27 févr. 2019
Les forêts tropicales émettent plus de CO2 qu’elles n’en absorbent
C’est une étude publiée par la revue "Science" il y a un an et demi qui l’affirme : désormais, les forêts tropicales émettent plus de dioxyde de carbone dans l’air qu’ell
C’est une étude publiée par la revue "Science" il y a un an et demi qui l’affirme : désormais, les forêts tropicales émettent plus de dioxyde de carbone dans l’air qu’elles n’en absorbent.
Cette dispersion du CO2 dans l’air est due à deux facteurs imputables à l’activité humaine et difficilement réversibles à court terme. Si, au cours d’une année, les forêts rejettent plus de gaz carbonique que tous les véhicules des Etats-Unis n’ont fait en 2015, c’est à cause de la déforestation mais aussi de la dégradation de la forêt tropicale.
Longtemps, nous avons parlé des forêts tropicales comme des poumons de la planète. Voici que les poumons sont usés et fonctionnent si mal qu’ils rejettent eux-mêmes le CO2 qu’ils sont censés absorber.
La déforestation n’est pas seule responsable
D’après les chercheurs américains, un mal plus difficilement observable que la déforestation est en cours : ce sont les dégradations subies par les forêts tropicales. L’étude prouve en effet que les dégradations ont un rôle aussi important, sinon plus important que la déforestation dans le changement climatique. Elles sont même responsables de 70% du surplus de CO2 libéré par les arbres.
Alessandro Baccini, qui a mené l’étude, explique que « la déforestation est facilement repérable grâce aux images satellites, mais les autres dégradations que subissent les forêts sont bien plus discrètes. » Au solde de ces dégradations on peut compter les changements environnementaux, les feux de forêt, l’abattage sélectif d’arbres, les maladies. Autant de facteurs qui influent sur la diminution de la biomasse produite dans les forêts.
Observations et indications
C’est par l’utilisation d’images de la Nasa et d’un algorithme qui compare les évolutions de la densité de la végétation en montrant le taux de carbone non utilisé par les arbres et relâché dans l’air que les scientifiques en sont parvenus à ce diagnostic. Les forêts tropicales émettent 862 téragrammes de CO2 (soit 862 millions de tonnes) pour seulement 436 téragrammes absorbés. Elles rejettent donc deux fois plus de CO2 qu’elles n’en absorbent.
Pour l’instant, l'action des sols permet de compenser les pertes de densité forestière et de réguler les émissions de CO2, comme le montrent les analyses de l’air au-dessus des massifs forestiers. Mais les sols finiront eux-mêmes par n’être plus en capacité d’absorber tout ce dioxyde de carbone. Il est donc temps de prendre le problème à bras-le-corps.