17 mai 2018

Réchauffement climatique : les forêts s’adaptent… pour l’instant

Nous ne laissons pas le choix aux forêts : pour résister au changement climatique, elles sont contraintes de s’adapter.

Réchauffement climatique : les forêts s’adaptent… pour l’instant

Face à la hausse des températures, elles n’ont pas le choix, les forêts doivent s’adapter. Si certaines espèces évoluent d’elles-mêmes, l’homme a aussi un rôle à jouer, dont il a déjà pris conscience.

Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur les arbres ?

Le réchauffement climatique a des conséquences directes sur la vie des arbres. Si le GIEC a observé que les précipitations avaient augmenté en Europe du Nord entre 1900 et 2005, il note aussi qu’elles ont diminué dans la zone méditerranéenne, laquelle ne cesse de s’étendre. Par conséquent, les sécheresses plus courantes sont responsables de la mort de nombreux arbres et le climat chaud et humide, qui s’étend dans les zones tempérées, favorise l’apparition de maladies ou de parasites.

Depuis les années 1950, l’ONF a constaté un allongement de la durée de feuillaison, les feuilles des arbres sortant plus tôt et chutant plus tard. « Entre 1962 et 1995, la feuillaison s'est ainsi allongée de dix jours. Aujourd'hui, elle augmente de quatre jours et demi tous les dix ans. »

L’ONF estime ainsi que la productivité de la forêt française a augmenté depuis les années 1990 en tirant profit « de l’élévation des températures, de l'augmentation de la concentration de dioxyde de carbone dans l'air et des retombées azotées atmosphériques. » Toutefois, la sécheresse récurrente pourrait bien menacer les forêts, entraînant une productivité moindre en 2050. Cela se sent déjà dans le sud de la France où l’équilibre est menacé, la biodiversité bouleversée et les espèces animales et les insectes se déplacent.

L’ONF adapte les forêts publiques au changement climatique

Depuis quinze ans, l’Office national des forêts a pris la mesure des choses et s’est attelé à adapter les forêts publiques au changement climatique. L’ONF se focalise ainsi sur deux points essentiels : modifier la densité de peuplement des forêts ainsi que leur composition. Planter moins d’arbres en les espaçant davantage diminue « la pression exercée par le peuplement sur la ressource en eau (…) et permet ainsi d'améliorer le bilan hydrique du végétal. » L’ONF mène une expérience sur le plateau de Sault dans l’Aude, dans le but d’augmenter la quantité d’eau disponible pour chaque arbre en tenant compte de sa raréfaction. L’ONF espère ainsi qu’en « associant des espèces avec des sensibilités différentes, la forêt augmente sa résilience face à des évènements climatiques extrêmes, diminuant ainsi le risque d'une chute brutale de productivité. »

La ville d’Orléans prend des mesures pour protéger ses arbres

Le réchauffement climatique est directement mis en cause dans l’arrivée des chenilles qui s’attaquent aux pins, arrivant du Sud. La mairie d’Orléans, en lien avec un ingénieur forestier, a pris la décision de remplacer les pins attaqués par des chênes de différentes espèces : chênes chevelus, chênes verts, chênes à feuilles de châtaigniers… Elle a également planté des charmes en provenance d’Allemagne. Par ailleurs, dans cette ville, le nombre de platanes est inférieur à la moyenne des villes françaises (14% à Orléans contre 20% en moyenne dans les villes de France), ce qui est un choix heureux, compte-tenu des attaques du chancre coloré qui décime les platanes. Le peuplement des arbres dans la ville est pris très au sérieux par la mairie.

En Belgique, les hêtres synchronisent leurs actions

Voici ce qu’une étude menée sur la population de hêtres en Belgique, publiée dans la Revue forestière française, révèle : face au changement climatique, les hêtres synchronisent leurs réactions. S’appuyant sur l’analyse de l’accroissement radial des arbres, soit la mesure de la largeur des cernes par laquelle sont évalués le développement et la vitalité du hêtre depuis le début du XXe siècle, l’étude conclut que l’accroissement moyen à l’échelle de la Belgique diminue et que sa variabilité a augmenté. Cela signifierait que l’espèce a adapté sa physiologie au climat, alors que la température moyenne annuelle a augmenté d’environ 2°C en Belgique depuis le début du XXe siècle. Il a en outre été remarqué que les quelques 329 hêtres étudiés évoluaient d’une manière homogène en dépit des variations du climat en Belgique. Le hêtre étant considéré comme une des espèces les plus sensibles au changement climatique, le fait que peu d’arbres aient durablement souffert des sécheresses est une bonne nouvelle.

Mais n’attendons pas que le hêtre ne résiste plus et prenons les devants. Mettons toutes nos capacités en œuvre pour freiner le réchauffement climatique, en plantant et gérant intelligemment nos forêts. C’est dans la pleine conscience du défi qui s’impose qu’EcoTree entend y prendre part avec vous.

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