26 juil. 2018
Quelques arbres remarquables de France
Depuis l’an 2000, l’association A.R.B.R.E.S. a décerné le label " arbre remarquable de France " à plus de 400 sujets exceptionnels.
Depuis l’an 2000, l’association A.R.B.R.E.S. a décerné le label " arbre remarquable de France " à plus de 400 sujets exceptionnels. Faisons connaissance avec quelques-uns d’entre eux.
Comment obtenir le label A.R.B.R.E.S. ?
Pour bénéficier du label A.R.B.R.E.S. (Arbres Remarquables : Bilan, Recherche, Études et Sauvegarde), il faut que le specimen en question se distingue par certaines caractéristiques qui peuvent être : ses dimensions hors norme (hauteur, grosseur), son âge, son aspect physique extraordinaire ou son intérêt historique. Les communes, collectivités territoriales, établissements publics et propriétaires privés qui reçoivent ce label s'engagent, par un accord de partenariat, à entretenir, sauvegarder et mettre en valeur l'arbre distingué, considéré comme patrimoine naturel et culturel. Parmi la quarantaine d’essences représentées, les chênes sont les plus nombreux, ce qui n’étonnera pas quand on connaît la vénération qui les a entourés depuis les Celtes, et sachant qu’on en trouve dans quasiment toutes les forêts françaises.
Certains, (douglas, épicéas ou sapins) frisent les 60 mètres de haut tandis que d’autres dépassent les deux mètres de diamètre ; d’autres encore étonnent par leur silhouette inhabituelle, ainsi des Faux de Verzy qui sont des hêtres tortillards que l’on trouve dans la forêt de Verzy près de Reims. Le fau est l’ancien nom du hêtre, aussi appelé fayard, faye ou foy. Tortueux, courbé, retors, ce fau ne dépasse pas les quatre à cinq mètres de hauteur, ses très longues branches entortillées, pareilles à des ailes de géant, semblant l’empêcher de s’élever. Igloo, parapluie, chevelure, voile de mariée : ses branches embrassent tous les fantasmes. Comptant plus d’un millier de faux, la forêt domaniale de Verzy en est la principale réserve mondiale. Aux plus caractéristiques d’entre eux ont été donnés des noms. On y trouve ainsi le fau parapluie, le fau de la mariée, le fau de la tête de bœuf et le fau de la demoiselle sous lequel la légende voudrait que Jeanne d’Arc soit venue faire la sieste.
Le doyen des arbres remarquables en forêt publique
C’est en Moselle qu’on le trouve, ce chêne pédonculé. Surnommé « le chêne des sorcières », la légende voulant que les sorcières s’y réunissassent, il se trouve dans la forêt domaniale de Saint-Avold, en Moselle. Il aurait entre 850 et 900 ans. Il est constitué de deux arbres ayant fusionné et la circonférence de son tronc atteint les 6,40 mètres pour une hauteur de 21 mètres. Ayant été vandalisé et ayant subi les tempêtes, il est aujourd’hui étayé et soigné par l’ONF.
Chêne à Guillotin dans le Morbihan
Chêne pédonculé lui aussi, le chêne à Guillotin (ou chêne des Rues-Éon), borde la mythique forêt de Paimpont. Haut de 16 mètres et d’une circonférence de près de 10 mètres, il a un diamètre d’environ 20 mètres. Il aurait été planté entre le Xe et le XVe siècle, ce qui lui donne, à la louche, l’âge vénérable de 500 ou 1000 ans. En septembre 1797, il aurait servi de refuge au prêtre réfractaire Joachim Masson qui, poursuivi par les soldats républicains, aurait trouvé refuge dans son tronc creux. En deux heures, une toile d’araignée aurait été tissée de telle sorte qu’elle le dissimulât. Une autre légende raconte que le prêtre Pierre Paul Guillotin y aurait dissimulé les objets du culte au cours de la Révolution, lui donnant son nom.
L’olivier de Filitosa
Sur le site préhistorique de Filitosa en Corse du Sud se trouve un des arbres les plus vieux de France. Olivier bimillénaire, il partage son record de longévité avec celui de Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes.
Les ifs de Normandie
Plusieurs ifs de Normandie bénéficient du label arbre remarquable, dont l’if funéraire d’Estry qui aurait plus de 1500 ans et dont on dit que le tronc creux peut contenir trente personnes. Il mesure 11,55 mètres de circonférence. Dans le village de La Haye-de-Routot, dans l’Eure, l’un des deux énormes ifs a été aménagé en chapelle.
Le tilleul de Sully
Sully, ministre d’Henri IV et grand voyer de France, fit planter des tilleuls ou des ormes dans les villages de France, devant la porte de l’église ou sur la place principale. De nombreux tilleuls de Sully vivent encore. Malheureusement, les ormes sont aujourd’hui victimes d’une maladie et la plupart des tilleuls ont été abîmés par les tempêtes ou la foudre. Reste en Corrèze le tilleul de Montgibaud au tronc creux évidé, planté sur le terre-plein devant l'église. Il aurait été planté au temps d’Henri IV, soit au XVIe siècle. Il aurait abrité les paroissiennes, à la sortie de l’église.
Le Douglas de Ribeauvillé
C’est en Alsace, dans le Haut-Rhin que se trouve probablement le plus haut arbre de France, toutes espèces confondues. Ce Douglas approche les 62,5 mètres de hauteur, d’où il juge, impartial, les deux larrons qui l’accompagnent à 50 et 59 mètres de haut.