Pourquoi faire des coupes partielles dans les forêts ?

Pourquoi réaliser des coupes partielles dans les forêts ?

1. Qu’est-ce qu’une coupe partielle ?

Une coupe partielle consiste à prélever seulement une partie des arbres d’une parcelle forestière, contrairement à une coupe rase, qui supprime la totalité du peuplement.
Chez EcoTree, nous mettons tout en œuvre pour ne jamais avoir à pratiquer de coupe rase : nos interventions s’inscrivent toujours dans une logique de sylviculture durable, aussi appelée sylviculture mélangée à couvert continu.

2. Pourquoi choisit-on de faire une coupe partielle ?

Il existe deux grands types de coupes partielles, réalisées pour des raisons très différentes :

a) Les coupes planifiées : entretenir une forêt vivante

Les coupes planifiées sont réalisées dans le cadre de notre gestion durable des forêts.
À mesure que les arbres croissent, il est nécessaire d’intervenir pour :

• favoriser la croissance des plus beaux sujets,
• laisser entrer la lumière,
• maintenir la diversité d’essences et d’âges,
• et préparer les générations futures d’arbres.

Ces coupes peuvent prendre plusieurs formes :

• coupes d’éclaircie, au cours desquelles on retire certains arbres pour laisser de l’espace aux autres. Les coupes d’éclaircie permettent de limiter la concurrence entre les individus d’un même peuplement, afin de donner aux arbres d’avenir toute latitude de se développer en profitant d’un apport suffisant en lumière, gaz carbonique et oxygène jusqu’au sol et d’une alimentation hydrique et minérale optimale ;
• coupes de cloisonnement qui facilitent l’accès aux engins et aux ouvriers forestiers ;
• coupes de dépressage, consistant à réduire fortement la densité du peuplement par l’exploitation de tiges non encore commercialisables. Le moment d’intervention et l’intensité du dépressage sont fonction de la hauteur, de la densité des tiges et des essences. Les coupes de dépressage permettent aux tiges de conserver un espace vital (50% de houppier vert) favorisant le maintien d’un rythme de croissance régulier et soutenu. 

En sylviculture mélangée à couvert continu, on préfère réaliser des actions sylvicoles régulières et légères plutôt qu’épisodiques et brutales. Ainsi, on se gardera d’intervenir s’il y a suffisamment de tiges de belle forme, l’objectif étant d’accompagner le travail de la nature, pas de le supplanter. 
De la sorte, la forêt reste toujours couverte, variée et résiliente — un véritable écosystème en mouvement.

b) Les coupes contraintes : faire face aux aléas naturels

Parfois, la nature impose son calendrier : tempêtes, maladies, sécheresses peuvent fragiliser certains peuplements. Dans ce cas, il devient nécessaire d’intervenir rapidement pour :

• sécuriser le site,
• valoriser le bois avant qu’il se dégrade,
• et permettre un reboisement assez rapide, soit en accompagnant une régénération naturelle, soit en l’accompagnant par des plantations en plein ou en point d’appui.

C’est ce qui s’est produit, par exemple, après la tempête Ciaran de 2023, qui a touché plusieurs de nos forêts bretonnes, notamment les forêts de Pleyben et Langoëlan.
Les arbres déracinés ou cassés ont dû être coupés et sortis du bois, parfois avant qu’ils aient atteint leur maturité.

3. Quel est l’impact des coupes partielles sur le rendement des arbres pour nos clients ?

Dans le cas d’une coupe planifiée, il n’y a aucun impact négatif : ces interventions font partie du cycle normal de valorisation de la forêt et ont été prévues et inscrites dans les documents de gestion durable. Elles contribuent même, à long terme, à accroître la qualité du bois et donc sa valeur. C’est la raison pour laquelle certains arbres achetés par nos clients ont un horizon de coupe proche et un rendement moindre que d’autres dont l’horizon de coupe est beaucoup plus lointain mais avec une meilleure rentabilité espérée.
Dans le cas d’une coupe contrainte (après tempête, maladie…), les effets varient selon l’essence, l’âge des arbres et l’état du marché. Dans la forêt de Pleyben, par exemple :

• les résineux (épicéas de Sitka, Douglas) ont pu être valorisés de façon très satisfaisante, compte tenu des conditions imprévues,
• les feuillus (érables, merisiers, chênes rouges) ont quant à eux subi une plus forte dépréciation de leur valeur, étant donné qu’ils sont tombés avant d’avoir atteint le diamètre suffisant pour pouvoir être vendus comme bois d'œuvre (40 cm). Une deuxième raison de leur dépréciation tient à un marché actuellement atone pour ce genre d’essences rares ou de biodiversité. Cela ne remet absolument pas en cause notre mode de gestion sylvicole, car il est nécessaire de faire pousser des arbres d’essences différentes de celles que réclame habituellement le marché pour pouvoir influer sur son cours. Et parce que la prise en compte de la biodiversité a un prix.

Ces aléas font partie intégrante de la réalité de l’investissement forestier, qui reste une démarche de long terme. La diversification des essences et des sites — principe fondateur d’EcoTree — permet justement d’en limiter les risques globaux.

4. Comment prendre connaissance sur son espace client qu’une coupe partielle a eu lieu ?

Lorsqu’une coupe partielle est effectuée par nos gestionnaires forestiers, si elle est prévue, nos clients perçoivent sur leur compte bancaire la somme qui leur revient de droit dans le cadre de la coupe. 
Si cette coupe n’était pas prévue mais qu’elle nous a été imposée par les conditions climatiques ou sanitaires, nous préparons une communication spéciale à l’attention de nos clients dont les arbres sont concernés par cette coupe et la vente du bois qui s’ensuit. C’est ce que nous avons fait dans le cas des coupes post-tempête Ciaran qui ont été réalisées à Pleyben et Langoëlan. 
Une fois que les arbres ont pu être sortis de la forêt et ont été vendus, EcoTree peut reverser l’intégralité des sommes à ses clients. Ces opérations peuvent toutefois prendre beaucoup de temps, notamment à la suite d’une tempête qui impose aux débardeurs de sortir d’énormes quantités de bois des forêts. EcoTree veille par ailleurs à négocier le meilleur prix de vente de ses bois et à réaliser les opérations de débardage dans les meilleures conditions, afin de respecter le rythme biologique de la forêt, les riverains et de préserver le bois qui appartient à ses clients.

En conclusion

Les coupes partielles ne sont pas synonymes de perte, mais d’entretien, de régénération et de résilience.
Elles témoignent du travail de long terme que mène EcoTree pour préserver les forêts vivantes et préparer les écosystèmes de demain.
Chez EcoTree, chaque coupe partielle est un acte de gestion raisonné. Elle permet à la forêt de respirer, de se régénérer et de se préparer aux défis climatiques à venir.
Nous remercions nos clients pour leur confiance et leur compréhension — leur engagement rend possible cette gestion durable, patiente et responsable des forêts européennes.