8 sept. 2020
Plan de relance : un soutien à la filière forêt-bois
Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation souhaite que 50 millions d’arbres soient plantés, pour absorber plus de CO2.
Dans le cadre du plan France relance annoncé par le premier ministre Jean Castex, des mesures de soutien à la filière bois-forêt ont été annoncées. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation souhaite par ailleurs que 50 millions d’arbres soient plantés, pour absorber plus de CO2. La France veut profiter de cette crise sanitaire et économique pour accélérer les réformes et les aides au “verdissement” de la société. Voici ce qu’il faut en retenir.
Un verdissement de l’économie
Afin de se donner les moyens d’atteindre les objectifs que la France s’est fixés sur le climat et la biodiversité, dont la neutralité carbone d’ici à 2050 n’est pas le moindre, 30 milliards d’euros seront dédiés à la transition écologique, au cours des deux années qui viennent.
Les mesures qui vont être prises ont également pour objet de répondre à la majorité des préconisations de la Convention citoyenne pour le climat. Ainsi le gouvernement veut-il concentrer ses efforts sur les secteurs qui sont les plus émetteurs de carbone, les transports, le bâtiment, l’industrie et l’agriculture.
Le ferroviaire devrait être développé, notamment le fret, et les transports du quotidien “verts”, comme le vélo, seront encouragés. La décarbonation des entreprises est également à l’ordre du jour, à l’aide d’une enveloppe de 9 milliards d’euros, le but étant d’accompagner la transition des entreprises et l’émergence de projets innovants.
Un soutien aux forêts
Pour faire face aux enjeux du changement climatique induit par l’activité humaine, le volet “transition agricole, alimentation et forêt” présenté par Julien Denormandie intègre des mesures pour la forêt et la filière bois, afin de les adapter au changement climatique.
C’est ainsi que 150 millions d’euros seront alloués au plan de soutien de reboisement. 45 000 hectares de forêts devraient être plantés, dans le but de capter 150 000 tonnes de CO2 supplémentaires par an. Selon le ministre de l’Agriculture, cela représente 50 millions d’arbres plantés.
Plus généralement, les 150 millions qu’annonce le gouvernement serviront à “aider les propriétaires forestiers, publics et privés, à renouveler et à diversifier leurs forêts ainsi que [...] soutenir la filière graines et plants”. La Cour des Comptes avait toutefois préconisé un plan plus ambitieux.
Certes, on peut estimer que la forêt demeure le parent pauvre des aides gouvernementales et qu’il faudrait, surtout à l’ère du réchauffement climatique et après la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19, investir de plus fortes sommes dans les forêts, qui sont notre avenir, d’un point de vue écologique et économique. Mais on peut aussi estimer que c’est une bonne chose que l’Etat français ait admis la nécessité de planter des arbres et d’entretenir nos forêts.
Julien Denormandie a ainsi montré qu’il était averti de la menace que représentent les scolytes, dans certaines forêts de résineux, mais aussi des épisodes de sécheresse qui menacent certaines forêts.
Outre cela, nous accueillons avec joie l’annonce d’une enveloppe de 50 millions d’euros destinée à la plantation de haies bocagères par les agriculteurs, afin de contribuer à l’enrichissement de la biodiversité.
Là encore, nous pourrions dire que ce n’est pas assez, mais nous préférons nous réjouir de cet élan impulsé par le gouvernement de Jean Castex.
Protéger les terres agricoles, naturelles et forestières
C’est pour les protéger de la bétonisation, ces terres agricoles, naturelles et forestières, que le premier ministre a demandé aux préfets de tout faire pour lutter contre les nouveaux projets de centres commerciaux qui artificialiseraient les terres.
Il s’agit là encore d’une requête des membres de la Convention citoyenne pour le climat : instaurer un moratoire sur l’artificialisation des terres.
En effet, trois millions de mètres carrés de surfaces commerciales sont mis en chantier tous les ans, depuis 2015. Petit à petit, les terres cultivables sont grignotées sur notre territoire, et bien qu’il reste beaucoup d’espace libre pour la plantation d’arbres, l’élevage ou l’agriculture, nous pouvons regretter que la bétonisation de l’Ile-de-France se poursuive, par exemple, alors qu’il s’agit de la terre la plus riche du pays.
Toutefois, beaucoup se demandent si cette loi, qui n’a pas encore été votée, sera utile, car les très grands acteurs de ce marché, comme Unibail-Rodamco-Westfield installent leurs nouveaux projets sur des terres déjà artificialisées. Dans le même temps, de plus petites surfaces se développent très vite, et n’entrent pas dans le cadre de la loi, car il n’est pas nécessaire de demander une autorisation au-dessous de 1000 mètres carrés.
Continuons, quoi qu’il en soit, de protéger les sols et d’avancer vers les objectifs de neutralité carbone que la France s’est fixés. Continuons de prendre soin de nos forêts.