20 mars 2022

Le réveil printanier des forêts

Dès l’arrivée du printemps, la forêt change. Bourgeons, feuilles et fleurs apparaissent sur les arbres, tandis que pollinisateurs et animaux s’activent.

Le réveil printanier des forêts

Dès que l’hiver laisse place au printemps, faune et flore se réveillent de leur repos hivernal. La sève monte dans les arbres, faisant bientôt éclore bourgeons et fleurs, et croître les feuilles ; le sol forestier se couvre parfois d’un tapis de fleurs colorées tandis que résonne le chant des oiseaux à travers les forêts. Le redoux de fin d’hiver et l’allongement du jour sont signe pour la faune et la flore des forêts qu’il est temps de se réveiller.

La forêt reprend des couleurs

En forêt, dès mars ou avril, il suffit souvent de baisser les yeux pour admirer de belles plantes vernales colorées du sous-bois. Elles forment souvent des tapis verts parsemés de taches colorées, blanches pour l’anémone sylvie, bleutées pour la jacinte des bois, jaunes pour la jonquille, la ficaire ou encore la primevère qui se pare parfois de différentes couleurs, tout comme la corydale. Après une vie éphémère, où ces fleurs héliophiles ont profité des rayons de soleil qui atteignent encore le sol des forêts, la canopée se referme et les fleurs disparaissent jusqu’au printemps suivant.

Les arbres se réveillent

Pour sortir de leur torpeur hivernale, les plantes puisent dans leurs réserves. Les plantes herbacées ont emmagasiné de l’énergie dans leur tubercule, bulbe ou rhizome, tandis que les plantes ligneuses ont des réserves d’amidon dans leur bois. Ainsi, à la fin de l’hiver, quand la sève des arbres monte, elle se gorge du sucre accumulé dans le bois lors de l’été précédent – c’est pour cela qu’on récolte par exemple la sève d’érable au début du printemps pour en faire du sirop. Lorsque la sève monte, les bourgeons "débourrent", les branches et les feuilles se développent, et un épais feuillage apparaît.

Les arbres ne se réveillent cependant pas tous au même moment. Dès janvier, certains arbres fleurissent déjà, tandis que d’autres attendent la fin du printemps. Amandiers, noisetiers et saules, puis aulnes glutineux, bouleaux, hêtres et chênes fleurissent successivement. Les fleurs des arbres forestiers sont souvent petites, discrètes, et peu colorées, contrairement aux arbres fruitiers. Nous connaissons aussi bien les fleurs des résineux, qui sont en fait leur cônes !

Les pollinisateurs s’activent

Il est alors temps pour les pollinisateurs de commencer leur dur labeur, indispensable à la reproduction de nombreuses espèces. Lorsqu’il fait beau et chaud, une abeille domestique butine environ 250 fleurs par heure et met 30 heures à récolter le nectar nécessaire à un gramme de miel. Si la pollinisation par les insectes est bien plus fréquente que la pollinisation par le vent, certains arbres, et tout particulièrement les arbres à chatons, se passent d’insectes pollinisateurs. Quelques bourrasques de vent suffisent à ces plantes anémophiles pour que des nuages de pollen jaune s’envolent et aillent polliniser le pistil se trouvant dans les pistils femelle d’autres arbres.

Bien que les températures s'adoucissent, le printemps peut être marqué par des vents froids et des gelées, ce qui ne fait pas l’affaire des pollinisateurs et peut même mettre en péril leur survie. En forêt, les abeilles domestiques ont cependant l’avantage d’être légèrement moins exposées et mieux protégées des caprices de la météo à l’abri du couvert qu’offrent les arbres.

Les oeufs d’oiseaux éclosent

Les vertébrés ne sont pas de reste. Après s’être fait discrets pendant l’hiver, le printemps est une saison où ils s’activent. Les oiseaux tels la bergeronnette grise rentrent de migration. La saison de l’accouplement, de la nidification et la ponte commencent alors. Tel le pic-noir, la plupart des oiseaux sont monogammes. Cependant, chaque oiseau a ses particularités et ses différences. Le grosbec casse-noyaux, par exemple, courtise sa femelle avec une jolie danse, mais la laisse seule faire le nid. La répartition des tâches est un peu plus égale chez le pinson des arbres : alors que la femelle couve, le mâle s’occupe de défendre le territoire. Le joli geai des chênes, quant à lui, est efficace : la femelle ne pond qu'une fois par an, mais cette ponte est plutôt abondante, avec 5 à 7 œufs. La femelle coucou, à l’inverse, ne pond qu’un œuf à la fois, plusieurs fois par an, mais elle est d’une certaine manière encore plus efficace, car elle laisse à d’autres oiseaux le soin de couver et nourrir son petit.

Les reptiles sortent de leurs cachettes

Tandis que les oiseaux occupent les branches des arbres, à leur pied, les reptiles sortent de leur hibernation ou hivernation pour se réchauffer au soleil. En avril, le lézard vert quitte sa cachette lorsqu’il fait assez chaud et que la saison des amours commence. Sa gorge devient bleu turquoise pour attirer les femelles, pour lesquelles les mâles sont prêts à se battre jusqu’à la mort contre leurs rivaux. 

Les jeunes ongulés pointent le bout de leur nez 

Les cerfs élaphes peuvent aussi se livrer à de violents combats pendant la période de rut (en automne). C’est ensuite à la fin du printemps que les biches mettent bas, donnant généralement naissance à un petit, à l’écart de leur troupeau, tout comme les chevrettes, qui ont plutôt deux petits à la fois. Les bois des cerfs et chevreuils se reconstituent à cette même période, recouverts d’un velours qu'ils perdent après plusieurs semaines. Ils enregistrent alors des records de poussée osseuse de l’ordre de 3 cm par jour ! 
La laie aussi met bas à l’écart, dans une excavation appelée chaudron. Après trois mois, trois semaines et trois jours de gestation, elle a jusqu’à 10 petits marcassins par portée.

Lorsque la forêt s’éveille au printemps, c’est tout un écosystème qui entre en ébullition, des plus petites plantes jusqu’aux plus grands animaux.
 

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