24 sept. 2021

Comment prendre soin des espèces présentes en France ?

Alors que le nombre des espèces inconnues dépasse celui des espèces connues, apprenons à les connaître pour mieux les protéger.

Comment prendre soin des espèces présentes en France ?

Il reste encore de très nombreuses espèces à découvrir dans le monde et sans doute certaines auront-elles disparu avant que nous les ayons découvertes. Ce sont néanmoins près de 2 millions d’espèces que les hommes ont déjà observées et décrites. 10% d’entre elles se trouvent sur notre territoire métropolitain et ultramarin. Ces espèces animales et végétales, combien sont-elles, qui en tient la comptabilité et comment les protéger ?

Qu’est-ce qu’une espèce et pourquoi sont-elles si nombreuses ?

La diversité du vivant, que l’on nomme aussi biodiversité, est consubstantielle de la vie sur Terre. Plus les espèces animales, végétales et bactériennes sont nombreuses, plus la vie exulte. A l’inverse, réduire la variété des espèces est condamner le monde vivant à des adaptations qui le chamboulent et accouchent de catastrophes naturelles. 
Il en est ainsi dans les forêts : plus les essences qui les peuplent sont diverses et nombreuses, plus les forêts sont résilientes et résistantes face aux attaques de parasites, de prédateurs ou aux modifications climatiques ; plus on se tourne vers la monoculture, plus les forêts sont fragiles
Il en est de même dans tous les écosystèmes terrestres et marins : leur richesse fait leur force. En 2020, 1 823 983 espèces étaient connues dans le monde, d’après l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN). On estimait dans le même temps à 8 à 13 millions le nombre des espèces encore inconnues. En France, tant en métropole qu’en outre-mer, 182 854 espèces sont présentes, soit 10% de la totalité des espèces connues dans le monde. 
Mais qu’est-ce qu’une espèce ? C’est le vocable sous lequel les scientifiques regroupent des individus qui partagent des caractéristiques morphologiques, génétiques et biologiques communes. Normalement, deux espèces différentes ne peuvent pas se reproduire ensemble ou si elles le peuvent, leurs descendants ne seront pas fertiles ou pas viables. 

Nommer les espèces pour les protéger

Dans le livre de la Genèse, Dieu dit à l’homme de nommer chacune des espèces du paradis terrestre. Plus tard, avant d’envoyer le déluge sur Terre, il prévient Noé, l’enjoignant de fabriquer une arche pour sauver un couple de chaque espèce animale. Cela en dit long sur la mission que l’Homme s’est attribuée, de protecteur du monde vivant. Ce, bien avant que de prétendre s’en rendre “maître et possesseur”. 
Ainsi, nous persistons dans cette tradition première, qui est de nommer les espèces pour les protéger. Car ce à quoi l’être humain donne un nom, il apprend à l’aimer et s’en soucie. A la manière du petit Prince de Saint-Exupéry, il l'apprivoise. Il ne cherche pas naturellement à nommer les éléments de la nature pour les posséder mais pour les reconnaître à leur juste valeur et les apprécier comme il se doit. 
C’est aujourd’hui le travail des scientifiques, ce peut aussi être celui de tout un chacun. Alors que l’ère anthropocène se caractérise par des dégradations de la nature qui entraînent une déperdition de la diversité des espèces, il nous incombe de les connaître et les reconnaître pour leur éviter de disparaître. Ce n’est pas un pur exercice scientifique, c’est un exercice de reconnaissance et d’admiration de la complexité du monde vivant sans lequel nous ne vivrions simplement pas. 
Aujourd’hui, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) propose à toutes les communes de France de participer à l’inventaire des milieux et espèces en réalisant leur propre atlas, c’est-à-dire en dressant l’inventaire des espèces présentes sur leur territoire. Par ce fait, l’Etat encourage la connaissance du vivant et sa protection. Et il le fait par un accompagnement pédagogique mais aussi financier. Car plus nombreux serons-nous à nous intéresser à l’étonnante diversité et complexité du monde vivant, plus nous serons nombreux à le chérir et le protéger.

Quelles sont les espèces vivantes en France ?

