31 janv. 2019
La sécheresse modifie l’anatomie des arbres
L’anatomie des arbres se modifie en cas de sécheresse prolongée, comme l'ont prouvé des expériences menées dans des régions tropicales.
Ce sont des expériences menées dans des régions tropicales qui permettent de l’affirmer : l’anatomie des arbres se modifie en cas de sécheresse prolongée. La revue "Ecology and Evolution" en a publié les résultats.
La science démontre l'adaptation des arbres aux conditions climatiques
Les données scientifiques de l’étude menée par un groupe de chercheurs sur des parcelles de végétation destinées à cet effet devraient permettre de prévoir la façon dont le changement climatique agira sur les forêts tropicales. « Les arbres des forêts tropicales jouent un rôle important dans le bilan hydrique de la planète » a rappelé David Y. P. Tng, l’auteur principal de l’étude. « Chaque arbre agit comme une fontaine, puisant l’eau dans le sol et l’extrayant vers l’atmosphère. Un seul grand arbre mature peut brasser plus de 100 000 litres d’eau par an. Une forêt est donc très importante pour le maintien du climat local. »
Des périodes de sécheresse mal vécues par les arbres
Cela ne nous surprend malheureusement pas beaucoup : les arbres supportent assez mal une période de sécheresse prolongée. C’est d’autant plus perceptible dans les zones tropicales où les arbres sont habitués à une importante disponibilité en eau. Lorsque celle-ci vient à manquer au cours de longues périodes, des détériorations apparaissent, qui peuvent être dramatiques.
Il peut s’agir d’un simple ralentissement de la croissance, mais, dans le pire des cas, d’un effondrement à grande échelle de l’écosystème. Quoi qu’il en soit, l’influence est notable sur le cycle du carbone et sur le cycle de l’eau, et affecte tout le climat mondial.
L’adaptation des arbres est limitée
Les expériences qui ont été menées par les chercheurs in situ, en créant un état de sécheresse artificielle pendant deux ans, ont prouvé que l’anatomie des arbres soumis au manque d’eau se modifiait. Les modifications ne sont pas les mêmes selon les espèces. Chez certaines, les vaisseaux situés dans le bois, qui servent au transport de l’eau du sol vers les feuilles, sont devenus plus petits ou moins nombreux. Chez d’autres, les feuilles et les tissus formant le bois sont devenus moins épais et plus riches en fibres. Dans une certaine mesure, les arbres matures s’adaptent au manque d’eau. Néanmoins, les chercheurs pensent que cela ralentirait le transport d’eau du sol vers l’atmosphère, car l’arbre restitue moins d’eau pour se protéger. A terme, cela devrait provoquer un ralentissement du cycle hydrologique local, qui affectera lui-même le couvert végétal.
Nous entrerions dans une boucle de rétroaction positive, la végétation finissant par être victime de ses propres effets de défense. Par conséquent, les changements anatomiques observés chez les arbres ne seraient efficaces qu’à court terme.
Il faut absolument agir pour freiner le changement climatique !