5 juin 2018
Forêts : pourquoi et comment les gérer ?
Trésor inestimable, les forêts doivent être entretenues et gérées de façon durable, en privilégiant une sylviculture mélangée à couvert continu.
Si tout le monde s’accorde sur le bénéfice qu’apportent les forêts et sur le fait qu’elles sont un trésor inestimable, nous ne sommes pas tous capables d’expliquer pourquoi il faudrait les prendre en charge ni comment.
Pourquoi entretenir les forêts ?
Le premier article du code forestier dispose que « la politique forestière a pour objet d'assurer la gestion durable des forêts » et « garantit leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour l'avenir, les fonctions économique, écologique et sociale pertinentes (...), sans causer de préjudices à d'autres écosystèmes. »
Si les propriétaires privés, les particuliers et l’ONF (qui entretient le patrimoine forestier public) se doivent de gérer leurs bois, c’est dans le but de perpétuer un patrimoine qui nous est antérieur, de favoriser la biodiversité, et de prévenir les catastrophes naturelles, climatiques ou humaines qui leur seraient préjudiciables et, au bout du compte, mettraient en danger l’humanité. Car si l’on met tant d’énergie et d’art à bien gérer les forêts ce n’est pas uniquement par amour des arbres, de la faune et de la flore forestière, c’est aussi par une volonté que nous dicte notre raison. Nous savons qu’une forêt bien gérée est plus rentable qu’une forêt qui ne l’est pas, à court et moyen terme, et qu’elle préserve notre avenir à long terme.
Sont ainsi inextricablement mêlés l’obligation de s’assurer la santé et la vitalité des forêts, leurs capacités de régénération dont notre avenir dépend et l’obligation d’assurer la fonction économique des forêts afin de satisfaire aux besoins en éco-matériaux de la filière bois et de maintenir les emplois que crée cette filière. Sachant que tout cela contribue, par un effet vertueux, à lutter contre l'effet de serre par piégeage du carbone. Ainsi, ça n’a jamais été un mauvais placement que d’investir du temps et de l’énergie dans la gestion des forêts.
Au fil des siècles, les hommes ont développé différentes techniques pour gérer leurs bois.
Quels différents traitements peut-on administrer aux forêts ?
Il existe trois régimes de gestion sylvicole :
1. La futaie
Dans une futaie, les arbres « issus d’une graine plantée (régénération artificielle) ou non (régénération naturelle) (…) n’ont qu’une seule tige. L’objectif principal est de produire du bois d’œuvre ».
2. Le taillis
Un taillis est constitué par « des arbres issus de souches (rejets) et qui comprennent une à plusieurs tiges. La perpétuation du peuplement est obtenue par des coupes de rajeunissement. L’objectif principal est d’obtenir des tiges de petite circonférence destinées au bois de chauffage. »
Le régime du taillis ne peut s'appliquer qu'à des espèces qui rejettent naturellement de souche (châtaignier, charme, chêne, érables, frêne, saule, peuplier, robinier...)
3. Le taillis sous futaie
Un taillis sous futaie est un régime mixte qui combine taillis et futaie sur la même parcelle. Il permet de produire à la fois du bois de chauffage et du bois d'œuvre.
Quel traitement appliquer à une forêt ?
Le second critère de gestion sylvicole est le traitement. Il s’attache à la répartition des classes d'âge.
1. La gestion régulière
Par le traitement régulier, on cherche à obtenir une futaie régulière (arbres d’une même classe d’âge, éventuellement constituée d’une seule essence) ou un taillis simple.
2. La gestion irrégulière
Par le traitement irrégulier, on cherche à obtenir une futaie irrégulière ou jardinée (comportant plusieurs classes d’âge et souvent composée de plusieurs essences, elle se rapproche alors d’une forêt dite “ naturelle ”).
3. La gestion mixte
Enfin, par le traitement mixte, on allie un traitement régulier pour une partie du peuplement à un traitement irrégulier pour l’autre (appliqué au taillis sous futaie).
Dans la majorité des pays occidentaux, le régime de la futaie est le plus utilisé. C’est le cas en France où, mis à part quelques régions (la Corse notamment), il reste majoritairement employé.