17 janv. 2023

La tonne équivalent CO2 pour mesurer l’impact carbone de son activité

Définie comme unité de mesure de nos actions sur les bouleversements climatiques, la tonne équivalent CO2 permet de connaître les postes de dépense à réduire.

La tonne équivalent CO2 pour mesurer l’impact carbone de son activité

La plupart de nos actions génèrent une dépense d’énergie, or la combustion d’énergie émet du CO2, dont la quantité varie selon la source. Comme le dioxyde de carbone est le principal gaz à effet de serre (GES) incriminé dans le réchauffement atmosphérique, c’est lui qui sert d’unité de référence pour calculer l’impact de nos activités sur le réchauffement climatique. Pour une entreprise, comprendre quelles sont ses émissions de GES rapportées à la tonne équivalent CO2, c’est faire un premier pas vers leur réduction et l’investissement dans des Solutions Fondées sur la Nature (SFN) qui permettent de stocker à long terme son CO2 éq. résiduel.

Pourquoi choisir le CO2 comme mesure de référence ?

Par son effet cumulatif et les fortes quantités que nos actions humaines libèrent dans l’atmosphère, le CO2 est le principal gaz à effet de serre jugé responsable du réchauffement climatique. On estime qu’il représente près des deux tiers des émissions mondiales de GES provoquées par les activités humaines. Et comme il a la particularité de demeurer longtemps dans l’atmosphère, le CO2 émis aujourd’hui a des conséquences sur l’avenir. 

C’est donc parce qu’il est le premier des gaz contribuant aux dérèglements climatiques qu’il a été adopté comme valeur de référence. Ainsi, la tonne équivalent CO2, notée tCO2éq. est la mesure qui permet de dresser un bilan des émissions par individu, par entreprise, par pays ou de façon globale. (Vous pouvez établir votre plan d'action climat avec Sami).
C’est une convention adoptée par le monde scientifique, qui recouvre en réalité l’addition de plusieurs gaz dont le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et l’ozone (O3).


Source : Earth System Research Laboratories

Quand les activités humaines déséquilibrent l’effet de serre

Depuis les révolutions industrielles, les activités humaines ont contribué à libérer dans l’atmosphère des quantités toujours plus importantes de gaz à effet de serre, notamment de CO2. On estime ainsi que la température moyenne a augmenté d’environ 1°C par rapport à l’ère préindustrielle (1850) et qu’au rythme actuel le pouvoir de réchauffement global de ces gaz fera atteindre une température moyenne supérieure de 1,5°C à celle d’avant l’ère industrielle entre 2021 et 2040. 

Le GIEC estime que les changements climatiques déjà observés iront s’accentuant, notamment pour ce qui concerne les extrêmes de températures, l’intensité des précipitations, la sévérité des sécheresses et l’augmentation de fréquence et d’intensité des événements climatiques rares. 
Parmi ces conséquences, certaines sont irréversibles pendant des siècles voire des millénaires : la montée du niveau de la mer, la fonte des calottes glaciaires. D’autres sont à jamais définitives : la perte de la biodiversité. 

A l’état naturel, pourtant, les gaz incriminés ne sont pas néfastes, ils font partie des cycles biogéochimiques. Ils sont ainsi contenus dans divers éléments naturels et peuvent changer d’état. Ils contribuent à la formation de l’atmosphère, permettant à la vie que nous connaissons d’exister. Concrètement, ils agissent dans les basses couches de l’atmosphère en retenant une partie du rayonnement infrarouge émis vers l’espace par la surface de la Terre qui est elle-même réchauffée par le soleil. Sans l’effet de serre qu’ils contiennent dans l’atmosphère terrestre, la température moyenne sur Terre, qui est de 15°C, serait de -18°C. Leur rôle est donc très utile, à condition que nos activités ne le déséquilibrent pas.


Accroissement annuel des émissions de CO2 mesuré à Mauna Loa, Hawaï en partie par million (ppm)

Baisser drastiquement le niveau d’émissions de CO2 éq. pour freiner le réchauffement climatique

Comme nous le savons, nos activités génèrent des émissions de GES beaucoup trop importantes. C’est pourquoi, dans le but de limiter et stabiliser le réchauffement climatique en-dessous de 2°C par rapport à la valeur de référence (préindustrielle) d’ici à 2100, le GIEC n’y va pas par quatre chemins : il faut baisser rapidement les émissions de CO2, afin d’atteindre zéro émission nette en 2050. Et réduire très fortement les émissions des autres gaz à effet de serre.

Pour cela, commencer par réduire de manière conséquente notre utilisation de combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) dont l’extraction et la combustion relâchent dans l’air de très grandes quantités de GES qui étaient enfouies dans le sol depuis plusieurs dizaines de millions d’années. Mais d’autres facteurs d’origine humaine sont aussi à prendre en compte : la déforestation, la destruction de tourbières et de zones humides, l’enfouissement des déchets, la pollution marine et certains procédés industriels et pratiques agricoles. C’est à un changement de pratiques radical que nous devons nous contraindre. 

