17 mars 2020

Le réchauffement climatique en chiffres

La hausse des températures et du niveau des mers et le changement de date de migration des oiseaux sont certains des effets du réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique en chiffres

Hausse des températures et du niveau des mers, migration des cyclones vers les pôles et accroissement probable de leur intensité, évolution de la date de migration de certains oiseaux… Voici quelques effets concrets du réchauffement climatique, causé par les perturbations de l’effet de serre naturel, dont sont responsables les activités humaines.

Quels sont les enjeux climatiques actuels ?

L’édition 2019 des « Chiffres clés du climat » a été publiée à la suite de la 24e Conférence des parties sur les changements climatiques (COP 24) qui s’est tenue à la fin de l’année 2018 à Katowice, en Pologne. Elle a pour objet d’aider à comprendre les enjeux climatiques actuels et ses impacts directs. Désormais, les conclusions de la communauté scientifique, notamment du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) font consensus : le climat de notre planète se réchauffe, ce que nous pouvons observer à partir de plusieurs indicateurs. 
Il est prouvé que les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux activités humaines dérégulent l’effet de serre naturel, induisant une augmentation des températures. Par ailleurs, la science climatique permet de faire des projections sur les conséquences potentielles du changement climatique

Un net réchauffement de la température moyenne mondiale

Selon les observations scientifiques, notamment de la NASA, menées de 1850 à 2017, la température moyenne mondiale est en hausse, notamment depuis le début du XXIe siècle. C’est à partir de 1980 que le réchauffement des températures s’est accentué. Alors que l’écart par rapport à la moyenne de la période de référence 1961-1990 était fortement négatif jusqu’en 1940, puis, le plus souvent négatif jusqu’en 1980, il est désormais positif de manière quasiment systématique depuis le début des années 1980. 
Les scientifiques ont ainsi observé que la première décennie du XXIe siècle avait été plus chaude de 0,21°C que la décennie précédente 1991-2000, et presque 0,5 degré au-dessus de la moyenne de la période de référence 1961-1990.
Pour ce qui est de l’année 2016, qui fut l’année la plus chaude depuis 1850, les températures furent supérieures de 1,1°C aux moyennes de la période préindustrielle. Les années 2014, 2015, 2016, 2017 sont les quatre années les plus chaudes qui ont jamais été enregistrées. 
En France métropolitaine, nous observons un net réchauffement des températures moyennes depuis 1990. L’augmentation a été particulièrement marquée au début des années 1980 jusqu’à ralentir et s’inverser entre 1985 et 1990 pour reprendre de l’ampleur ensuite. L’année 2017 se place au cinquième rang des années les plus chaudes.

L’élévation du niveau moyen de la mer

La période de référence du niveau moyen des mers du globe est 1900-1905. Entre 1901 et 2010, le niveau moyen de la mer s’est élevé de 1,7 mm par an, et s’est accéléré au cours des dernières décennies, jusqu’à atteindre 3,2 mm/an de moyenne, au cours de la période 1993-2010, selon les mesures satellitaires. Au 16 janvier 2018, l’élévation moyenne du niveau des mers était de 3,31 mm/an. 

Déplacement des trajectoires des cyclones vers les pôles

Selon les travaux récents menés par les scientifiques, la latitude à laquelle les cyclones ont atteint leur intensité maximale s’est déplacée vers les pôles, dans les deux hémisphères, ce d’une distance de 50 à 60 km à chaque décennie. C’est ainsi que les cyclones touchent désormais des territoires qu’ils avaient jusqu’alors épargnés. 

Des événements climatiques extrêmes

On dit d’un événement climatique qu’il est extrême quand il dépasse largement le niveau de référence. L’évolution climatique modifie la fréquence, l’intensité, l’étendue, la durée, ainsi que le moment d’apparition des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. C’est ainsi que l’on assiste à des phénomènes d’une intensité inégalée, qu’il s’agisse de tempêtes, de cyclones, de canicules, de pluies, etc. 
Les simulations qui ont été effectuées laissent voir que la fréquence des cyclones tropicaux pourrait diminuer sur l’ensemble du globe. Mais dans le même temps, les plus forts cyclones risquent d’être plus puissants, avec des vents plus forts. Il en est de même des pluies, qui devraient être plus intenses au cours des cyclones qui se manifesteront.

 Les dates de migration de certains oiseaux sont affectées par le changement climatique

Depuis que l’on observe le retour des oiseaux migrateurs transsahariens à la Pointe de Grave (Gironde) en 1987, ils reviennent 6,5 jours plus tôt sur nos rivages pour leur migration prénuptiale. Les seize espèces observées ne sont toutefois pas touchées de la même manière par le réchauffement climatique. Pour ce qui est du balbuzard pêcheur, le décalage temporel est de près de dix-sept jours, tandis qu’il n’est que d’un jour pour le martinet noir. Mais il est notable que toutes les espèces d’oiseaux migrateurs transsahariens qui ont été observées effectuent un retour plus précoce. 
L’augmentation de la concentration atmosphérique de GES par les émissions anthropiques (relatives aux activités humaines) accroît le renvoi d’énergie vers le sol. C’est cela qui entraîne un déséquilibre du système et provoque l’élévation de la température terrestre. Mais il existe plusieurs puits de carbone naturels qui, bien gérés, permettent de capter une partie de nos émissions de GES. La forêt en est un, qui compense 19% des émissions anthropiques annuelles, selon les estimations du Giec. C’est donc en soignant nos forêts pour qu’elles soient plus productives et en meilleure santé que nous absorberons davantage de GES, ce qui doit évidemment aller de pair avec une réduction de nos émissions.
 

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