Endémique de l’Europe, le Sorbier des oiseleurs est aujourd’hui davantage cultivé comme essence d’ornement que pour son bois ou ses fruits. C’est pourtant un arbre aux caractéristiques très intéressantes, notamment dans la plantation de haies.
Autrefois très répandu en lisière des forêts et dans la composition des haies, on le trouve désormais surtout en bordure des forêts d’épicéas et comme arbre d’ornement dans les parcs et jardins. Appartenant à la famille des Rosacées, comme les cerisiers (qui englobent les merisiers), il est également cousin des alisiers et des cormiers. Tous ont la particularité de produire de jolies fleurs blanches (à l’état naturel) qui se transforment en fruits rouges souvent trop âpres ou acides pour nous, mais qu’apprécient particulièrement les oiseaux. C’est ainsi que Sorbus aucuparia est appelé sorbier des oiseaux ou sorbier des oiseleurs.
Si les variétés ornementales du Sorbier des oiseleurs ont connu un grand succès dans les parcs et jardins, du fait que leurs fruits rouges, oranges ou jaunes (selon les croisements) colorent très agréablement la nature jusqu’à la fin de l’hiver, cet arbre a également d’autres qualités.
On le rencontrait autrefois fréquemment dans les campagnes où il servait notamment à attirer les grives en automne. Moins utilisé aujourd’hui pour cette chasse traditionnelle, il peut être d’une grande utilité dans la préservation de la biodiversité. En effet, dans le grand cycle de la nature, il est nécessaire sinon primordial de donner aux oiseaux de nos climats tempérés de quoi se nourrir en hiver, car nous déplorons la disparition des oiseaux, de même que celle des insectes nous inquiète.
Dans la formation des haies qui ont hélas largement disparu, mais que nous contribuons à replanter, le Sorbier des oiseleurs est très intéressant. Petit et trapu, il fait un remarquable coupe-vent, et du fait des fruits qu’il produit et de sa touffeur, il abrite un grand nombre d’oiseaux et de rongeurs, qui doivent être vus comme des alliés des forestiers autant que des paysans et des cultivateurs.
Les feuilles mortes du Sorbier des oiseleurs sont également un très bon fertilisant et participent activement à l’enrichissement de l’humus des sols.
Le Sorbier des oiseleurs préfère les sols bien drainés, mais il est très tolérant et peut s'adapter à une large gamme de sols, y compris aux sols acides, légèrement alcalins, sablonneux, limoneux ou argileux. Il tolère bien les sols modérément humides, mais il est préférable d'éviter les sols constamment détrempés qui peuvent provoquer la pourriture des racines.
Il peut pousser en plein soleil, d’où sa présence aux lisières des forêts mais également à mi-ombre. Une exposition ensoleillée favorise une meilleure floraison et fructification.
Le Sorbier des oiseleurs est très rustique et peut supporter des températures hivernales très basses, parfois jusqu'à -40°C. Il est bien adapté aux climats tempérés froids et supporte aisément les gelées tardives.
Il peut être sujet à certaines maladies, telles que la rouille, l'oïdium ou le feu bactérien, mais il est généralement assez résistant. Une bonne circulation de l'air autour de l'arbre peut aider à prévenir ces problèmes.
Le bois a un grain fin, droit et régulier. Sa couleur varie du brun pâle au brun rosé, avec parfois des nuances rougeâtres. Cette belle couleur, associée à son grain fin, lui donne une apparence attrayante.
Le bois du Sorbier des oiseleurs est assez dense et dur. Cette dureté le rend résistant à l'usure, mais peut aussi le rendre un peu plus difficile à travailler. Son bois dur a été largement utilisé pour la confection des sabots ou pour celle des rayons des roues de charrettes.
Bien que solide, le bois du Sorbier des oiseleurs n'est pas très résistant à la pourriture s'il est exposé à l'humidité. Il est donc principalement utilisé pour des applications intérieures ou pour des objets qui ne sont pas exposés à des conditions humides.
À présent, le Sorbier des oiseleurs doit principalement être appréhendé comme une essence d’accompagnement, un arbre qui permet d’enrichir la biodiversité des écosystèmes forestiers.
Le Sorbier des oiseleurs est souvent considéré comme un arbre protecteur. Dans la tradition celtique, on croyait que cet arbre avait le pouvoir de repousser les mauvais esprits et les sorcières. Les rameaux de Sorbier étaient parfois accrochés au-dessus des portes ou des fenêtres pour protéger les maisons. On fabriquait aussi des amulettes à partir de ses baies ou de son bois pour se protéger du mal.
Le Sorbier est également associé à la fertilité et à la prospérité. Ses baies rouges, qui attirent les oiseaux, symbolisent la vie et l'abondance. Dans certaines cultures, l'arbre est considéré comme un signe de bonne fortune et un présage d'une récolte abondante.
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