13 mai 2019
Canal du Midi : déjà 10 400 arbres replantés !
Alors que des dizaines de milliers d’arbres touchés par le chancre coloré ont déjà été abattus le long du canal du Midi, beaucoup d’autres ont été replantés.
Alors que des dizaines de milliers d’arbres touchés par le chancre coloré ont déjà été abattus le long du canal du Midi, beaucoup d’autres ont été replantés. C’est toute une vie qui repart !
Les platanes menacés par le chancre coloré
C’est d’un mal incurable que sont touchés les platanes qui bordent le canal du Midi depuis le XIXe siècle. Le seul moyen d’éradiquer le chancre coloré est d’abattre les arbres. Ce champignon nous est arrivé en même temps que les Américains, lors du débarquement de Provence en 1944. Depuis, il a fait son petit bonhomme de chemin, et contaminé les platanes du canal du Midi depuis le début des années 1970. Depuis Mai 2015, huit départements sont concernés par des foyers de chancre coloré.En 50 ans, on a compté plus de 50 000 platanes morts du chancre coloré en France. Il est désormais aux portes de Toulouse.
Replanter des arbres autrement
La seule solution est aujourd’hui l’arrachage systématique du ou des arbres contaminés et des arbres adjacents, ainsi que la destruction sur site par des agents agréés à réaliser cet assainissement afin d’éviter la dispersion du pathogène. En outre, il n’est pas possible de replanter directement des platanes là où ils ont été arrachés, afin d’éviter une nouvelle contamination par le sol.
Une variété de platane, appelée PLATANOR® Vallis clausa a été développée, mais il n’est pas certain qu’elle résiste parfaitement aux assauts du champignon. Aussi replante-t-on essentiellement d’autres variétés d’arbres : chênes chevelus, micocouliers, peupliers blancs.
2400 arbres plantés au cours de l’hiver !
Cet hiver 2018-2019, 2400 arbres ont été replantés. Depuis 2006, 23 700 platanes du canal du Midi ont déjà été arrachés puis brûlés, sur les 42 000 que l’on comptait. Jusqu’à présent, 10 400 arbres ont pris la place de ceux qu’il a fallu abattre. Il reste du travail, mais le canal, qui est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, ne restera pas dégarni. Les arbres qui sont plantés sont âgés de trois ou quatre ans et Voies Navigables de France estime que les promeneurs et les touristes n’ont pas déserté les lieux.
Par ailleurs, cela permet d’installer une diversité d’essences arboricoles qui pourraient éviter la propagation d’une nouvelle maladie, et cela devrait renforcer la biodiversité animale. Il se trouve aussi que l’arrachage d’arbres a été l’occasion de restaurer plus de 25 km de berges. A quelque chose, malheur est bon.