Pourquoi planter une nouvelle forêt à Confolens ?

Pourquoi créer une forêt en Charente ?

Alors que le taux de boisement national moyen est de l’ordre de 32%, selon les chiffres du dernier inventaire forestier de l’IGN, celui de la Charente est seulement de 23%, d’après les chiffres officiels. Les départements voisins de la Dordogne (46%), de la Gironde (50%) ou de la Creuse (30%) présentent une superficie forestière nettement supérieure à celle de la Charente. Ce dont nous informe également le dernier inventaire forestier de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), c’est que les forêts françaises sont mal en point 8% des arbres sont altérés). Abîmées et pour certaines délaissées ou déclinantes, leur capacité d’être des puits de carbone est en chute libre (diminution de moitié en dix ans). 
Or, nous comptons sur elles pour atteindre nos objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi freiner les effets dévastateurs du changement climatique. 
Par ailleurs, ce que démontre encore ce rapport et toutes ses données scientifiques, c’est que les jeunes forêts ont une bien meilleure dynamique à la fois de séquestration du carbone et de production du bois. 
Enrichir la biodiversité avec de belles forêts mélangées, produire de la ressource bois nécessaire à la transition énergétique et écologique et former de beaux paysages sont nos ambitions en créant cette nouvelle forêt à Confolens.
Toute la raison d’être d’EcoTree est de restaurer, gérer et planter les forêts de France et d’Europe qui en ont besoin. 

Source : Observatoire des forêts françaises

Quel est le rôle de la Safer dans cette histoire ?

Les Safer ont été créées par la loi d’orientation agricole du 5 août 1960. Leurs objectifs initiaux consistaient à réorganiser les exploitations agricoles, dans le cadre de la mise en place d’une agriculture plus productive, et à installer de jeunes agriculteurs.
Depuis les origines, la société a évolué, l’appui au développement durable dans l’agriculture et dans les territoires se généralise, l’urbanisation s’étend, les terres agricoles sont utilisées à d’autres fins et la mission des Safer s’est élargie.
Les Safer développent toujours l’agriculture, mais elles protègent également  l’environnement, les paysages, les ressources naturelles telles que l’eau et elles accompagnent les collectivités territoriales dans leurs projets fonciers.
Leur priorité reste de protéger les espaces agricoles, ainsi qu’elles l’expliquent elles-mêmes. Par conséquent, lorsqu’une Safer nous contacte pour nous proposer des terres à boiser, c’est qu’aucun agriculteur n’a montré d’intérêt pour sa reprise. Souvent, il s’agit de terres épuisées par les rotations agricoles ou de trop petite superficie pour être intéressantes pour les agriculteurs. Alors, la meilleure solution est d’y planter une forêt qui enrichira le sol et profitera à toute la biodiversité, les forêts étant les espaces naturels terrestres les plus riches en biodiversité. 
Les avantages de créer une forêt sur des terres à l’abandon sont multiples : en plantant des arbres au lieu de laisser une friche s’installer, on augmente le stockage du carbone, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique ; on favorise l’installation de nouvelles espèces végétales et animales ; on modèle un paysage qui apporte de la beauté et la possibilité de s’y promener ainsi que de profiter de ses aménités ; on contribue à la future production de bois, ressource naturelle renouvelable indispensable, et on évite les risques d’incendies, car une forêt gérée est moins sujette à un départ de feu qu’une broussaille laissée à l’abandon.

Quelle forêt plantons-nous ?

A Confolens, en Charente, nous avons décidé de planter une forêt de 6 essences d’arbres différentes pour accroître le potentiel de résilience de l’écosystème forestier, enrichir la biodiversité et multiplier les chances de croissance de beaux arbres. Alors que nous aurions pu ne planter que du résineux, nous avons décidé de planter trois essences de chênes différentes, des cèdres, des pins maritimes et de l’alisier torminal. 

Pourquoi planter des essences de chênes exotiques ?

Les chênes chevelus, les chênes de Hongrie et les chênes pubescents que nous plantons sont des essences d’arbres plutôt méditerranéennes. 
Pourquoi avons-nous fait le choix de planter ces arbres plutôt que des chênes sessiles ou pédonculés, par exemple ?
Parce que nous estimons qu’au regard du réchauffement climatique et des prévisions faites par les scientifiques, le climat de la Charente est voué à changer dans les décennies et siècles futurs. Or, ces essences de chênes sont plus résistantes à la chaleur et à la sécheresse que celles qui y vivent actuellement mais commencent à présenter de sérieux symptômes de stress hydrique ou de maladie. 

Pourquoi planter des essences résineuses ?

Les essences résineuses ont toute leur place en France et sont absolument complémentaires des essences feuillues. Le pin maritime est, par exemple, une essence post-pionnière qui, dans le cycle naturel, prépare le sol à l’implantation des chênes et hêtres qui viendront à sa suite. Produisant du bois de bonne qualité, peu gourmand en eau et ne demandant pas un sol riche, pin maritime et cèdre de l’Atlas sont des essences d’arbres très intéressantes notamment là où le sol est pauvre. La terre assez pauvre sur laquelle nous plantons cette nouvelle forêt nous impose aussi les essences à planter. Au nord de la commune de Confolens se trouve un assez vaste massif forestier (environ 100 ha) qui est notamment planté de pin laricio. Ainsi, la forêt que nous plantons est tout à fait appropriée au paysage local et le cas par cas que nous avons présenté a été validé par la DREAL.

Quelles essences de biodiversité conservons-nous ?

Nous planterons également de l’alisier torminal dont l’intérêt est d’apporter une diversité à cette forêt déjà riche. Enfin, les haies qui sont déjà présentes ainsi que les arbres isolés que l’on trouve sur les près de 7 hectares de terre sont évidemment conservés, de même que toute la végétation qui s’implantera naturellement, venant encore diversifier un écosystème que nous souhaitons le plus riche et le plus durable possible.