28 févr. 2022

Que s’est-il passé dans nos forêts en février ?

En février, nos forestiers ont épandu du biochar, réalisé l’état des lieux de plusieurs forêts et préparé les sols en vue de la plantation d’un verger sauvage.

Que s’est-il passé dans nos forêts en février ?

En février, nos forestiers et notre chargée de projets de biodiversité ont été occupés par des activités assez différentes du mois précédent. Entre un épandage de biochar et des marquages d’arbres à habitats, voici quels sont les travaux réalisés dans nos forêts.

Le biochar, allié des forestiers 

Dans la forêt de la Chapelle-Saint-Rémy, un projet ambitieux, mûri de longue date par Arnaud De Grave et Pablo Denti, a pu voir le jour en ce début d’année. La première étape, outre les recherches et la préparation du projet, est l’épandage de biochar sur une parcelle de cette forêt pour amender les sols. Le biochar (mot tiré de “biological charcoal” en anglais) est un charbon de bois organique obtenu par pyrolyse de biomasse, tel que les résidus de bois, résidus agricoles…
Utilisé il y a déjà 6 000 ans par les Amérindiens, le charbon organique a aujourd’hui le potentiel de s’imposer comme un fertilisant naturel de prédilection qui permettrait de revaloriser des déchets organiques. C’est le cas par exemple du bois des forêts scolytées mort sur pied, qui est souvent utilisé comme bois de chauffage dont la combustion relâche le carbone stocké dans l’atmosphère. Le procédé par lequel le biochar est obtenu, la pyrolyse en absence d’oxygène, permet au contraire au carbone de rester emprisonné dans le bois, et par conséquent un stockage du carbone à long terme.
 
La majorité des études qui ont été réalisées sur le sujet laissent espérer des résultats très prometteurs, le biochar étant un fertilisant et un alcalinisant intéressant mais également un amendement du sol dont le rôle est de purifier et conserver l’eau dans le substrat. A la Chapelle-Saint-Rémy, sur une ancienne friche à reboiser, Arnaud De Grave et Pablo Denti vont étudier empiriquement l’impact chimique et/ou physique du biochar qu’ils ont fait incorporer dans le sol et sur la biodiversité durant les cinq prochaines années.
A terme, l’objectif est que les bois d’éclaircies de nos forêts soient envoyés à des carbonisateurs pour être transformés en biochar. Mais pour commencer, du biochar issu d’autres forêts que les nôtres a été épandu suivant quatre dosages différents sur quatre hectares. Nos forestiers ont ensuite planté un mélange de plus de mille six cent jeunes pins maritimes et Douglas par hectare, dont ils suivront attentivement la croissance.

Etats des lieux des forêts réalisés en Pays de la Loire et dans la Sarthe

Ce mois-ci, la chargée de projets de biodiversité, Louise Bouchardy, et le forestier Gauthier de Lachaise ont fait le tour des forêts d’EcoTree située dans les Pays de la Loire et en Sarthe à la Chapelle-Saint-Rémy, Préaux, Ruillé, Malicorne, Channay et Pontvallain. Dans chacune d’entre elles, ils ont fait une sélection et un marquage des vieux arbres à haut potentiel de biodiversité. Ces “arbres à habitats” ne seront jamais coupés, ils seront conservés pour servir de refuge, de lieu de reproduction, d’hibernation ou de nutrition à une faune et une flore très diverses, dont certaines espèces dépendent entièrement de ces arbres anciens. Ils ont aussi fait un état des lieux des forêts en hiver, évaluant selon certains critères pertinents les éléments favorables à la biodiversité et ceux à favoriser, tels que le bois mort, les cours d'eau, ou encore la diversité des essences d’arbres.

Création d’un verger sauvage et d’une haie mellifère

A Langonnet, nos forestiers s'activent sur la parcelle qui accueillera bientôt un verger sauvage. Après un travail du sol, un pépiniériste a effectué un jalonnage selon le plan de plantation prévu pour faciliter la plantation des jeunes arbres fruitiers, qui est en cours de réalisation. Ce verger sauvage comprendra bientôt une variété d’essences tels que poiriers, cerisiers, pruniers, mûriers, groseillers, framboisiers, myrtilliers, figuiers, noyers, châtaigniers, arbousiers, sorbiers des oiseleurs, bourdaines) et un couvert végétal mellifère. Cet espace réservé à la faune lui permettra de se nourrir et contribuera à déplacer la pression qu’exerce le gibier sur les jeunes plants forestiers vers ce verger. Ce verger contribuera ainsi à la biodiversité locale. 

Nos projets se diversifient dans nos forêts françaises et nos forestiers continuent à œuvrer pour la préservation de ces écosystèmes si riches.


 

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