8 déc. 2023

Forêt : nos travaux de plantation à Guiscriff en Bretagne

Nous plantons une nouvelle forêt à Guiscriff en Bretagne. Six essences d’arbres la composent pour en faire un écosystème riche et résilient.

Forêt : nos travaux de plantation à Guiscriff en Bretagne

A l’automne 2023, nous créons une nouvelle forêt bretonne de 17 hectares à Guiscriff dans le Morbihan. Découvrez quels sont les travaux que mènent nos forestiers et les essences d’arbres qu’ils plantent.

Création d’une nouvelle forêt bretonne

C’est dans le Morbihan, à la frontière du Finistère que prend pied notre nouvelle forêt de Guiscriff. Plantée sur d’anciennes prairies et terres agricoles pentues que traverse dans le creux le ruisseau de Kerandron, elle n’a pas encore tout à fait l’air d’une forêt. Et pourtant, elle pousse !
C’est qu’elle est encore petite et jeune, cette forêt que nous venons de planter. Et c’est une gageure que d’en faire une forêt riche et diversifiée pour l’avenir !

Pourquoi les arbres sont-ils plantés en rangs d’oignons ?

Certains s’étonneront à raison. Une forêt qui ressemble à une plantation de poireaux ? Voilà qui n’a rien de la vision romantique que l’imaginaire véhicule au sujet des forêts. Il faut pourtant un début à tout.
Le travail de plantation des forestiers est difficile. Très physique, il se pratique en automne, au début et à la fin de l’hiver. Quel que soit le temps. Et l’on sait comment est le temps breton…



C’est ainsi leur simplifier la tâche que de permettre ces plantations en ligne. C’est aussi ce qui permettra de simplifier par la suite les travaux d’aménagement forestiers. Car lorsque viendra l’été, il faudra sûrement dégager les jeunes plants de la végétation adventice qui risque de l’étouffer. Et donc retrouver les jeunes plants qui poussent moins vite que joncs, fougères et ronces. D’où l’intérêt des lignes. 

Enfin, le dernier avantage de ces lignes est de permettre, dans quelques années, de pratiquer facilement des coupes de cloisonnement. Celles-ci se font sur une ou deux lignes entières, où tous les arbres seront supprimés pour laisser la place aux engins de débardage. Pourquoi avoir planté sur ces lignes alors ? Pour enjoindre les arbres à pousser droit en étant proches les uns des autres et à élaguer naturellement leurs branches basses. 
La plantation en ligne facilite également pour certains forestiers la diversification des essences. Les essences complémentaires viennent ainsi s’insérer 1 ligne sur 3 ou sur 4. 

Il faut ainsi un peu d’imagination pour se projeter dans le futur mais une chose est certaine : dans quelques décennies, ces anciens champs n’auront plus du tout l’aspect de rangs d’oignons ou d’alignements de poireaux puisque des coupes d’éclaircie auront été pratiquées et que seuls les plus beaux arbres ou ceux qui ont une utilité biologique ou qui peuvent assurer le renouvellement de la forêt, ou encore ceux qui aident les plus beaux à pousser droit, seront conservés. Par ailleurs, d’autres essences que celles qui ont été plantées se seront installées naturellement, favorisées par les éléments naturels (vent, pluie…) ou par les animaux. 

Quelles essences d’arbres seront plantées ?

Dans cette nouvelle forêt, 22 504 arbres ont été plantés à l’automne 2023. Sur une parcelle de 13,5 hectares, l’essence objectif est le pin maritime qui représente 70% des arbres plantés. Les essences secondaires et d’accompagnement sont le sapin de Douglas, le hêtre (à hauteur de 10%), le pin de Monterey, le séquoia sempervirens et le sapin de Bornmuller.
Sur une parcelle de 2,5 hectares, le Douglas est l’essence objectif (70%). Un hectare de terre est laissé aux haies et talus dont la présence est à même de favoriser la biodiversité. 
Les essences de plantation que nous avons choisies répondent à la fois aux exigences stationnelles : sol limono-sableux-argileux établi sur une roche-mère granitique, bénéficiant d’une orientation au sud et d’une pluviométrie d’environ 1000 mm/an et aux exigences économiques : les plus beaux arbres seront à terme vendus comme bois d’oeuvre, assurant la continuité de la gestion du massif forestier. 

Quelle gestion pour cette nouvelle forêt ?

Après deux semaines de travail pour les planteurs viendra le temps de protéger les jeunes plants par aspersion de Trico, un répulsif naturel à base de graisse de mouton que les cervidés n'aiment pas.

A l’automne 2024, il faudra sans doute procéder à des regarnis, c'est-à-dire remplacer les jeunes plants morts (en espérant qu'ils ne soient pas nombreux). Au début de l'été 2024, il faudra dégager la végétation adventice qui risque de gêner la croissance des jeunes arbres.
Puis s'égrènera la litanie des travaux que connaissent tous les forestiers : coupes d'éclaircie, détourage, accompagnement des plus beaux arbres d'avenir jusqu'à maturité... dans plusieurs décennies.

D'ici-là, ce qui ressemble aujourd'hui à un champ labouré sera une belle forêt mélangée. Nous y plantons six essences mais d'autres viendront y pousser d'elles-mêmes.
 

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