2 oct. 2025
Label Bas Carbone : quelles différences avec Verra, Gold Standard et autres certifications ?
Découvrez les différences entre le Label Bas Carbone, Verra et Gold Standard pour choisir des crédits carbone fiables, locaux et alignés avec vos objectifs climatiques.

Le marché de la compensation carbone est en pleine croissance. Les entreprises cherchent de plus en plus à compenser leurs émissions résiduelles en finançant des projets environnementaux qui réduisent ou séquestrent du CO₂.
Mais face à la multitude de labels existants, il est souvent difficile de s’y retrouver. Les standards internationaux les plus connus, comme Verra (et son programme VCS – Verified Carbon Standard) ou Gold Standard, dominent largement le marché mondial. Pourtant, en France, une alternative publique et locale s’est imposée : le Label Bas Carbone (LBC).
Alors, en quoi ce label se distingue-t-il des certifications internationales ? Et pourquoi choisir un projet LBC plutôt qu’un crédit carbone issu d’un standard étranger ?
Un point commun : garantir la réduction ou la séquestration des émissions
Avant d’explorer leurs différences, rappelons que Verra, Gold Standard et le Label Bas Carbone poursuivent le même objectif : certifier que des projets ont réellement permis d’éviter ou de capturer des émissions de CO₂, et que ces réductions sont mesurables et vérifiables.
Dans tous les cas, le principe est similaire :
- Un porteur de projet met en place une action favorable au climat (par exemple reboiser une zone dégradée, réduire les émissions d’une exploitation agricole ou restaurer des mangroves).
- Les résultats sont mesurés et validés par un organisme indépendant.
- Des crédits carbone sont générés et peuvent être vendus à des entreprises qui cherchent à compenser leurs émissions résiduelles.
Sur le papier, les trois certifications semblent donc comparables. Mais dans la pratique, elles diffèrent fortement quant à leur gouvernance, leur périmètre géographique et leur niveau d’exigence.
Verra et Gold Standard : des standards internationaux dominants
Verra et Gold Standard sont deux des labels les plus connus sur le marché volontaire du carbone.
- Verra (VCS) : installé aux États-Unis, il est aujourd’hui le plus répandu au niveau mondial. Il certifie des projets dans de nombreux secteurs : forêt, agriculture, énergie renouvelable, transport, etc. Sa popularité vient de sa souplesse et de son large champ d’application, mais cette flexibilité est parfois critiquée pour son manque de rigueur.
- Gold Standard : fondé par le WWF et d’autres ONG, ce label est réputé pour sa focalisation sur les co-bénéfices sociaux et environnementaux. Il s’intéresse non seulement au carbone, mais aussi à la biodiversité, à l’eau, et au développement des communautés locales. Gold Standard est généralement perçu comme plus strict que Verra, mais aussi plus coûteux à mettre en place.
Un projet de distribution de fours de cuisson plus efficaces en Afrique peut être certifié Gold Standard, car il réduit les émissions de CO₂ tout en améliorant la santé des populations locales et en réduisant la déforestation.
Le Label Bas Carbone : une réponse française et locale
En France, le gouvernement a souhaité créer un standard spécifique pour répondre à plusieurs limites des labels internationaux. Le Label Bas Carbone est donc une certification publique, lancée en 2018 par le ministère de la Transition écologique.
Ce qui le distingue :
- Une gouvernance publique et indépendante
Là où Verra et Gold Standard sont gérés par des structures privées, le LBC est piloté par l’État français. Chaque méthodologie est validée par des comités scientifiques et par des acteurs de terrain. Cela garantit une neutralité totale et une rigueur scientifique renforcée.
- Un focus 100 % France
Le Label Bas Carbone ne certifie que des projets réalisés sur le territoire français. Cela permet d’avoir un impact local direct, en soutenant l’économie rurale et la biodiversité nationale. Par exemple : financer la replantation de haies dans une région agricole française plutôt que soutenir un projet qui serait créé à l’autre bout du monde.
- Une transparence accrue
Tous les projets labellisés sont consultables publiquement. L’acheteur d’un crédit carbone peut donc savoir où se situe le projet, qui le porte et quels résultats ont été obtenus. Cela apporte une réponse directe aux critiques récentes sur le manque de traçabilité du marché volontaire international.
Un alignement avec la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC)
Les projets LBC s’inscrivent dans les objectifs climatiques français et européens, ce qui les rend particulièrement pertinents pour les entreprises soumises à des obligations réglementaires en France.
Critères | Label Bas Carbone (LBC) | Verra (VCS) | Gold Standard |
Type de structure | Public, géré par l’État français | Privé (ONG américaine) | Privé (ONG internationale) |
Zone géographique | Exclusivement France | Monde entier | Monde entier |
Objectif principal | Réduction et séquestration carbone locales | Réduction carbone | Réduction carbone + co-bénéfices sociaux |
Niveau de transparence | Très élevé (projets publics et traçables) | Variable, parfois critiqué | Élevé mais complexe |
Méthodologies | Validées par le ministère français | Plus souples, très nombreuses | Rigoureuses mais coûteuses |
Prix des crédits carbone | Plus élevé mais valeur ajoutée locale | Variable, souvent moins cher | Plus cher, notamment pour projets à fort impact social |
Pourquoi choisir le Label Bas Carbone en France ? Pour une entreprise française, le choix du LBC présente plusieurs avantages stratégiques.
1. Investir dans l’économie locale
En achetant des crédits LBC, une entreprise finance des projets qui ont un impact direct sur son territoire. Cela peut être mis en avant dans sa communication RSE pour valoriser son engagement auprès des consommateurs français, qui sont de plus en plus attentifs à l’origine des projets soutenus.
Par exemple, une chaîne de supermarchés peut compenser ses émissions en soutenant un programme de reboisement dans la même région que ses fournisseurs agricoles.
2. Garantir la fiabilité et la traçabilité
Avec le LBC, il n’y a pas de zones d’ombre. Chaque crédit carbone est associé à une tonne de CO₂ mesurée et vérifiée, et les données sont disponibles publiquement.
C’est un atout majeur face aux critiques récentes concernant certains projets internationaux accusés de greenwashing.
3. S’inscrire dans la stratégie nationale
En optant pour des crédits carbone LBC, une entreprise agit en cohérence avec la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). Cela peut être un avantage décisif face aux évolutions réglementaires à venir, notamment en matière de reporting extra-financier (CSRD).
Le LBC : un choix stratégique pour les entreprises françaises
Verra et Gold Standard restent des références incontournables à l’échelle mondiale, mais le Label Bas Carbone apporte une réponse unique et adaptée au contexte français. En misant sur la transparence, la rigueur scientifique et l’impact local, il permet aux entreprises de s’engager dans la lutte contre le changement climatique tout en soutenant l’économie nationale. Pour une entreprise française, choisir le LBC, c’est donc faire le pari d’une compensation carbone crédible, traçable et alignée avec ses valeurs.