10 avr. 2020

Oiseaux de nos forêts : le pic noir

Le pic noir a colonisé toute l’Eurasie, de la péninsule ibérique au Japon, où il se régale de larves trouvées dans le tronc des arbres malades.

Responsable Marketing & Croissance B2C
Oiseaux de nos forêts : le pic noir

Plus grand des pics que l’on rencontre dans nos forêts, le pic noir a colonisé toute l’Eurasie, de la péninsule ibérique au Japon. Fascinant oiseau, il se régale de larves qu’il trouve notamment dans le tronc des arbres malades. Maillon essentiel de la chaîne alimentaire et de la biodiversité forestière, il est malheureusement menacé par la disparition des habitats, la diminution des grands massifs forestiers et la coupe des vieux arbres.

Caractéristiques du pic noir

Dryocopus martius, plus communément appelé pic noir, est le plus grand des picidés de nos régions. Cette famille d’oiseaux, adaptée à la vie arboricole, compte plusieurs groupes d’individus dont la taille peut aller de celle d’un moineau à celle d’un corbeau. Notre pic noir est le corbeau de la famille. Pouvant mesurer 45 cm, cela fait de lui l’un des plus gros pics du monde, tout simplement, et son envergure, de plus d’un demi-mètre, ne le laisse pas passer inaperçu lorsque, de son vol puissant, il fonce entre les arbres à grands coups d’ailes qui semblent le faire divaguer. Mais rassurez-vous, il sait très bien où il va. Il cherche de quoi se restaurer.
Oiseau diurne et sédentaire, il prend son envol parfois dès le vingt-septième jour de sa vie, et alors, chacun des petits pics se disperse et s’installe, parfois à des dizaines de kilomètres de chez papa et maman. Car Monsieur pic noir est monogame. Lorsqu’il séduit une femelle, au terme d’une longue parade qu’une oreille avertie percevra dès le mois de janvier, car alors ses cris se font tout jolis et tout doux, alternant avec une cavalcade de coups de becs secs sur les troncs, il installera Madame confortablement dans le nid qu’il a savamment creusé à l’ovale dans le tronc d’un arbre. Après quoi, selon ses capacités, il lui fera de trois à cinq oisillons, qui naîtront en avril. 

Le pic noir, un grimpeur hors pair

Pourvu de sa très longue langue effilée, visqueuse et couverte de nombreux corpuscules de tact, plate, pointue et ornée de petits crochets, le pic part à l’assaut des troncs. Feuillus ou résineux, peu lui chaut, rien ne lui résiste. Avec ses pattes faites pour la grimpette, deux doigts en avant, deux doigts en arrière, il escalade facilement les arbres en s’appuyant sur les plumes de sa queue, d’une robustesse inégalée. L’arrière de la patte de l’oiseau qui précède le pied et qui est généralement recouverte d’écailles est appelée tarse. Chez le pic noir, les tarses sont courts, les doigts pourvus d’ongles solides et recourbés.
Animal méfiant, le pic noir n’est pas facile à observer. Il s’installe dans les forêts où il peut trouver le gîte et le couvert. Mais comme il ne rechigne pas à la tâche, il peut parcourir plusieurs kilomètres chaque jour pour aller chercher sa pitance. Et ce qu’il préfère, ce sont les résineux : pins, sapins, épicéas. Vous aurez plus de chance de le trouver dans la partie d’un bois où ces essences prennent leurs aises que dans les bosquets de feuillus. Car dans les résineux, il trouve la quasi-totalité des petites bêtes dont il raffole. Mais l’animal n’est pas seulement insectivore, il est aussi végétarien, et si l’occasion se présente, il mange des fruits, des baies et même des œufs d'autres oiseaux. Voire des oisillons. Dura lex, sed lex. Pourtant, ce qui fait son régal, ce sont les insectes, particulièrement les fourmis. On le dit ainsi myrmécophage, du fait qu’il pille les fourmilières, particulièrement en hiver, quand la bise est venue, et qu’il ne se trouve plus un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau. Ains, dans certaines régions, son régime alimentaire se compose presque entièrement de fourmis. 
Mais il aime aussi les larves de coléoptères, les chenilles de papillons, les asticots de mouches… qu’il trouve dans les arbres morts, les souches abandonnées sur des linceuls de feuilles mortes, cercueils de bois pleins de promesses de vies nouvelles.

On vous a dit que tous les arbres étaient essentiels !

Aussi, voilà une bonne raison encore de choyer nos arbres morts, et d’en conserver au moins un à l’hectare, sur pied ou gisant au sol, chablis magnifiques déracinés par les vents. Cacochymes, égrotants, malades ou tout simplement affaiblis, tous sont utiles sinon à nous, aux bêtes qui s’en nourrissent et s’y font des abris. Le pic se fait ainsi un régal de vermines dans les arbres malades qu’il n’a pas son pareil pour discerner avant tous les autres. Vite, il se jette sur le tronc qui n’en a pas l’air, mais regorge déjà d’insectes xylophages. Vous ne les avez pas entendus fouir l’aubier de l’arbre, s’y creuser de longues galeries qui transperceront les vaisseaux ligneux, bientôt empêcheront la sève brute de monter aux feuilles, sonnant le glas d’une force de la nature élevée de terre depuis des décennies ? Non, vous ne l’avez pas entendu, vous n’avez même pas perçu les signes invisibles à l’oeil des premières faiblesses de l’arbre, mais le pic noir, lui, a déjà tout entendu, tout vu, tout discerné. Chirurgien des grands bois, il opère sans anesthésie, ouvre les plaies à vif, fouille l’intérieur du tronc de son bec, mais surtout de sa langue, longue, visqueuse, effilée, qui lui permet d’aller chercher loin les petites larves et autres insectes qui infestent le tronc de l’arbre comme une gangrène. Radiographe autant que médecin, vous pouvez être sûr que si le pic noir s’y attaque, c’est que l’arbre était malade et que l’armée des scolytes typographes avait déjà fait son champ de bataille de l’épicéa glapissant.
Après avoir festoyé solitaire mais tambour battant comme s’il était légion, le pic noir ira retrouver son abri, à plusieurs mètres de hauteur, aménagé dans un vieux fût. Et, si solitaire soit-il, notre brave pic noir n’est pourtant pas égoïste. Non seulement, il débarrasse les arbres chenus de leurs hôtes malotrus, mais il creuse encore en leur tronc des trous de belles dimensions, où iront bientôt nicher chouettes de Tengmalm, mésanges, sittelles, ou qu’occuperont à leur tour rongeurs, martres, abeilles ou guêpes. Quelle merveille que ces forêts où rien d’inutile ne se crée jamais, où tant de choses fascinantes se déroulent, dont nous méconnaissons le spectacle. Las, comme de nombreuses espèces, le pic noir est menacé car son habitat sans cesse se restreint. Rendons aux forêts leurs arbres morts, elles nous donneront des oiseaux.
 

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