13 avr. 2018
La sylvothérapie est-elle efficace ?
Médecine traditionnelle, très prisée des Asiatiques, notamment des Japonais, la sylvothérapie est à la mode. Les arbres peuvent-ils nous guérir ?
Si la thalassothérapie et la luminothérapie sont couramment employées aujourd'hui, la sylvothérapie n'est pas en reste. Parmi les méthodes de bien-être naturelles, elle est même très en vogue. Alors, câliner des arbres, est-ce bon pour la santé ?
Au Japon, la sylvothérapie est une pratique courante
Au dix-neuvième siècle et dans la première moitié du vingtième, on prenait des bains, c’est ce que l’on appelle la balnéothérapie. Bains de mer ou d’eau thermale, leurs vertus n’ont jamais été remises en cause. Les Japonais, eux, pratiquent depuis longtemps la sylvothérapie qui a aussi ses adeptes dans les pays du Nord. Considérée comme scientifique depuis 1927, cette méthode est efficace contre la tuberculose et l’asthme. Une étude scientifique menée par des chercheurs japonais a prouvé que le fait de marcher dans les bois faisait diminuer le taux de cortisol dans le sang, qui est considéré comme l’une des principales hormones du stress. L’étude a également mis en valeur une plus faible activité du lobe préfrontal du cerveau chez les étudiants qui avaient marché dans la forêt, par rapport à ceux qui, dans le même temps, avaient marché dans la ville. Cela signifie que l’esprit des personnes déambulant dans les bois était plus calme, plus apaisé.
Faut-il faire des câlins aux arbres ?
Certains amateurs de sylvothérapie préconisent des exercices de respiration, de relaxation, avant l’enlacement d’arbres. Que l’on sache, cela ne fait de mal à personne ; de là à démontrer que l’arbre se sentirait mieux et qu’il attendrait un remerciement de la personne qui l’a enlacé ; de là à démontrer l’effet guérisseur de l’arbre enlacé sur l’individu, il y a un pas. Certaines personnes ont un besoin tactile très puissant ; outre cela, de nombreuses techniques médicales font la part belle à l’effet placebo ou à l’autosuggestion. En ce sens, si aucune expérience scientifique n’a encore démontré qu’enlacer un arbre permettait la guérison, ce désir n’est nullement condamnable, bien au contraire.
Les arbres soignent-ils ?
Les sanatoriums ont tenu une place importante à une époque pas si lointaine. C’est là que l’on envoyait les asthmatiques, les hommes intoxiqués à la guerre, les tuberculeux… Une grande partie d’entre eux était situé à l’orée de vastes forêts, notamment de pins ou de sapins, dont les essences sont réputées pour soigner les infections des bronches ou des poumons. C’est le cas par exemple en Corse, à la lisière de la forêt de Vizzavona, composée de 60 % de pins laricio et de 20 % de hêtres, et qui a été classée en site Natura 2000.
Quel est le pouvoir guérisseur des arbres ?
Nous savons qu’une grande partie du dioxygène qui permet la vie sur terre provient des arbres, aussi n’est-il pas stupide de penser que c’est dans une forêt que l’on prend le mieux l’air. Nous savons aussi, désormais, que les arbres communiquent entre eux, non seulement par voie souterraine mais aussi par voie aérienne. Pour se prémunir d’attaques de parasites, ils diffusent des odeurs ; ils sont également capables de modifier le goût de leur écorce ou de leur feuille pour faire fuir les agresseurs. On peut ainsi songer qu’un arbre ressente l’intention positive d’une personne venant l’enlacer. Toutefois, comme il lui faut plusieurs heures pour modifier le goût de son écorce ou de ses feuilles que certains adeptes de la sylvothérapie goûtent, nous touchons là une limite de cette pratique. Par ailleurs, si les arbres communiquent de manière olfactive, sonore, visuelle ou électrique, c’est surtout vrai dans les forêts primaires, qui n’ont pas été bouleversées par les hommes. Là, les arbres vivent comme en famille, se protégeant les uns les autres. La sylvothérapie a donc ses limites mais nul ne doutera qu’une balade en forêt soit bénéfique.
Respirer et renouer avec l’essentiel dans les forêts
S’extraire du rythme urbain, afin de renouer avec l’essentiel et de remettre les choses en perspective, voici les vertus d’une journée en forêt où tout est plus calme et plus lent. Par ailleurs, l’une des grandes vertus des arbres est de relâcher de l’oxygène dans l’air. Quoi de mieux qu’être à leur contact pour une grande bouffée d’oxygène ! Et l'on peut également compter sur le rôle des phytoncides que les Japonais tiennent pour très importants dans le bien-être et qui sont produits en grande quantité par les résineux comme les Pins maritimes, les Mélèzes, mais encore les eucalyptus, les bouleaux et les Peupliers. Ces composés organiques volatiles que produisent les arbres pour se défendre sont pleins de vertus pour nous.
Procurer le bien-être dans les forêts, c’est aussi une des missions d’EcoTree.