences présentes en Europe. Voici comment reconnaître les essences d’arbres les plus communes dans nos forêts.
La grande diversité des arbres
60 000 arbres, dites-vous ? Oui, mais pour le monde entier, et nous savons que les forêts tropicales sont riches d’une bien plus importante diversité que les forêts de nos climats tempérés. Au total, il existe quelque 2700 essences d’arbres en France, dont l’immense majorité se trouve dans les territoires d’outre-mer. A elle seule, la forêt guyanaise compte plus de 1700 essences différentes. La forêt de France métropolitaine, quant à elle, compte entre 136 (selon le Ministère de l'Agriculture) et 138 essences (selon l'ONF) différentes.
C’est un nombre extrêmement réduit. Oui, mais cela fait déjà beaucoup à connaître et différencier.
Comment différencier les principaux arbres de nos forêts ?
Il existe cinq approches différentes, néanmoins complémentaires, pour reconnaître les arbres de nos forêts.
Reconnaître un arbre à sa situation géographique
Il y a peu de chance que vous tombiez sur un épicéa au bord de la mer ou sur un pin parasol dans les Vosges. Certaines essences sont typiques du climat méditerranéen : le Chêne vert, le Pin parasol, l’Olivier, le Cèdre du Liban, le Pin laricio, le Mûrier platane, le Figuier, le Micocoulier, l’Arbre de judée, l’Aulne de Corse, le Chêne liège, l’Eucalyptus, l’If…
Toutefois, certaines de ces essences commencent à s’acclimater à des régions plus continentales ou océaniques.
D’autres essences sont typiques des montagnes : l'Épicéa, le Mélèze, les sapins, les bouleaux, le Hêtre…
Identifier un arbre à sa silhouette
Certains sont beaucoup plus grands et gros que d’autres. Le cèdre n’a pas du tout la même silhouette que le cyprès ou le charme. A force de les observer, on finit par en connaître certains : le Saule pleureur, le Frêne, le Pin maritime…
Reconnaître les arbres à leur tronc et à leur écorce
La couleur de l’écorce, son aspect lisse ou crevassé, l’épaisseur de son tronc, le nombre de branches : tout cela donne des indices sur le spécimen que nous avons sous les yeux. L’écorce du charme ressemble à celle du hêtre, par exemple, mais ne ressemble en rien à celle d’un cèdre ou d’un chêne.
Reconnaître les arbres à leurs fleurs et leurs fruits
A certaines saisons, il est très facile de reconnaître les arbres aux fleurs ou aux fruits qu’ils donnent : prunus, amandier, châtaignier ou marronnier, merisier, ont des fleurs et des fruits typiques.
Différencier les arbres à leurs feuilles
Les arbres ont des feuilles simples ou des feuilles composées, des feuilles alternées ou des feuilles opposées, de petites feuilles ou de grandes feuilles. Certains perdent leurs feuilles en automne, d’autres les gardent. Certains ont des aiguilles, d’autres des feuilles à poil. Autant d’indications qui permettent de reconnaître les arbres.
Quels sont les principaux arbres de nos forêts ?
En France, les feuillus et les résineux se partagent le territoire, à l’avantage des feuillus qui couvrent les deux tiers des forêts des France métropolitaine. Le chêne, quant à lui, représente environ 40% de la totalité des arbres de France. Mais savez-vous faire la différence entre deux chênes ?
Différencier le chêne sessile du chêne pédonculé
Bien que leur bois, très recherché, ait les mêmes usages en charpente, ébénisterie, industrie, tonnellerie…, ces deux essences ne sont que cousines et ne poussent pas dans les mêmes conditions.
Pour les différencier, le plus simple est de considérer les fruits. Si le gland est directement accroché sur le rameau, c’est un chêne sessile. Son gland est assis sur la branche. Sessile vient du latin sedere, s’asseoir. Si, à l’inverse, il pend au bout d’un pétiole, que l’on appelle aussi pédoncule, c’est un chêne pédonculé.
En l’absence de gland, il faut considérer les feuilles. La feuille du chêne sessile n’a généralement pas d’oreillette à la base. Elle est accrochée au rameau par un long pétiole et elle est dépourvue de nervure interlobaire.
La feuille du chêne pédonculé est directement assise sur le rameau (la feuille agit à l’inverse du gland), elle porte des oreillettes à la base du limbe et porte plus de trois nervures interlobaires.
Quant aux bourgeons, ils sont pointus chez le chêne sessile, globuleux chez le pédonculé.
Distinguer le hêtre du charme
Pour différencier ces deux essences qui se ressemblent beaucoup alors qu’elles ne sont pas de la même famille, (le hêtre fait partie des Fagacées, alors que le charme est de la famille des Bétulacées), on peut considérer les bourgeons en hiver : ceux du hêtre sont pointus et piquants, alors que ceux du charme sont plus arrondis et doux au toucher.
Lorsqu’ils ont des feuilles, il existe un bon moyen mnémotechnique de les différencier : “Le charme d’Adam, c’est d’être à poil”. Les feuilles du charme sont à dents, tandis que celles du hêtre sont à poil.
Reconnaître les érables
Les érables sont une grande famille de quelque 150 espèces. On les reconnaît à leurs feuilles à 5 lobes et aux nervures palmées. Leurs fruits sont des samares, ces petites hélices qui tombent en mouvements circulaires à l’automne, comme des hélicoptères. Les deux qui nous intéressent particulièrement sont l’érable sycomore et l’érable-platane. L’érable sycomore s’appelle aussi érable-faux-platane, ce qui ne facilite rien. On le dit sycomore parce que ses feuilles ressemblent à celles d’un figuier (sykon, en grec ancien).
Quant à l’érable-platane, il a des feuilles pourvues de 5 à 7 lobes aux dents aiguës terminés en pointe fine, qui ressemblent à celles du platane !
Ce sont des feuillus précieux.
A quoi ressemble un robinier faux-acacia ?
Arbre de la famille des Fabacées, le robinier faux-acacia porte des fruits qui sont des gousses ressemblant à un haricot plat dont les graines sont à l’intérieur. Il est drageonnant, forme des bouquets qui peuvent être envahissants. Les drageons et les jeunes branches sont pourvus d’épines. Les feuilles sont imparipennées, ovales, pas très grandes et poussent en grand nombre sur le rameau.Les fleurs blanches pendent en grappe à la fin du printemps. Elles sont très mellifères. Sa couronne est peu dense, l’écorce est brune, lisse, devenant épaisse, profondément cannelée, écailleuse et brun foncé avec l'âge.
Comment reconnaître un mélèze ?
Seul conifère de nos régions à perdre ses aiguilles en hiver, le Mélèze porte des aiguilles peu coriaces et insérées en rosette sur les rameaux courts, isolées sur les rameaux longs. A l’état naturel, il pousse principalement dans les Alpes du Sud, dans le Dauphinois et le Briançonnais.
Comment différencier un épicéa d’un sapin ?
Les aiguilles de l’épicéa sont piquantes et coriaces, contrairement à celles du sapin. Disposées tout autour du rameau, elles comptent trois faces, tandis que celles du sapin sont vert brillant, linéaires, aplaties et présentent deux bandes blanches au revers. Lorsque les fruits sont sur l'arbre, on peut aussi comparer les cônes. Ceux de l'épicéa sont pendants, ce qui n'est pas le cas de ceux des sapins.