31 oct. 2022

Crédits carbone : tout comprendre pour s’y retrouver

Les crédits carbone que nous délivrons sur le marché volontaire sont validés par Bureau Veritas et émis dans le cadre de projets forestiers de séquestration.

Crédits carbone : tout comprendre pour s’y retrouver

L’échange de crédits carbone est un mécanisme mis en place dans le cadre de la lutte contre les dérèglements climatiques. Pour atteindre la neutralité carbone mondiale en 2050, les Etats réunis à Kyoto ont imaginé un système de bonus-malus à l’attention des secteurs les plus polluants, afin de les inciter à éviter, réduire et “compenser” leurs émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Dans ce sillage, des entreprises ont mis sur pied une contribution carbone volontaire, afin de participer, elles aussi, à cet objectif planétaire. Ainsi est né le marché du crédit carbone volontaire, édifiant son propre cadre, révélant ses propres acteurs.

Pourquoi aller vers les crédits carbone ?

Cette initiative responsable nous semble indispensable au maintien du système économique dont nous recueillons les fruits. Chacun à sa place, selon ses capacités, peut contribuer à alléger le poids de la dette carbone que nous faisons peser sur l’avenir du monde. Les crédits carbone sont, pour l’instant, uniquement destinés aux entreprises et aux personnes morales, dont l’activité est la plus décisive pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. En proposant des Solutions Fondées sur la Nature, nous sommes en capacité de produire des crédits carbone pour votre entreprise. Nous revenons ici sur l’origine de ce système et vous expliquons quelle est la particularité des crédits carbone que délivre EcoTree.

Qu’est-ce qu’un crédit carbone ?

Un crédit carbone est une valeur d’échange sur les marchés du carbone volontaire et réglementaire. A la suite du protocole de Kyoto, les Etats signataires ont développé un système de quotas fixant, aux entreprises des secteurs les plus émetteurs, un seuil d’émissions de Gaz à Effet de Serre à ne pas dépasser sous peine de pénalités. Périodiquement abaissé, le seuil donne droit à des quotas qu’elles peuvent, au besoin, s’échanger entre elles. Ces crédits carbone ont ainsi été créés d’abord pour les secteurs les plus émetteurs, puis, sur le marché volontaire, pour des entreprises soucieuses de s’inscrire dans une contribution à la neutralité carbone mondiale sans y être contraintes, mais qui leur donne la possibilité de mettre en avant leurs actions vertueuses. 

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EcoTree se positionne sur les crédits carbone du marché volontaire

Le marché de la compensation carbone volontaire a été mis en place à la fin des années 2000, à l’initiative d’entreprises soucieuses de participer à la réduction mondiale des émissions de GES. L’initiative privée a rapidement fait des émules, si bien que de plus en plus d’entreprises sont entrées dans ce processus d’évitement, de réduction puis de “compensation”. Au terme compensation, nous préférons toutefois l’expression de contribution à la neutralité globale qui est plus sensée et qui ne sous-entend pas un “droit à polluer”. 
Son principe est le suivant : tout individu, entreprise ou collectivité peut participer au financement de projets qui contribuent à réduire les émissions globales de GES. 
En 2020, 190 millions de tonnes équivalent CO2 avaient été vendues sur le marché du carbone volontaire mondial. Pour la France, cela représentait 11 millions de tonnes de CO2 eq., soit 49 millions d’euros. En novembre 2021, la valeur mondiale du marché de la compensation carbone volontaire avait atteint le seuil symbolique d’un milliard de dollars. 
Selon le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire français, “la demande mondiale en crédits carbone volontaires pourrait être multipliée par 15 d’ici 2030, et par 100 d’ici 2050. Face à cette hausse annoncée de la demande, il est essentiel de pouvoir diversifier les sources de crédits carbone et de les développer en Europe.”

Découvrez nos crédits certifiés

Qui peut délivrer un crédit carbone ?

Un crédit carbone étant une unité équivalant à une tonne de CO2 évitée ou capturée, tout type de projet permettant de séquestrer ou éviter une tonne de CO2 eq. vérifié par un organisme tiers, indépendant et reconnu, peut en délivrer, pourvu qu’il réponde aux obligations que sont : 

  • L’additionnalité : celle-ci se fonde sur le principe d’un scénario de référence (ce qu’il se passe si l’on ne fait rien) et un projet qui doit démontrer que grâce à lui, il y a une différence d’émissions de GES. Les crédits carbone peuvent ainsi être obtenus en évitant des émissions de GES (crédits d’évitement). Par exemple dans le cas de l’implantation d’une éolienne : le scénario de référence est la production d'énergie électrique par des ressources fossiles (pétrole, charbon, gaz, etc.). Maintenant, notre projet est de produire la même quantité d’énergie électrique avec une éolienne. Il y a bien une différence d’émissions de GES.

