2 sept. 2020

Les arbres absorbent-ils la pollution de l’air ?

La qualité de l’air que nous respirons dépend de ce que l’on plante, et des végétaux qui vivent autour de nous.

Les arbres absorbent-ils la pollution de l’air ?

On connaît le pouvoir d’épuration de l’eau par les plantes, car la phytoépuration se développe de plus en plus, mais qu’en est-il de l’épuration de l’air par les arbres ? S’il semble qu’aujourd’hui les plantes et les arbres soient parés de nombreuses vertus, est-ce à tort ou à raison ? La qualité de l’air que nous respirons dépend-elle de ce que l’on plante, et des végétaux qui vivent autour de nous ? En partie oui, voici pourquoi.

Les plantes captent les polluants de l’air

L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, désormais Agence de la transition écologique) a mené en 2011 une étude sur le pouvoir de captation des polluants de certaines plantes d’intérieur. L’objectif était de définir si les professionnels des plantes en faisaient trop sur le pouvoir supposé de certaines plantes vertes dans l’absorption de gaz polluants dans les maisons et les bureaux, ou s’ils promettaient des effets vérifiés. 
En effet, la pollution de l’air est un véritable enjeu de santé publique, sachant qu’elle cause chaque année plus de morts que les maladies infectieuses ou que le tabagisme. L’Agence de la transition écologique relevait que la plupart des arguments commerciaux pour vendre des plantes dites dépolluantes faisaient référence à des études menées par le Dr. Wolverton, pour le compte de la NASA, dans les années 80, sur la capacité épuratrice des plantes d’intérieur. 
Or, si ces études prouvent bien que certaines plantes ont un réel pouvoir de captage des polluants de l’air dans un milieu confiné, l’Ademe considère que les résultats ne sont valables que dans des conditions contrôlées, sur une courte durée, et à des doses très élevées de polluants (ce qui est le cas d’une capsule spatiale).
En milieu réel d’exposition, les études menées dans le cadre du programme PHYTAIR, financé par l’Ademe, les conseils régionaux Nord-Pas de Calais et des Pays-de-la-Loire et des fonds européens, montrent que si les trois plantes d’intérieur étudiées (dragonnier, pothos et plante araignée), font bien diminuer les concentrations de polluants de 30% à 90%, la diminution de la pollution diffère selon la capacité de la plante, le gaz polluant, mais aussi le substrat dans lequel pousse la plante. 
Ainsi, le monoxyde de carbone diminue en plus forte proportion que les deux autres polluants étudiés (benzène et formaldéhyde). 
Le programme de recherche de l’Ademe conclut que si les plantes ont bien un pouvoir de captation et de transformation des polluants de l’air, leur efficacité varie en fonction de la plante, des polluants mais aussi du substrat plus ou moins léger de la plante, ainsi que de la température et du taux d’humidité de l’air. Autant d’éléments variables qui font dire aux scientifiques qu’il est plus efficace d’ouvrir la fenêtre quelques minutes par jour pour se débarrasser des polluants qui envahissent nos intérieurs que de compter sur le pouvoir des plantes.

Peut-on compter sur les arbres pour dépolluer l’air ?

Evidemment, la question est quelque peu ironique. Reviendrait-il aux arbres de nous débarrasser de la pollution dont nous sommes responsables ? Certes non. Il convient donc d’abord de réduire notre pollution autant que possible. Dans un deuxième temps, les arbres peuvent être nos alliés, mais attention, s’ils sont capables d’épurer l’air, ils sont également sensibles à la pollution et peuvent en périr, comme nous. L’arbre est aussi un être sensible. 
Ainsi, d’après une étude menée aux Etats-Unis par quatre scientifiques américains, publiée sous le titre Tree and forest effects on air quality and human health in the United States, la surface des feuilles des arbres retient les particules en suspension dans l’air, notamment les particules fines, qui sont les plus toxiques pour nos poumons, et en absorbant les gaz par leurs stomates, les feuilles jouent un rôle de filtre. 
Toutefois, si les arbres peuvent ainsi atténuer les effets de la pollution atmosphérique, les polluants qui se déposent sur les feuilles peuvent aussi ralentir la photosynthèse « et donc potentiellement ralentir la réduction de la pollution par les arbres ». On constate bien que nous devons d’abord commencer par moins polluer, sous peine de détruire les filtres naturels que sont les arbres. 
Mais par ailleurs, comme pour les plantes, tous les arbres ne jouent pas le même rôle d’épurateur d’air, même si tous absorbent du dioxyde de carbone, ce qui est déjà un très grand avantage et la condition sine qua non de notre survie sur Terre. 
D’après Pascal Mittermaier chargé de la place de la nature au sein des villes, pour l’ONG Nature Conservancy, qui a publié en 2016 un rapport sur le rôle des arbres urbains pour contrer la pollution de l’air et les trop fortes chaleurs, si les arbres permettent de réduire la concentration de particules, c’est essentiellement dans un rayon de 300 mètres autour d’eux.
Outre cela, le choix des essences d’arbres est important, car tous ne jouent pas le même rôle d’épurateur. Si les saules sont efficaces lorsqu’il s’agit de purifier les sols pollués, on remarque aujourd’hui que les bouleaux aux feuilles duveteuses sont efficaces pour capter les particules en suspension. De même, les saules, les aulnes, hêtres, ormes et chênes ont de bonnes capacités pour purifier l’air des villes. 
En revanche, platanes et marronniers, de par leur large couvert de feuilles et de branches, auraient tendance à plaquer la pollution au sol. L’avantage des résineux (thuyas, épicéas de Sitka, pins maritimes, cèdres…) est qu’ils ne perdent pas leurs aiguilles en hiver et peuvent ainsi “travailler” toute l’année. 
Au Québec, il a été calculé qu’un érable mature pouvait capter 60 milligrammes de cadmium, 140 milligrammes de chrome, 820 milligrammes de nickel, 5200 milligrammes de plomb, 1,8 kilogramme d’ozone et jusqu’à 20 kilogrammes de poussière chaque année. 
Oui, les arbres peuvent nous aider à dépolluer l’air, mais ce ne sont pas des poubelles, et nous serions bien avisés d’en prendre soin.
 

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