4 janv. 2019
D’où vient le sapin de Noël ?
Les origines du sapin de Noël sont très lointaines parce que l'arbre a toujours symbolisé le retour de la vie à la période du solstice d'hiver.
C’est une de ces traditions dont nous avons perdu l’origine exacte mais qui s’est enracinée si profond que l’on ne voudrait pour rien au monde la voir disparaître : à Noël, on pose le sapin dans son salon, sur les grand-places et même dans les grands magasins. On rivalise d’ingéniosité pour le décorer et il fait la joie des enfants et le bonheur de tous. Quelle est sa symbolique, d’où vient-il et que dit-il de notre rapport à la nature ?
Aux origines du sapin de Noël
Les origines de cette tradition de Noël se perdent dans les élucubrations de l’histoire ; l’arbre de Noël est pourtant devenu légendaire. Si c’est au début de la Renaissance qu’est clairement attestée la coutume du sapin de Noël, bien des traditions orales ou légendaires font remonter son avènement aux époques païennes. A la fin du XVe siècle, il est attesté que dans les pays germaniques, certaines cérémonies de fin d’année avaient lieu autour de cet arbre. Riga, l’actuelle capitale de la Lettonie, se targue d’avoir érigé et décoré le premier arbre de Noël dans sa cité en 1510. Quoi qu’il en soit, cette coutume nous vient des pays de l’Est, elle est arrivée en France par les Alsaciens qui l’auraient emportée avec eux, en fuyant l’annexion prussienne de leur région après la guerre de 1870. Mais la reine Marie Leczinska, femme d’origine polonaise de Louis XV aurait déjà fait installer un sapin à Versailles en 1738.
D’évidence, la symbolique de l’arbre est très forte. Symbole du renouveau de la vie, il est un thème traditionnel païen que l’on retrouve dans de nombreuses religions archaïques. Il rappelle également l’arbre de vie de la Genèse. Le sapin et l’épicéa étant des conifères à feuilles persistantes, ils sont symbole de renaissance lors du solstice d’hiver. L'utilisation d'arbres à feuilles persistantes, de couronnes et de guirlandes pour symboliser la vie éternelle était une coutume antique chez les Égyptiens, les Chinois et les Hébreux. Certaines légendes attribuent également au sapin une origine chrétienne en Gaule. On peut ainsi citer la légende de Saint Colomban au VIe siècle et celle de Saint Boniface, au siècle suivant. Quoi qu’il en soit, les mystères chrétiens du Moyen Age avaient déjà pour décor un arbre de Noël garni de pommes rouges.
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De nos jours, à de rares exceptions régionales près, le sapin est devenu l’arbre de Noël par excellence. Qu’il soit décoré de boules rouges, de bougies, de guirlandes, de cheveux d’ange, coiffé ou non de l’étoile de Bethléem, il est devenu indispensable et même beaucoup plus unanime que la dinde aux marrons. En France, le quart des sapins vendus pour Noël provient du Morvan, en Bourgogne, qui en est la première région productrice. Ces dernières années, l’épicéa traditionnel, au parfum agréable, mais qui a l’inconvénient de perdre ses aiguilles en deux semaines, a été peu à peu supplanté par le Nordmann à l’odeur moins prononcée, aux aiguilles moins piquantes et qui tiennent plus longtemps (près de deux mois). Bien que vendu plus cher, il tend à monopoliser le marché français.
Le sapin de Noël naturel est écologique
Acheter un véritable sapin s’impose comme un choix écologique et éthique, contre le sapin en plastique pliable et réutilisable. Une étude professionnelle portant sur l'analyse du cycle de vie des sapins de Noël a révélé qu'un arbre de Noël artificiel devra être utilisé pendant au moins 20 ans afin d'avoir aussi peu d'impact sur l'environnement que le sapin de Noël naturel. Cette étude a également révélé qu'un arbre de Noël naturel génère environ 3 kg de gaz à effet de serre contre 8 kg par année pour un arbre artificiel. En effet, la plupart des sapins artificiels sont fabriqués en PVC et proviennent de Chine. Le sapin en plastique n'est jamais vraiment recyclable et sa durée de vie n'excède pas plus de quatre ans, en moyenne. A contrario, les sapins naturels génèrent une économie locale et créent des emplois en France. Et puisque les sapins sont plantés dans le but d’être coupés et remplacés, ils ont un impact neutre sur le réchauffement climatique.
Ne jetez pas votre sapin de Noël en forêt !La sapin de Noël est bon pour l'économie française
Chaque année, un peu plus de 6 millions d’arbres de Noël naturels sont achetés par les Français, contre un million de sapins artificiels. 80% des sapins de Noël naturels que nous achetons en France sont produits dans l’Hexagone, où ils contribuent à l’économie locale. Ils ont été spécialement plantés, cultivés puis coupés en vue de la fête de Noël. Ramassés directement dans la forêt, ils ne seraient pas si bien bâtis.
Les sapins que nous installons dans nos salons sont généralement âgés de 5 à 10 ans. Au départ, un pépiniériste achète des graines qu’il fait germer et pousser pendant quatre ans. Puis, le plant est vendu à un producteur qui le fera pousser en terre pendant quelques années, au cours desquelles il lui faut régulièrement entretenir et tailler chaque arbre. C’est une culture qui demande beaucoup de travail et de patience.
Chaque année, des sapins sont ainsi prélevés dans la plantation pour être vendus, et laisser à ceux qui restent plus d’espace pour se développer. La loi française impose que les conifères soient coupés au maximum dix ans après leur plantation en terre – exception faite de quelques grands spécimens tels que nous en voyons dans les espaces publics ou à l’Elysée.
Un schéma vertueux
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les sapins de Noël ne participent pas à la déforestation. Ils sont plantés pour être coupés et remplacés. Ils participent ainsi d’un cycle vertueux au sein duquel chaque arbre coupé est remplacé. Ainsi, ce qui pourrait être perçu comme une perte écologique n’en est pas une. Lorsqu’un sapin meurt, un autre naît, indéfiniment.
Outre cela, la plupart des municipalités ont désormais mis en place un système de ramassage des sapins qui permet de valoriser les déchets verts, soit en les compostant, soit en produisant une énergie issue de la biomasse. Enfin, de nombreux producteurs de sapins de Noël font des efforts pour se passer de toute utilisation de produits phytosanitaires, ainsi que de plastique. Les emballages sont en matières recyclables et l’on s’attelle à rationaliser les émissions de GES liées au transport. Il est même possible d’acheter un sapin en pot que l’on replantera après Noël.
Le changement climatique inquiète les producteurs de sapins
Ce qui, toutefois, inquiète certains producteurs français, c’est le changement climatique en cours. Les sapins sont surtout cultivés dans des régions humides telles le Morvan, la Bretagne, les Alpes. Ils craignent la sécheresse, et, comme les producteurs n’arrosent pas leurs sapins, il leur faut absolument de la pluie. Depuis quelques années, les étés sont plus secs, même dans des régions qui avaient jusqu’alors été épargnées. Ainsi, pour que Noël demeure une fête, soyons attentifs à notre consommation d'énergie et aux émissions de GES qui en émanent. Mais ne nous privons pas d’une belle tradition qui réchauffe nos cœurs et dont l'impact carbone est minime !