25 mars 2020

Portrait de Thomas, cofondateur associé d’EcoTree

Thomas Canguilhem est membre associé d’EcoTree, cofondateur de la branche internationale de la startup.

Portrait de Thomas, cofondateur associé d’EcoTree

Thomas Canguilhem est membre associé d’EcoTree, cofondateur de la branche internationale de la startup. Lui-même enraciné dans plusieurs pays d’Europe, son parcours atypique en fait un maillon essentiel du développement de l’entreprise à l’étranger.

Thomas, un profil international

Franco-autrichien ayant grandi à Paris, marié à une Danoise et ayant habité en Suisse, à Hong-Kong puis au Danemark, ces vingt dernières années, “c’est mon profil international qui a d’abord intéressé les fondateurs d’EcoTree”, nous dit Thomas. “D’ailleurs, mes trois enfants sont chacun nés dans l’un de ces pays : à Hong-Kong, Genève et Copenhague. Et de la même mère, je précise !”
Nous voici donc en compagnie d’un homme qui a roulé sa bosse, comme on dit, et qui a l’entrepreneuriat dans le sang. “J’ai quasiment toujours été à mon compte, ayant monté mes propres affaires, ou m'associant à d’autres.” Et voici ce qui l’a mis dans le radar des frères Le Méné, Erwan et Théophane, quand ils ont envisagé de développer EcoTree à l’international
Les trois compères se connaissaient un peu, via des amis communs au Danemark, où Erwan et Théo ont aussi des racines. C’est ainsi que Thomas a suivi l’aventure de leur startup dès ses premiers balbutiements.

“Dès le départ, j’avais trouvé fantastique qu’il y ait enfin une solution pérenne et durable au problème du changement climatique. Et d’un point de vue purement business, j’étais très réceptif à leur produit, qui était exactement le bon produit au bon moment, et qui rencontrait son marché, tant au niveau des clients que des entreprises, mais qui, en outre était scalable”. 
Vendre des arbres, comme le propose EcoTree, lui a tout de suite paru un modèle de développement durable

“Ça ne serait pas du one-shot, leur affaire, c’était évident, précise Thomas. Dans ma carrière, j’ai souvent fait du one-shot. A une époque, c’étaient les tamagotchi, par exemple, dont on ne parle plus vraiment aujourd’hui… Alors que promouvoir les forêts et planter des arbres, c’est non seulement aller à la rencontre d’un marché énorme, mais qui s’installera dans le temps. C’est cela qui m’a séduit !”

 

"Notre première volonté est de créer une traction commerciale et médiatique dans la zone nordique"

 

Développer EcoTree à l’international

Une fois séduit par l’idée, Thomas Canguilhem n’a pas été long à rejoindre EcoTree et à s’associer à l’équipe dirigeante, avec pour objectif d’étendre le marché à l’Europe, avant d’exporter le concept dans le monde. “Nous avons d’abord choisi le Nord de l’Europe, sur un arc allant de l’Angleterre à la Hollande, en passant par la Scandinavie, parce qu’il nous a semblé que ces pays étaient les plus avancés sur les questions de développement durable et d’écologie.”
C’est ainsi qu’ils ont ouvert un bureau à Copenhague, qui est un hub central, et une ville à la culture très internationalisée. C’était le lieu idéal pour développer les marchés étrangers. Depuis septembre 2019, le bureau est donc ouvert et ils sont désormais sept à travailler au développement commercial à destination des particuliers et des entreprises. Les commerciaux s’occupent chacun d’un pays où ils se rendent régulièrement. “Sur sept personnes au bureau, nous avons sept nationalités différentes”, s’amuse Thomas. 

“Notre première volonté est de créer une traction commerciale et médiatique dans la zone nordique. C’est le premier étage de la fusée. Le deuxième étage sera la zone alémanique, aussi appelée DACH : Deutschland, Austria, Confédération Helvétique. Par la suite, nous aimerions nous étendre au reste de l’Europe, et éventuellement aux autres continents.”
Pour l’instant, l’équipe que dirige Thomas cherche à valider l’appétence du marché. Aujourd’hui, ce sont les arbres des forêts françaises d’EcoTree qu’ils vendent à une clientèle étrangère, mais l’objectif est bien entendu d’acquérir des forêts locales à gérer et administrer selon les principes mis en place dans nos forêts de France. Cette étape est en cours, mais il faut s’adapter à chaque législation nationale.

“Acquérir des forêts dans ces pays, cela permettrait d’avoir un ancrage local et également de pouvoir toujours satisfaire notre clientèle. Car si celle-ci s’étend à toute l’Europe, ce qui est en cours, il faut que nous ayons des arbres à proposer à tout le monde. Et chacun préfère contribuer à l’entretien des forêts qui sont près de lui qu’à des forêts géographiquement plus éloignées.” Toutefois, le foncier n’a pas le même coût partout, et les législations ne sont pas tout à fait les mêmes. C’est pourquoi ce développement international se fait pas à pas. 
“Nous avons des touches en Ecosse, en Estonie et au Danemark. D’ici à l’année prochaine, EcoTree devrait ainsi être propriétaire de forêts dans plusieurs pays d’Europe. Royaume-Uni, Danemark, Suède et Hollande sont nos priorités”. 

 

"Au cours de mon enfance, vers l’âge de huit ans, je me suis perdu dans une forêt"

 

Un rapport à la nature qui n’est pas nouveau pour Thomas

Pour ce qui est de son rapport à la nature, Thomas est d’abord un amoureux de la montagne. A vingt ans, il a fait le tour du monde avec son frère et son meilleur ami pour parcourir les plus belles destinations de ski. “Depuis toujours, j’ai le goût des grands espaces. J’aime particulièrement les montagnes, mais je me sens bien dans les forêts aussi. Même si, je dois avouer qu’au cours de mon enfance, vers l’âge de huit ans, je me suis perdu dans une forêt en Autriche pendant plusieurs heures, ce qui m’avait terrifié. Je m’étais alors juré de ne plus jamais mettre les pieds dans une forêt. Et me voici travaillant à réhabiliter et replanter des forêts ! J’aime ce genre d’ironie. Et je n’en tiens pas rigueur aux arbres.”
Plus sérieusement, il nous confie que pouvoir lier entrepreneuriat et nature est le rêve absolu, pour lui. 

“Ma première expérience professionnelle était du trading et du sourcing en Chine. J’ai toujours essayé de trouver des usines qui respectaient leurs travailleurs et l’environnement. A l’époque, au début des années 2000, ce n’était pas en vogue ; à vrai dire, tout le monde s’en foutait. J’ai visité des usines où ils jetaient des litres de peinture dans la rivière sans sourciller. Il m’était impossible de travailler avec eux, et j’ai perdu plusieurs contrats à cause de cette conscience écologique que j’avais, qui n’était pour moi qu’une forme de respect naturelle. Pour moi, il n’était pas envisageable de faire des compromis en terme de droit social ou de respect de l’environnement. La RSE n’était pas du tout à l’ordre du jour, mais j’ai toujours été aiguillé par cette conscience sociale et écologique, et constater que cette conscience est aujourd’hui unanimement partagée est une satisfaction en soi, et un encouragement fort à poursuivre le combat !”.
 

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