Calculer l'empreinte carbone de son entreprise


Scénario SNBC / Source : Citepa 

Agir maintenant par les puits de carbone et la biodiversité

Dans l’hypothèse la plus optimiste, les mesures de réduction des émissions prises aujourd’hui seront insuffisantes pour arrêter le réchauffement planétaire, en raison de la durée de vie des gaz à effet de serre déjà rejetés dans l’atmosphère ; de la difficulté que nous éprouvons à réduire rapidement et de façon drastique nos émissions dans les pays développés ; et du risque d’augmentation des émissions des pays en voie de développement.

Ainsi donc, le meilleur moment pour réduire était hier. Le deuxième meilleur moment est aujourd’hui. Car il serait bien plus grave de ne pas agir que d’agir.

Il est également à prévoir que les mécanismes naturels d’absorption du carbone soient de moins en moins efficaces. Il y a donc urgence à agir. Déjà, les forêts sont en moins bonne santé en France, comme le relevait l’IGN dans son dernier memento forestier, et il n’est pas sûr que la forêt amazonienne soit encore un puits de carbone, tant elle a été dévastée ces dernières décennies. 

Il faut donc, ici et maintenant, contribuer massivement à la bonne gestion de puits de carbone naturels et à la préservation des écosystèmes qui stockent du CO2 et d’autres gaz à effet de serre : forêts, zones humides, tourbières, fonds marins…
Pour stocker le CO2, la nature étant très efficace, nous développons des solutions naturelles que les entreprises peuvent soutenir. Concrètement, participer au financement de Solutions fondées sur la Nature est une manière pour les entreprises de participer activement au défi majeur de notre temps.

La gestion durable des forêts que nous mettons en œuvre permet ainsi une absorption à long terme du CO2, les arbres ayant besoin de ce gaz pour opérer la photosynthèse par quoi ils créent leur énergie. 
Nous œuvrons également à la plantation de nouvelles forêts, à la création de mares forestières, à la restauration de mangroves, la réhabilitation de tourbières ou la plantation de haies. Toutes les entreprises peuvent soutenir ces SFN qui s’inscrivent dans le temps long et préservent la vie sur Terre pour les générations à venir.


Evolution des émissions de CO2e de 1990 à 2020 pour la France métropolitaine et l’Outre-mer inclus dans l’UE (en MtCO2e) / Source : Citepa 

A quoi correspond une tonne équivalent CO2 dans notre vie quotidienne ?

Parce que les exemples concrets sont toujours plus parlants que les théories, voici à quoi correspond une tonne de CO2 éq.

1 tCO2éq. = un aller-retour Madrid-Moscou en voiture diesel 

En effectuant ce trajet d’un peu plus de 8000 km A/R, la voiture roulant au diesel émettant environ 120 g de CO2/km aura libéré un peu plus d’une tonne de CO2.

1 tCO2éq. = un vol Paris-New York A/R 

Chaque voyageur émettant 140 g de CO2/km, le vol de l’avion est responsable d’une quantité d’émissions de CO2 éq. beaucoup plus importante au total. Mais chaque passager a contribué à l’émission d’une tonne de CO2 éq.

1 tCO2éq. = 3 ans½ de consommation électrique moyenne d’un ménage en France

Cela représente 17 513 kw/h d’électricité soit 3 ans ½ d'électricité pour un ménage moyen en France.

Selon les données retenues par le sénat dans son rapport sur l’empreinte carbone du numérique, l’intensité carbone de l’électricité est de 57,1 grammes d’équivalent CO2 par kilowattheure (57,1gCO2eq/kWh).
De son côté, Youmatter note : “Concrètement, d’après RTE, qui gère le réseau électrique français, notre production électrique émettait en 2017 environ 74 g de CO2 par kWh. [...] d’après l’OCDE, la France tourne autour de 50 à 80 g de CO2 par kWh d’électricité produite. Même chose sur Electricity Map, qui permet de comparer les émissions de CO2 de la production électrique de différents pays.”

En 2016, la consommation de régulation de l’énergie estimait la consommation moyenne d’électricité par foyer en France à 390 kWh/mois, soit 4 679 kWh par an.

Equipements informatiques : 1 tCO2éq. = 

  • 15 ans de consommation électrique pour un ordinateur fixe 
  • 24 ans de consommation électrique pour un ordinateur portable
  • 19 ans de consommation électrique d’un téléviseur
  • 62 ans ½ de consommation électrique pour un smartphone de 5 pouces

On considère qu’un ordinateur fixe de bureau consomme environ 600 kWh/an dans le cas d’une utilisation quotidienne de 8h, soit l’équivalent d’une émission annuelle de 70 kg/CO2éq./an (ordinateur + écran). L’Ademe estime à 42 kg CO2 eq./an la consommation d’un ordinateur portable et environ 50 celle d’un téléviseur moyen. 
Ces chiffres ne tiennent compte que de la consommation électrique lors de l’utilisation des appareils, pas de leur fabrication. 

1 tCO2éq. = 33 ans d'utilisation d’internet via une box fibre


© Ademe

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