18 sept. 2018
Nous voulons conserver des arbres le long des routes
Les platanes qui bordent nos routes ne sont pas dangereux, bien au contraire !
Certains sont partis en guerre contre les arbres, bien souvent des platanes, qui bordent les routes de France, au prétexte qu’ils seraient dangereux. Et si nous inversions le regard ?
Les arbres bordent les routes...
Parce que nous aimons leur présence, qu’ils font partie de notre paysage, qu’ils absorbent le dioxyde de carbone que nos automobiles rejettent et parce qu’ils nous donnent une ombre que nous cherchons particulièrement en été, sur la route des vacances, nous voulons garder les arbres qui bordent nos routes. Si des arbres ont été plantés au bord des routes, et principalement des platanes au ramage généreux, ce fut tout d’abord pour l’ombre qu’ils offraient aux voyageurs en diligence puis en voiture. Peut-être aussi, désir inavoué, parce que l’être humain s’est toujours senti à l’abri sous les arbres protecteurs.
Que l’on plante de nouveaux arbres, fort bien, mais que l’on ne coupe pas pour autant les vieux arbres qui sont présents, sous prétexte qu’ils soulèveraient le bitume et feraient ralentir les automobilistes, ou qu’ils donneraient du travail à la voirie. Tout cela est très bien. Francis Hallé, botaniste, professeur émérite de l’Institut de botanique à l’université de Montpellier et spécialiste des forêts tropicales nous le rappelle : les vieux arbres « sont les plus efficaces pour dépolluer l’atmosphère. » Il faut attendre 25 ans pour que 10 jeunes arbres plantés à la place d’un vieil arbre coupé « commencent à compenser l’activité épuratoire du vieux. » Et un vieil arbre ne coûte rien. Le botaniste s’insurge d’ailleurs absolument contre l’élagage systématique de certaines municipalités qui n’y connaissent rien mais taillent chaque année les arbres parce qu’elles les ont toujours taillés. Or, non seulement cela blesse les arbres, mais les rend dangereux, explique Francis Hallé.
Et préviennent les accidents
Contrairement aux idées reçues selon lesquelles il faudrait couper les platanes contre lesquels les chauffards s’écrasent parfois, nous avons tout intérêt à les laisser et même à en planter davantage. L’arbre n’est pas responsable d’une conduite en état d’ivresse ou à une allure trop vive ! Bien au contraire, les études ont prouvé que les routes qui ne sont pas bordées d’arbres sont plus dangereuses car les chauffards n’ont alors aucune raison de ralentir et finissent par s’écraser contre un autre obstacle, qui peut tout à fait être la voiture qui arrive en face. Le Royaume-Uni a commencé à planter des arbres le long des routes, de plus en plus serrés à mesure que l’on s’approche des villes, ce qui fait réaliser aux conducteurs la vitesse à laquelle ils roulent.
Cessons donc d’abattre les arbres ou de les tailler de manière irréfléchie, pour un oui ou pour un non, car ils pourraient bien nous sauver la vie, non seulement demain mais dès aujourd’hui.