27 mars 2019
La sécheresse rend les arbres plus vulnérables
Les sécheresses affaiblissent les arbres et leurs répétitions peuvent leur être fatales.
La sécheresse ne provoque pas que des incendies dévastateurs dans nos forêts. Elle affaiblit aussi les arbres et, en se répétant à quelques années d’intervalle, finit par les affaiblir gravement. Plus faibles, les arbres sont un régal pour les parasites. Leur vie s’achève prématurément.
La sécheresse favorise les parasites
De nouveaux parasites menacent la forêt de Compiègne. Le scolyte typographe, au nom délectable, est un coléoptère que préfèreraient ne pas connaître les épicéas. Dans cette forêt domaniale gérée par l’ONF, on procède à des coupes d’arbres pour tâcher d’endiguer le phénomène, car, dès le printemps, l’insecte pond sous l’écorce, rendant impossible la circulation de la sève. C’est ensuite l’écorce qui se soulève, puis les arbres brunissent et perdent leurs aiguilles. Selon l’ONF, on n’aurait pas d’autre solution que l’abattage. Et puisqu’ils ont été plantés en monoculture sur plusieurs centaines d’hectares après la seconde guerre mondiale, pour « combler les trous », les parasites risquent de s’en donner à cœur joie.
Les forestiers estiment que la sécheresse de 2018 pourrait être responsable de leur prolifération. Car celle-ci affaiblit les arbres et les rend moins résistants.
L’arbre a besoin d’eau pour vivre
Tout comme les hommes, les arbres ont besoin de respirer pour croître en hauteur et en épaisseur. Il leur faut s’alimenter pour arriver à maturité et se reproduire. On dit même qu’ils transpirent, rejetant par les feuilles une importante partie de l’eau qu’ils ont absorbée depuis leurs racines. Etant autotrophe, l’arbre doit fabriquer lui-même sa nourriture, qui se compose d’eau, de sels minéraux dissous, de matières organiques prélevées dans l’humus, ainsi que de dioxyde de carbone et de dioxygène. De tout cela, qu’il transforme, il fabrique sa subsistance.Lorsque l’air est trop sec, les stomates des feuilles, qui sont d’infimes trous se trouvant sur la partie inférieure, se referment pour empêcher l’évacuation de l’eau, et, si le phénomène persiste, les feuilles s’asphyxient d’une certaine manière : elles jaunissent et tombent. Or, sans feuille, point de photosynthèse, et l’arbre ne peut plus se développer, il ne peut plus transformer les gaz en énergie pour se sustenter.
L’absence d’eau affaiblit les arbres et les rend vulnérables
Après les canicules de 1976 et de 2003, des études ont été menées, qui mettaient en évidence l’affaiblissement des arbres. Plus récemment, des scientifiques américains ont démontré qu’il fallait plus de quatre ans à un arbre pour retrouver sa vitalité naturelle, après une sécheresse. C’est par l’étude des cernes de croissance qu’ils en sont arrivés à cette conclusion. La première année suivant la sécheresse, la croissance des arbres diminue de 9%, puis de 5% l’année suivante, quand bien même l’année aurait été pluvieuse. Le système vasculaire des arbres souffre du manque d’eau, si bien que celle-ci peine à circuler dans les vaisseaux ligneux.
Enfin, comme nous l’avons vu plus haut, les arbres étant affaiblis, ils sont plus sensibles aux polluantsqui se trouvent dans les sols et plus vulnérables aux attaques des insectes ravageurs et de toute sorte de parasites.
Et par conséquent, l’arbre capte moins de CO2, contribuant au réchauffement climatique et au cercle vicieux dont il sera difficile de sortir.