Ces crédits carbone peuvent aussi se rapporter au dioxyde de carbone capturé depuis l’atmosphère lors de la création d’un puits de carbone. Par exemple, un projet forestier : dans le scénario de référence, nous avons une parcelle agricole de type céréalière que nous allons boiser. Cette terre en culture séquestre du dioxyde de carbone (à hauteur d’environ 5 tCO2eq./ha). Le nombre de crédits carbone qui pourra être délivré sera égal à la quantité de CO2eq./ha séquestré grâce au projet forestier, moins les 5 tCO2eq. qui auraient été séquestrés sans la mise en place du projet d’afforestation. Ce n’est que s’il est démontré que le projet forestier permet de séquestrer davantage de CO2 eq. que la culture déjà existante qu’il répondra à l’exigence d’additionnalité. Pour cela, il faut pouvoir le calculer. Les crédits carbone ex-ante sont délivrés en prévision de ce stockage additionnel, tandis que les crédits ex-post ne commencent à être délivrés qu’à partir du moment où le projet dépasse le scénario de référence (l'absorption de CO2 eq. est supérieure). 

L’additionnalité doit aussi être économique : le projet en question ne pourrait être financé sans la valorisation des crédits carbone. Dans notre cas, la forêt n’aurait pas été plantée sans l’apport financier d’une entreprise partenaire qui en retire autant de crédits carbone que de tonnes de carbone que cette forêt est amenée à séquestrer à terme. 
L'additionnalité peut également être "réglementaire” : si une entité est légalement obligée d'implanter une forêt par exemple, elle ne pourra valoriser de crédits carbone grâce à cette action, car le scénario de référence serait ici l'existence de cette forêt.

  • La permanence : l’évitement ou la séquestration du carbone devraient être irréversibles, c’est-à-dire maintenus sur une durée illimitée (puisqu’il n’est pas question de freiner le réchauffement climatique en ne séquestrant du carbone que pendant 7 ans, par exemple). Mais si nous prenons le cas d’un arbre, en tant qu’organisme vivant, sa durée de vie est limitée. Tôt ou tard, il se décomposera dans la forêt ou sera prélevé pour servir de matériau bois. Et, bien que le bois puisse stocker du carbone pendant des siècles dans une charpente, ce carbone qui le compose sera inévitablement rendu à l'atmosphère dans un avenir plus ou moins proche. C’est pourquoi, il n’existe pas de permanence à l’échelle d’un arbre mais d’une parcelle forestière : l’arbre mature sera remplacé par un plus jeune, et le cycle de la forêt perdurera. On ne peut ainsi compter que le stock de carbone moyen présent dans la forêt. Pour comprendre cela, il peut être utile de se représenter une ruche : à mon échelle, je vois toujours ma colonie d’abeilles d’aussi importante grosseur, alors que la durée de vie d’une abeille est très courte. Mais si les abeilles qui composent la colonie sont sans cesse renouvelées, on parle toujours de la même colonie, qui continue de loger dans la même ruche. 
  • La mesurabilité : les tonnes de CO2 eq. qui sont évitées et/ou séquestrées doivent être mesurables. Dans le cas d’une éolienne, on mesure la puissance électrique produite ; dans le cas d’un projet forestier, le dioxyde de carbone équivalent séquestré et/ou stocké est directement calculé à partir du volume de bois fort qui peut être mesuré sur la parcelle et/ou à l’issue d’une éclaircie.
  • L’unicité : il ne doit pas être possible de communiquer plusieurs fois sur une même unité de carbone évité ou séquestré. Pour cela, il est nécessaire que chaque crédit soit inscrit dans un seul registre dédié. 
  • La vérifiabilité : le projet donnant lieu à un crédit carbone émis doit être vérifié, validé ou certifié par un organisme tiers indépendant (Bureau Veritas, pour ce qui nous concerne).

En savoir plus

Quel est le prix d’un crédit carbone ?

Le prix du crédit carbone varie en fonction du marché et du projet d’évitement ou de séquestration qui est financé. Ainsi, un crédit carbone couvrant l’installation de panneaux solaires qui éviteront dans le futur un certain nombre d’émissions de CO2 eq. qui seraient produits par une centrale électrique à énergie fossile par exemple, coûtera moins cher qu’un crédit carbone émis par un projet forestier durable. 
Pourquoi ? Parce que l’installation de panneaux solaires (hors de toute aide de l’Etat ou d’une collectivité) a un coût de départ  conséquent mais un coût d’entretien assez minime dans le temps. Et que cela permet d’éviter un certain nombre d’émissions, mais ne capte pas celles qui ont déjà été émises - seule solution pour atteindre un bilan carbone mondial neutre. 
En revanche, planter des arbres et entretenir une forêt selon les principes d’une gestion durable à couvert continu a un coût régulier qui outrepasse le simple coût de plantation et permet la séquestration active de CO2. Dans le cadre de ce que nous faisons chez EcoTree, il faut prendre en compte la plantation des arbres et leur protection, les travaux de dégagement qui ont lieu les premières années, éventuellement de regarni, de coupes d’éclaircie et de prélèvement, soit l’intégralité des travaux et du suivi forestier voués à conduire le massif vers une futaie irrégulière. Cela donne lieu à un projet de séquestration plus riche, plus pérenne (durée de vie d’une forêt versus celle de panneaux solaires), et qui a en plus l’avantage de contribuer à la préservation voire à l’enrichissement de la biodiversité

Quels crédits carbone éviter ?

