21 juil. 2020

Quelle est l’utilité des moustiques dans la nature ?

Le moustique est l’animal qui cause le plus de morts chez l’être humain, mais les services écosystémiques qu’il rend sont indéniables et indispensables.

Suzanne Sinniger
Suzanne SinnigerChargée de communication
Quelle est l’utilité des moustiques dans la nature ?
Moustique tigre en action

Le moustique n’est certainement pas le meilleur ami de l’homme, on dit même qu’il est l’animal qui cause le plus de morts chez l’être humain. Toutefois, les services écosystémiques des moustiques sont indéniables, et puisqu’il semble impossible d’éradiquer les espèces les plus invasives et les plus agressives de moustiques, comme le moustique-tigre, tâchons de comprendre leurs caractéristiques et d’apprendre ce qu’ils nous apportent.

Moustique : qui es-tu ?

Le moustique partage bien des caractéristiques avec la tique. Avec elle, il est le premier vecteur de maladies transmissibles entre animaux ou de zoonoses, qui affectent les êtres humains. Comme la tique, le moustique a besoin de sang animal ou humain pour se nourrir, bien que dans le cas des moustiques, les femelles soient les seules à piquer. Et comme la tique, le moustique repère sa cible grâce à son odorat.
Pour le reste, les culicidae n’ont rien de la forme pataude des tiques et se déplacent en toute légèreté avec les ailes. Ils sont d’ailleurs quasiment l’un des seuls insectes à s’envoler avec leurs ailes et sans l’aide de leurs pattes, ce qui fait que l’on ne sent pas un moustique s’envoler de notre peau, après une piqûre. 
Caractérisés par des antennes longues et fines à multiples articles, des ailes pourvues d’écailles, et des femelles possédant de longues pièces buccales en forme de trompe rigide de type piqueur-suceur, 3 546 espèces de moustiques réparties en 111 genres sont inventoriées dans le monde. Parmi ces milliers d’espèces, quelques dizaines seulement piquent l’homme et seules quelques-unes sont porteuses de maladies graves du type virus zika, fièvre jaune, ou paludisme. 
Les moustiques sont des insectes qui passent par quatre phases de développement : œuf, larve (4 stades larvaires), nymphe et adultes. Les trois premières phases sont aquatiques, la dernière aérienne, et la durée de leur développement varie beaucoup en fonction des conditions de température, de sécheresse ou d’humidité. Ainsi, certaines espèces de moustiques peuvent supporter une sécheresse de plusieurs mois, à l’état d’oeuf, et les femelles de certaines espèces passent l’hiver sans encombre. Ce petit animal d’environ 2,5 mg est extrêmement résistant et n’a pas son pareil pour se propager partout où quelques eaux stagnantes entourent une terre habitée d’être porteurs de sang. 

Les services écosystémiques rendus par les moustiques

De tous les insectes et même de toutes les espèces animales présentes au monde, il n’est sans doute aucun que l’être humain haïsse plus que le moustique, sinon peut-être la mouche. Mais le moustique est, à lui seul, responsable d’environ 725 000 décès par an. Il faut bien, pourtant, se dire que le moustique a un rôle écosystémique et qu’il n’existe pas uniquement par le plaisir sadique d’un dieu qui souhaiterait nous punir. 
Pour commencer, les moustiques adultes (mâles comme femelles) se nourrissent du nectar des fleurs et participent donc à la pollinisation des plantes, comme les papillons ou les abeilles. Mais dans les zones humides, ils ont également une fonction importante dans le cycle du carbone et de l’azote et sont des bioindicateurs. Les larves de moustiques font notamment partie des assemblages de zooplancton de nombreuses zones humides et, à l’état larvaire ou adulte, nourrissent de nombreux prédateurs (insectes, lézards, batraciens, oiseaux), en opérant un important transfert de biomasse et d’énergie, de l’eau à la terre. Or, ce service est assuré par assez peu d’espèces d’oiseaux marins ou aquatiques et d’insectes.
Par ailleurs, les larves de certains moustiques, qui peuvent filtrer jusqu’à deux litres d’eau par jour en se nourrissant de micro-organismes et de déchets organiques, participent à l’épuration des eaux marécageuses, et rendent par la suite, dans leurs cadavres et leurs déjections, des éléments comme l’azote, indispensables à la croissance des plantes. 

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Un ennemi nommé moustique-tigre

Malgré les services que rendent les insectes suceurs de sang aux écosystèmes terrestres et aquatiques, la présence du moustique-tigre dans nos régions n’est pas sans poser de problèmes. Aedes albopictus est originaire d’Asie du Sud-Est et compte au nombre des cent espèces les plus invasives au monde. Il est aujourd’hui présent dans une centaine de pays répartis sur les cinq continents. Capable de piquer autant les hommes que les animaux, il s’adapte très bien aux nouveaux environnements qu’il colonise avec voracité. Il est très probable que son expansion aux quatre coins du monde ait été rendue possible par les échanges de marchandises. En Amérique, il serait ainsi arrivé dans de vieux pneus provenant du Japon où de l’eau stagnante lui aurait permis de survivre. 
Le réchauffement climatique est également une raison de son expansion, cet insecte étant des plus coriaces, puisque ses oeufs résistent à la dessication, au froid et à la grande chaleur
Il est considéré comme une espèce agressive, qui pique le jour avec un premier pic d'agressivité à l'aube, un second au crépuscule. C'est la femelle, une fois fécondée, qui pique les mammifères ou les oiseaux pour absorber du sang qui lui offre les protéines nécessaires à sa progéniture. Ce n'est pas directement le sang bu sur la précédente victime qui infecte la suivante, mais la salive que le moustique-tigre injecte dans sa victime pour fluidifier le sang.
Le problème est que ce moustique est vecteur de nombreuses maladies : virus Zika, chikungunya, dengue…, ces deux dernières touchant désormais le Sud de l’Europe et notamment la France métropolitaine, où il est désormais implanté dans 58 départements.

Comment lutter contre les moustiques ?

Les moustiques femelles sont attirés par le dioxyde de carbone émis lors de la respiration des mammifères ou des oiseaux, mais aussi par la sécrétion d’acides gras comme l’acide butyrique ou l’acide lactique, et de substances aux relents ammoniaqués, émis par la sudation de la peau et sa dégradation par la microflore de la peau. Ainsi, ce n'est pas la lumière mais l'odeur qui attire les femelles piqueuses.
On souhaite évidemment éviter toute piqûre de moustique-tigre, potentiellement dangereuse, mais aussi celles de nos moustiques communs, qui ne sont pas fort agréables. Pour cela, il existe plusieurs méthodes simples comme le fait de porter des vêtements longs en été, spécialement aux heures où les moustiques sont actifs. On utilise également du produit anti moustique que l’on peut employer localement. Mais si l’on veut contrôler les populations de moustiques, il convient de prendre garde à toutes les eaux stagnantes qui nous entourent, car les moustiques ne se déplacent pas très loin, sauf à se laisser porter par le vent.
Il convient ainsi d’agir en amont, en limitant les gîtes larvaires. Il faut également favoriser leurs prédateurs naturels que sont, dans l’eau, les larves de libellules, coléoptères et amphibiens, dans les airs les hirondelles, les martinets et les chauves-souris.
Encore une fois, nous nous rendons compte de l’utilité de préserver les habitats naturels des animaux qui nous rendent d’immenses services en nous débarrassant des nuisibles, et de la nécessité de conserver l’équilibre entre les espèces. Si nous voulons moins de moustiques, préservons la faune et la flore de nos forêts et de nos plaines.
 

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