22 avr. 2019
Le réchauffement climatique modifie l’aspect des forêts
Le réchauffement climatique, accéléré par l’activité humaine, a un effet important sur l'aspect des forêts.
Depuis le XIXe siècle, nous sommes entrés dans une phase de réchauffement climatique. Ce réchauffement est dû à une évolution naturelle du climat mondial, accélérée par l’activité humaine. Les arbres y sont sensibles. Certaines espèces ont besoin de chaleur, d’autre de froid et d’humidité. Vers quelles forêts allons-nous sous nos latitudes ?
L’avancée du chêne vert au Nord
A l’époque gallo-romaine, la chaleur qui s’étendait sur le territoire français a permis l’acclimatation d’essences qui avaient d’abord colonisé les bords de la Méditerranée. Les Grecs connaissaient essentiellement le chêne vert, qui est mieux adapté à un climat chaud et sec. Celui-ci s’est ensuite installé sur notre territoire, il colonise désormais les côtes atlantiques, « remontant jusqu’à la Vendée alors qu’il était absent de ces régions au début du XXIème siècle », ainsi que l’explique Sciences et avenir.
Le repli du chêne à feuilles caduques
A l’inverse, des essences qui avaient colonisé la France lors de périodes plus humides et plus froides, comme le hêtre et certains résineux, sont vouées à « remonter » sous des climats moins secs. Car les arbres se déplacent bien, même s’ils le font moins rapidement que les Ents du Seigneur des anneaux. Nous apprenons ainsi que « les pins sylvestres du sud des Alpes dépérissent à grande vitesse. Les chênes sessiles et pédonculés montrent des signes de dépérissement jusque sur les bords de Loire. Le hêtre, essence qui craint les fortes chaleurs, voit ses spécimens les plus au sud de son aire de répartition, dans le Poitou, subir de plus en plus les canicules estivales. »
La remontée du hêtre
Selon Olivier Picard, directeur de recherche et développement du Centre national de la propriété forestière (CNPF), « ce qu’on peut anticiper, c’est un retrait du chêne sessile et pédonculé d’un tiers de son aire de répartition la plus au sud, le repli du hêtre vers le nord-est de la France, la remontée en altitude du sapin qui perdrait 60% des espaces qu’il occupe aujourd’hui à basse altitude. »
Une forêt des Landes dans le nord
On peut également estimer qu’une forêt de pins maritimes comme celle des Landes pourrait se développer dans le nord de la France, pour gagner en productivité. Ainsi, il ne s’agit pas que de mauvaises nouvelles, même s’il faut prendre en compte le fait que certains insectes ravageurs se développent mieux avec de fortes chaleurs. Mais pour freiner les épidémies, nous savons qu’il faut mélanger les essences sur une même parcelle.
Le monde change
Certains se lamenteront que les forêts de leur enfance ne soient plus celles de leurs petits-enfants, mais c’est pourtant un phénomène naturel. Les forêts n’ont jamais cessé d’évoluer et de se modifier, soit sous l’action des hommes, soit sous celle du climat. Et le plus souvent, par une combinaison des deux. Aujourd’hui, notre activité accélère un phénomène naturel, mais nous avons aussi, plus que jamais, les connaissances et les techniques qui peuvent nous permettre d’adapter les forêts aux changements en cours. C’est un challenge passionnant à relever.