2 août 2019
Gethsémani : des oliviers qui ont connu le Christ
Le Jardin des oliviers, où s’est jouée la passion du Christ, selon les évangiles, conserve huit oliviers millénaires. Mais la plante mère serait beaucoup plus ancienne...
Le Jardin des oliviers, où s’est jouée la passion du Christ, selon les évangiles, conserve huit oliviers millénaires. Mais la plante mère serait beaucoup plus ancienne et déjà présente lorsque Jésus pria en ce jardin.
Il y a une dizaine d’années, des recherches scientifiques ont été entreprises, afin de dater les oliviers du Jardin des oliviers. D’après les analyses au carbone 14, effectuées par deux laboratoires, en Italie et en Autriche, les oliviers que l’on peut encore voir dans ce jardin de Jérusalem dateraient de 1149, avec une marge d’erreur de quinze à vingt ans. Une partie des racines serait encore plus ancienne. Cela fait de ces arbres certains des plus vieux oliviers du monde.
Des arbres replantés par les Croisés
Selon le professeur Giovanni Gianfrate, spécialiste de l'histoire de l'olivier en Méditerranée, le jardin de Gethsémani a été réaménagé par les Croisés entre 1150 et 1170. Une intervention aurait alors été effectuée pour récupérer les oliviers présents. L’analyse de l’ADN a démontré que les arbres avaient tous un génotype commun. Ceux que l’on peut voir aujourd’hui proviendraient donc de boutures de branches prélevées sur un arbre plus grand, éventuellement pour tenter de préserver leur lignage, ce qui est une pratique encore courante aujourd'hui.
Une unique plante mère
Les recherches effectuées sur le patrimoine génétique des huit arbres révèlent en effets "des profils génétiques similaires". Cela ne peut signifier qu’une seule chose : qu’il y avait à l’origine une unique plante mère. C’est symbolique, certes, mais aussi émouvant, de songer que la lignée s’est transmise depuis plusieurs millénaires. L’olivier est de ces arbres qui ne meurent jamais de vieillesse, mais transmettent leur génotype en rejetant de souche, quand ils ne sont pas bouturés par l’homme. Ainsi, le nouvel arbre n’est pas un autre olivier, mais un autre lui-même.
Un jardin sacré
Le jardin de Gethsémani est évoqué dans les évangiles synoptiques comme le lieu où Jésus est allé prier avec ses apôtres, avant d’être arrêté et de souffrir sa passion. En hébreu, Gethsémani s’écrit Gat Šmānê, ce qui signifie « le pressoir à huile ». Sur la base des informations données par l’évangile de Jean, on a supposé qu’il s’agissait d’une oliveraie située au pied du Mont des oliviers à Jérusalem. Au IVe siècle, elle a été identifiée sous l’impulsion de Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin.
Ce jardin est toujours vénéré comme celui où le Christ a passé sa dernière nuit en prière, et celui où il a été livré à ses juges par Judas. Les huit oliviers du Jardin sont l’objet d’une admiration constante, depuis des siècles.