23 août 2022

Comment reconnaître et protéger l’aeschne bleue ?

Commune en France, l’aeschne bleue est un odonate de grande taille orné de marques vert pomme et de taches bleues dont le rôle est essentiel à la biodiversité.

Comment reconnaître et protéger l’aeschne bleue ?
aeschne bleue mâle

L’aeshna cyanea est une grande libellule au corps sombre, dont l’abdomen est constellé de taches vert pomme et bleu ciel chez le mâle. Cet odonate est le plus commun des aeschnes en Europe. Il est assez aisément reconnaissable, bien que difficile à observer de près. Il s’adapte à toute sorte de lieux aquatiques mais chasse essentiellement dans les lisières des forêts ou les clairières. Bien qu’il ne soit pas directement menacé d’extinction, il est nécessaire de préserver son habitat et sa niche écologique.

Comment reconnaître les æschnes bleues ?

Aeschne bleue aeshna cyanea est une libellule de l’ordre des odonates, grand insecte prédateur lié aux milieux aquatiques. Sa tête mobile et ses deux yeux globulaires bien développés lui donnent une excellente vision. Les odonates se reconnaissent à leur long corps tubulaire, la forme de leurs ailes et leur vol caractéristique. Leurs ailes antérieures et postérieures n’étant pas couplées, elles sont capables de voler dans toutes les directions, même en arrière. L’appareil buccal des odonates leur permet de broyer leurs proies qui se composent essentiellement de diptères : mouches, moucherons, moustiques, taons. Leur régime alimentaire est ainsi proche de celui de leurs prédateurs : oiseaux et chauves-souris.
La particularité du mâle est de disposer d’un organe copulateur au haut de l’abdomen, tandis que ses spermatophores se trouvent à l’extrémité. 
Si l’aeschne bleue peut être confondue avec le gomphe serpentin, les deux odonates n’ont pas les mêmes taches dorsales sur l’abdomen. L’aeschne possède deux rangées de taches lobées contre une seule triangulaire pour le gomphe serpentin.
L’abdomen de notre aeschne mesure de 51 à 61 mm et la taille de son corps entier est de 67 à 76 mm. Son envergure est comprise entre 90 et 110 mm. Le mâle seul est de couleur vert-noir-bleu. La femelle n’a pas de bleu sur le corps, ce qui permet de les distinguer aisément.

aeschne bleue femelle

Aeschne bleue femelle

Où vivent les æschnes bleues ?

L’aeschne bleue est parmi les plus courantes des libellules de France. Elle est présente de l’ouest du Maghreb et de l’Europe à l’ouest de la Sibérie. On la remarque souvent aux lisières des bois ou près des eaux stagnantes
On observe surtout cette espèce de façon isolée, sauf lorsqu’il s’agit pour elle de copuler. Les mâles patrouillent pour trouver des femelles reproductives à proximité des pièces d’eau. Lorsque plusieurs mâles se trouvent sur un même site, ils s’affrontent. Après la reproduction, la femelle pond dans la végétation en décomposition sur les rives d’un cours d’eau ou d’une mare ou encore sur des débris végétaux qui flottent.
On rencontre cette espèce ubiquiste et opportuniste dans tous types d’eaux stagnantes même très acides et très polluées, des plaines jusqu’aux montagnes (2200 mètres). C’est une espèce parfaitement inoffensive, dont le rôle est essentiel dans la chaîne alimentaire. 

aeschne bleue mâle

Aeschne bleue mâle

Pourquoi et comment protéger l’æschne bleue ?

La langue anglaise nomme les aeshnidae “hawker”, qui désigne leur technique de chasse : ces odonates fondent sur leur proie. Elles régulent ainsi les populations de diptères et nourrissent oiseaux, amphibiens, mais aussi chauves-souris, poissons et araignées, fourmis et - last but not least - libellules ! Chez les odonates, on n’a aucun complexe à dévorer son prochain. Elles sont encore parasitées par les mites d’eau et, au bout du compte, offrent une nourriture qui contente bien du monde. 
Alors qu’elles ne sont que très peu menacées de disparition, il convient de les protéger au même titre que toutes ces espèces qui composent ce que l’on appelle la biodiversité commune. Cette diversité d’espèces communes est essentielle à la vie sur Terre et à l’équilibre de toute la nature. C’est pourquoi il nous paraît essentiel de conserver des forêts qui abritent des mares forestières ou des ripisylves en bon état. Pour préserver la biodiversité dans son ensemble, les espèces communes sont importantes. Les chauves-souris dont elles forment une partie de l’alimentation sont par exemple menacées de toutes parts et le seraient d’autant plus si la plus commune des libellules de nos bois et marais venait à se raréfier. C’est ainsi qu’il convient de protéger chaque espèce vivante, pour ce qu’elle est utile à une ou plusieurs autres, qui elles-mêmes sont utiles à d’autres. Nous sommes heureux d’avoir compté plusieurs aeschnes bleues dans notre forêt de Pézarches.
 

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