26 août 2019
Incendies dans la forêt amazonienne
Les incendies qui ravagent la forêt d’Amazonie nous rappellent combien nous dépendons du reste du monde.
Les terribles incendies qui ravagent la forêt d’Amazonie nous déchirent le cœur. Ils nous font aussi prendre conscience de l’état de dépendance dans lequel nous sommes vis-à-vis du reste du monde. Et si nous en profitions pour prendre garde au CO² que nous rejetons ici et maintenant ?
Forêt amazonienne : un sanctuaire de biodiversité…
La forêt amazonienne, que l’on surnomme le « poumon vert de la planète », est la plus vaste forêt tropicale du monde. Elle s’étend sur une superficie de 5,5 millions de km² (environ huit fois la France), qui sont répartis entre neuf pays, mais dont plus de 60% de la surface se trouve au Brésil. Cette forêt emmagasine des millions de tonnes de CO² chaque année, même si certaines études scientifiques tendent à démontrer qu’en raison de la déforestation et des dégradations qu’elles ont subies, les forêts tropicales rejettent aujourd’hui plus de CO² qu’elles n’en absorbent.
Quoi qu’il en soit, la biodiversité de la forêt amazonienne est exceptionnelle, et un quart des espèces mondiales y est présent. Aujourd’hui, le feu met en péril ce fragile équilibre écosystémique.
… menacé par les incendies
En 2019, les feux de forêt ont augmenté de 83% au Brésil. L’Institut national de recherche spatiale (INPE) a enregistré 72 843 départs de feux, de janvier à août, soit le plus haut niveau depuis 2013 ! Selon l’INPE, la déforestation en juillet 2019 a été près de quatre fois supérieure à la déforestation de juillet 2018. Le WWF, lui, estime que près de 20% de la forêt amazonienne a disparu en 50 ans.
La situation est donc tout à fait préoccupante, sachant le rôle primordial qu’occupe cette forêt pour l’avenir du monde et d’un très grand nombre d’espèces. Sachant aussi qu’il faudra sans doute des siècles avant qu’un écosystème si complexe puisse se régénérer, dans toute sa diversité.
Les principales raisons des incendies spectaculaires auxquels nous assistons ces derniers jours sont la sécheresse et la déforestation. Ce sont notamment les défrichements par brûlis qui sont pointés du doigt comme facteurs de multiples incendies. Ces brûlis sont généralement initiés pour dégager des zones de culture et d’élevage.
Nous sommes tous responsables de la déforestation en Amazonie
Si le Brésil a besoin de dégager de plus en plus de zones de culture et d’élevage, ce n’est pas uniquement pour sa propre consommation. C’est également, ne l’oublions pas, parce que l’Amérique développe des cultures intensives et des élevages de bétail dont nous profitons aussi.
C’est ainsi pour cette raison, premièrement, que nous ne pouvons pas critiquer sans vergogne l’action du Brésil sans initier une autocritique. Sommes-nous si vertueux que nous puissions accuser nos voisins de produire les fruits que nous mangeons ? Bien entendu, les incendies en Amazonie sont dramatiques, mais il serait également pertinent que nous en tirions des leçons pour nous-mêmes. La forêt d’Amazonie n’a pas pour mission d’absorber le CO² que nous rejetterions sans scrupule de l’autre côté de l’Atlantique. Commençons par cultiver décemment notre jardin avant de critiquer celui du voisin. Prenons garde à notre manière de vivre et tâchons de montrer l’exemple plutôt que de nous payer de mots.