En France, 95 582 espèces sont inventoriées en métropole et 85 238 en outre-mer. Au total, ce sont 5 655 poissons, 19 273 plantes à fleurs, 1763 oiseaux, 11 350 mollusques, 4398 lichens, 176 espèces d’amphibiens, 417 espèces de reptiles et 2722 espèces d’araignées. Mais encore 13 779 espèces de papillons, 435 espèces de mammifères dont 159 en France métropolitaine, 10 385 espèces de champignons à chapeau et 22 439 coléoptères. 
Les insectes, à eux seuls, constituent 55% de la diversité des espèces vivantes et 85% de la diversité des espèces animales dans le monde. Des estimations avancent ainsi le nombre de 10 milliards de milliards le nombre d’individus de la classe des insectes vivant dans le monde au même instant, leur biomasse totale étant 300 fois plus importante que celle des humains, tandis que 13% de la biomasse mondiale est constituée de bactéries, ce qui force à une certaine humilité. 
Quant aux mammifères vivant sur Terre, seulement 4% d’entre eux sont des animaux sauvages, le reste étant des animaux d’élevage (60%) ou des humains (36%). De même que 70% des oiseaux vivant sont des oiseaux d’élevage (gallinacés principalement). Au bout du compte, la biomasse terrestre est ainsi répartie : les plantes et arbres en forment 82%, les bactéries 13% et le reste 5%, dont seulement 0,01% pour ce qui nous concerne. 
C’est un monde entier qu’il nous reste à découvrir et chaque année environ 689 espèces nouvelles sont décrites en France dont 85% dans les territoires d’outre-mer. Or, plus de la moitié des deux espèces nouvelles décrites chaque jour en France le sont par des taxonomistes non professionnels. C’est à un véritable projet collaboratif que participent les Français pour nommer et décrire les nombreuses espèces vivantes. 

Quel danger représentent les espèces exotiques envahissantes ?

La science fait une différence entre les espèces endémiques, les espèces indigènes et les espèces exotiques envahissantes. Il faut également prendre en compte les espèces patrimoniales qui sont les espèces protégées, menacées ou rares que les scientifiques estiment intéressantes sinon indispensables dans un certain milieu, et que l’on s’attache pour cela à dénombrer précisément et à surveiller. 
D’après la liste rouge de l’UICN, la France est le sixième pays du monde hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées. C’est ainsi qu’aujourd’hui, 6209 espèces sont protégées par la loi en France et qu’il est interdit de les chasser, les cueillir, les déplacer ou les détruire, quel que soit leur stade de développement. Elles sont aussi diverses que le loup, le saumon, le vison d’Europe, la tortue marine, plusieurs espèces de papillons et de libellules, de crustacés, de mollusques, mais aussi 742 espèces floristiques…
Selon l’OFB, seules 10% des espèces recensées en France sont dites endémiques : l’ensemble de leur population est concentrée sur notre territoire. C’est le cas de l’Helix de Corse (un escargot en danger critique d’extinction) ou la Sittelle corse dont l’entière population vit désormais dans le Parc naturel régional et qui a été classée comme presque menacée. 
Les 90% d’espèces restantes sont donc des espèces indigènes (parvenues sur le territoire sans l’intervention directe des hommes) ou exotiques, que l’homme a introduites volontairement ou involontairement. Parmi les espèces exotiques, certaines sont jugées envahissantes, de ce qu’elles menacent la biodiversité établie et entrent dans un rapport de prédation vis-à-vis des espèces endémiques ou indigènes qui peut leur être fatal. 
Le Vison d’Amérique, par exemple, peut entrer en compétition avec le Vison d’Europe et finir par le supplanter, comme l’Ecureuil d’Amérique a fait de l'Écureuil roux d’Europe en Angleterre. De même, le raton laveur est considéré en France comme une espèce exotique envahissante. Celui-ci a été sciemment introduit, comme l'Écrevisse de Louisiane ou les Écureuils de Pallas (originaires d’Asie) dans les Alpes-Maritimes, tandis que le Frelon asiatique ou la Pyrale du Buis ont été accidentellement introduits en France.
La vie sur Terre repose sur un fragile équilibre fait de diversité d’espèces qui coévoluent lentement. Nous devons apprendre à les respecter et ne pas chercher à bouleverser leur ordre. 
 

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