Les crédits carbone qu’il vaut mieux éviter d’acquérir, bien qu’ils puissent être moins cher à l’achat, sont ceux qui prennent à la légère le caractère de durabilité d’un projet ou son impact social, culturel. Nous lisons par exemple, ici ou là, que “l'évitement ou la séquestration de carbone doit s’inscrire dans la durée (au minimum 5 à 7 années)”. Cinq à sept années est une durée très courte, qui ne nous aidera pas à atteindre un objectif de neutralité carbone d’ici à 2050. Obtenir un crédit carbone en finançant la plantation d’une forêt durable, c’est soutenir un projet de séquestration potentiellement infini : les arbres seront prélevés au fur et à mesure mais systématiquement remplacés par de nouvelles plantations ou la régénération naturelle, si bien que le massif forestier sera là tant que la nature le lui permettra. C’est une tout autre échelle de temps. 
D’autres projets à éviter sont de plantations d’arbres (pas nécessairement de forêts) à l’autre bout du monde. En théorie, que vous séquestriez du CO2 ici ou là-bas revient au même. Mais les crédits carbone de projets forestiers menés en Amérique du Sud sont des projets d’évitement, par nature moins riches. Le scénario de référence est la coupe d’une forêt. La maintenir sur pied autorise l’émission de crédits carbone. La dimension sociale est également importante : le projet financé favorise-t-il l’économie locale ? Est-il justifié, à l’échelle de la population ? Acheter des crédits carbone qui financeraient des plantations d’arbres en monoculture qui, à l’autre bout de la planète, priveraient la population de terres arables, serait un remède pire que le mal. 
En ce sens, il vaut mieux éviter les crédits carbone qui n’ont pas un impact positif mesurable sur la population locale, sur la biodiversité ou qui ne s’inscrivent pas dans un schéma de séquestration des émissions de gaz à effet de serre sur le long terme. Il vaut mieux privilégier les Solutions Fondées sur la Nature dont la définition est de répondre à ces exigences. 
Car, acheter au rabais des crédits carbone aux externalités négatives n’est une bonne opération pour aucune entreprise, qui peut être certaine que cela se retournera contre elle un jour ou l’autre. 

L’avantage des crédits carbone de qualité délivrés par EcoTree

Pour répondre à des exigences que nous estimons propices à établir une société durable, nous avons développé notre propre méthode, dont l’applicabilité à nos projets forestiers est validée par l’organisme certificateur Bureau Veritas. Alors que la plupart des méthodes forestières, LBC ou Verra par exemple, fondent leur calcul de Stock Moyen Long Terme sur la répétition d'un motif qui induit des coupes rases, nous avons préféré développer notre propre méthodologie de carbone pour pouvoir émettre des crédits carbone qui tiennent compte de la spécificité de notre gestion forestière mixte à couvert continu. 
Les entreprises qui acquièrent nos crédits carbone le font ainsi parce qu’elles sont convaincues de la qualité des projets naturels que nous portons et mettons en œuvre grâce à elles. 
Le prix du crédit carbone que nous délivrons est conforme à celui du marché, alors même que les exigences que nous nous sommes imposées sont supérieures à celles des méthodes de certification courantes. Outre l’obtention de crédits carbone de grande qualité, nos partenaires ont la possibilité de s'impliquer encore plus concrètement, en devenant propriétaires des arbres de la forêt créée dans le cadre de leur projet de séquestration.
Grâce à cette spécificité, leur investissement initial se transforme en un placement rentable : en effet, les arbres sont un actif, ils prennent une valeur annuelle estimée à 2%. Non seulement, nos projets sont durables et bénéficient à la nature, faisant travailler des acteurs locaux (en France et au Danemark) dans le cadre de projets sociaux, mais ils génèrent des revenus lors des coupes d’arbres régulières.

EcoTree propose des Solutions Fondées sur la Nature

Notre ambition est de contribuer à la neutralité carbone globale en soutenant des projets naturels qui aillent dans le sens d’une vie biologique plus riche sur Terre. D’où notre premier métier, qui est celui de forestier : durablement gérées, les forêts sont propices à la vie, elles enrichissent et protègent la biodiversité, elles produisent de la matière première renouvelable pour l’industrie, pour la construction et l’ameublement, pour l’énergie…, elles contribuent à la beauté du monde, à l’accueil du public, etc. 
C’est ainsi qu’aux solutions technologiques de captation de carbone, nous préférons les Solutions Fondées sur la Nature, pérennes, et dont l’impact sur la vie n’est que positif. Compte tenu du temps nécessaire à la nature pour séquestrer le carbone et de ce que les ressources terrestres ne sont pas illimitées, il est à prévoir que les crédits carbone émis par des SFN telles que nous en développons prendront de la valeur dans les années à venir et que, pour atteindre une neutralité carbone en 2050, il ne faut pas attendre. Si le meilleur moment pour réduire, séquestrer et contribuer à la neutralité mondiale était hier, le deuxième meilleur moment est aujourd’hui. 
 

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