11 oct. 2021
Menaçant nos abeilles, le Frelon oriental est à Marseille
Nouvellement arrivé en France par Marseille, le frelon oriental pourrait s’en prendre à nos abeilles, comme le frelon asiatique.
Nous connaissons depuis 2004 le Frelon asiatique et les ravages qu’il cause à nos ruches. Il y a quelques semaines a été aperçue pour la première fois en France une nouvelle espèce dangereuse pour les abeilles, le Frelon oriental, dont nous redoutons la rapide expansion.
Des frelons orientaux découverts à Marseille
C’est la revue scientifique Faunitaxys qui l’a révélé le 4 octobre 2021 : plusieurs spécimens de frelons orientaux ont été observés près du ruisseau des Aygalades à Marseille, parmi lesquels des mâles et des femelles, ce qui laisse présager une multiplication rapide de l’espèce, celle-ci ayant une capacité d’expansion très, très rapide, ainsi que l’a expliqué Gérard Filippi, directeur d’Ecotonia. Les scientifiques, qui ont observé pas moins d’une cinquantaine d’individus sexués butinant sur la flore à Marseille, estiment qu’il est très probable qu’au moins un nid de frelons orientaux ait été construit en 2020 dans la ville portuaire, partant, qu’il est nécessaire d’ausculter les quartiers et les villes alentour afin de savoir si ce redoutable prédateur d’abeilles domestiques y est déjà présent.
C’est le 22 septembre 2021 que, lors de la prospection de l’ancienne usine de Sucre Saint-Louis dans la cité phocéenne, ces spécimens ont été découverts aux abords de la ripisylve du ruisseau des Aygalades, un corridor de biodiversité qui relie le port de Marseille à la Chaîne de l’Etoile et au Massif du Garlaban, en passant par le canal de Marseille.
Caractéristiques du frelon oriental
Vespa orientalis linnaeus est l’une des 22 espèces de frelons connues au monde, dont toutes sont originaires d’Asie, excepté Vespa crabro, notre frelon européen. Le frelon oriental diffère de celui qui nous est commun par sa couleur rousse sur tout le corps, à l’exception de la face antérieure de la tête et des troisième et quatrième segments de l’abdomen, qui sont jaunes.
A l’instar des autres frelons, il a un cycle de vie annuel. La jeune reine hiverne à l’abri des intempéries et, lorsqu’elle sort de sa léthargie au printemps, se met en quête de liquides sucrés pour se nourrir, puis d’un lieu où fonder son nid. Celui-ci se trouve souvent dans le sol ou encore dans des arbres creux, dans les fissures des murs, dans des bâtiments abandonnés ou sous les toits. Ses premières larves seront nourries par des proies qui sont essentiellement composées de mouches, de guêpes, mais aussi d’abeilles.
Comme pour notre frelon européen, les colonies accueillent 1000 individus à leur apogée. A l’automne, les individus sexués quittent le nid, le reste de la colonie étant voué à mourir au cours de l’hiver. Présente en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, dans les Balkans et en Europe du Sud (Espagne et Italie notamment), elle vient d’arriver en France et risque de poser des problèmes à l’apiculture. Elle semble toutefois préférer s’installer dans les milieux ouverts et urbanisés que dans les forêts.
Le frelon oriental met en danger nos abeilles
Vespa orientalis linnaeus est désormais la quatrième espèce de frelon à surveiller, explique l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), qui rappelle que le frelon bicolore (Vespa bicolor) a été introduit en 2013 au sud de l’Espagne, sans toutefois poser de problèmes, que le frelon géant (Vespa mandarinia) a été introduit d’Asie aux États-Unis, tandis que le Frelon asiatique (Vespa velutina) est venu nous créer des difficultés dès 2004.
“Dans la mesure où cette espèce est adaptée aux écosystèmes méditerranéens et est connue pour sa synanthropie (c’est-à-dire qu’elle s’adapte bien à l’environnement humain, ndlr), l’hypothèse de son installation dans la cité phocéenne doit être considérée. [...] Sa présence pourrait en effet créer des difficultés dans le secteur de l’apiculture, ce frelon étant considéré comme un redoutable prédateur d’abeilles domestiques, pouvant occasionner des dégâts dans les ruchers”, estiment les scientifiques à l’origine de la publication.
Il est donc à craindre qu’un nouveau combat soit à mener par nos apiculteurs pour conserver leurs essaims. C’est pourquoi nous allons continuer de les soutenir et d’installer des ruches dans nos forêts dès que nous le pourrons.