15 déc. 2020

COP 21 : l’Accord de Paris s’est imposé comme la référence

Un an après la mise en place de la Convention citoyenne pour le climat, et cinq ans après les engagements pris par l’Accord de Paris, quel est le bilan ?

COP 21 : l’Accord de Paris s’est imposé comme la référence

Un an après la mise en place de la Convention citoyenne pour le climat, et cinq ans après les engagements pris par l’Accord de Paris, quel est le bilan ? Si Laurence Tubiana, l’ex-négociatrice française pour la COP 21, estime qu’on voit le mur se rapprocher, elle relève dans le même temps que nous sommes sur la bonne trajectoire. Nous sommes condamnés à l’espoir et à avancer !

COP 21 : l’Accord de Paris s’est imposé comme la référence

Bien que certains Etats freinent ou aient du mal à mettre en place les mesures votées lors de la COP21 et inscrites dans l’Accord de Paris, un certains nombre d’entreprises grandes, moyennes et petites, de mouvements, d’associations, d’organisations et de structures administratives ont pris l’Accord de Paris comme référence pour la mise en place de leurs stratégies. Il ne s’agit pas que de RSE, mais d’un véritable virage vers une économie décarbonée. C’est ce que relève Laurence Tubiana, l’ex-négociatrice française pour la COP 21. 
Aujourd’hui, quand les Etats ne sont pas à la manœuvre, les entreprises le sont et une pression “morale” pourrait-on dire impose la réduction des émissions de carbone. Petit à petit, tout le monde s’y met, et des Etats comme le Brésil, le Mexique ou les Etats-Unis sont contraints de modifier leur politique industrielle et économique sous la pression populaire. Parce que le changement climatique est le véritable enjeu du XXIe siècle et que presque tout le monde l’a désormais admis. 

Depuis l’Accord de Paris, nous sommes sur une bonne trajectoire

Alors que la trajectoire sur laquelle nous étions avant l'Accord de Paris aurait dû nous mener vers 4 à 7°C de réchauffement climatique, nous avons infléchi la courbe en nous dirigeant désormais vers un réchauffement de l’ordre de 3°C environ. Ce n’est pas encore assez puisque nous souhaitons passer sous les 2°C et que, ainsi que le remarque Laurence Tubiana, nous n’avons pas encore atteint le pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 
Afin d’arriver à un idéal qui serait un réchauffement climatique limité à 1,5°C, nous devons encore réduire nos émissions de moitié d’ici à 2030, c’est-à-dire dans dix ans à peine ! Or, les grands pays émergents ont augmenté leurs émissions de carbone, si bien que le stock de carbone a augmenté dans l’atmosphère. Et nous savons que c’est un gaz à effet cumulatif. Nous devons donc avoir des objectifs encore plus exigeants que ceux de l’Accord de Paris, même si c’est un bon début et qu’il faudrait déjà commencer par le respecter. C’est dans ce cadre que la Convention citoyenne pour le climat s’est réunie. Que reste-t-il de ses propositions ?

Convention citoyenne pour le climat : moins d’une mesure sur deux sera retenue

A ce jour, environ 40% des propositions faites par la Convention citoyenne pour le climat ont été retenues dans le cadre du projet de loi dont les députés débattront au printemps. Il est à fort à parier que d’autres mesures seront oubliées par la loi, ou modifiées, puis sans doute détricotées par le sénat. Jusqu’à ce qu’il n’en reste que peau de chagrin ? C’est le jeu du débat et des institutions démocratiques. Quoi qu’il en soit, et même si l’on peut déplorer que les ambitions soient toujours rabaissées, l’important est que ce genre de débat s’impose et fasse avancer la société petit à petit. Combien l’opinion publique a changé en dix ans, et même en cinq ans, au sujet du réchauffement climatique et des mesures qu’il convient que chacun prenne !
Un effort sera donc fait sur la rénovation des bâtiments, dont nous savons qu’ils génèrent 20% des émissions de gaz à effet de serre
D’autres efforts seront faits pour rendre la publicité moins polluante, mais aussi sur les transports routiers (31% des émissions françaises de gaz à effet de serre). 
L’artificialisation des sols devrait être largement réduite et encadrée.
Enfin, le "crime d’écocide” qui nous paraissait hautement discutable, car mettant en avant une politique punitive plutôt qu’incitative, devrait être conservé uniquement à l’état de délit. 

Certes, nous pouvons en toute chose considérer le verre à moitié vide et dire que ce n’est pas assez. Nous pouvons aussi regarder le verre à moitié plein et nous féliciter d’être sur la bonne voie et voir toutes ces entreprises et ces citoyens qui s’engagent quotidiennement pour réduire leur impact sur la planète. Et surtout, nous pouvons continuer de soigner nos écosystèmes, d’entretenir nos forêts et de soutenir la richesse de la biodiversité. 
 

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