9 sept. 2019
Afrique : comment éviter la déforestation ?
Les forêts d'Afrique continuent malheureusement de disparaître, du fait de la culture sur brûlis traditionnelle.
Que la culture sur brûlis soit une technique séculaire en Afrique sub-saharienne et qui ne remet pas en cause, à long terme, la proportion de forêts sur le sous-continent ni ne cause un trop fort rejet de CO² dans l’atmosphère, cela n’invalide pas le fait que, sous la pression démographique, les forêts sont condamnées à reculer, tant qu’aux techniques agricoles traditionnelles n’aura pas été trouvée d’alternative.
L'agriculture ne devrait pas concurrencer les forêts
Le Monde tente d’allumer un contre-feu, après que les images dévoilées par la Nasa ont alerté le monde entier sur le nombre plus important d’incendies en Afrique subsaharienne qu’au Brésil. L’Angola a beau expliquer qu’il s’agit « de feux ordinaires en saison sèche provoqués par les agriculteurs en phase de préparation des terres avant la saison des pluies », il n’en demeure pas moins que ces techniques de régénérescence des bois, telles que nous les avons pratiquées en Europe au moins jusqu’à la première guerre mondiale, présentent bien des dangers et ne sont pas toujours les plus rentables. Dans son livre La Terre des Seigneurs. Un siècle de la vie d’une famille corse, Gabriel Xavier Culioli raconte comment les paysans incendiaient leurs champs pour enrichir la terre – et combien il arrivait souvent que le feu les déborde et brûle d’immenses parcelles de maquis.
Il semble bien que certains pays d’Afrique pratiquent toujours ce genre de technique d’enrichissement des terres. Certes, comme l’écrit le journaliste du Monde, « la géographie des incendies africains se situe en dessous des forêts humides du bassin du Congo » et « couvre des écosystèmes de savanes plus ou moins arborées où se concentrent les activités agricoles. » Et si la savane a besoin de feu pour se régénérer, contrairement à la forêt d’Amazonie, et ne produit pas autant de gaz carbonique que les « défrichements réalisés dans les tourbières indonésiennes pour augmenter les superficies plantées en palmiers à huile », il demeure toutefois un problème lié à la raréfaction des terres.
En Afrique, sous la pression agricole, les forêts reculent
Dans une société où la culture sur brûlis est le seul moyen, pour des millions de gens, de subvenir à leurs besoins, « l’augmentation de la population conduit […] à raccourcir la durée des jachères puis à défrichement de nouvelles parcelles dans les forêts sèches comme dans les forêts humides du bassin du Congo. » A Madagascar, notamment, « les forêts reculent, car la population a besoin de terres pour manger. Il ne sert à rien de pousser des cris d’orfraie contre ces paysans, mais il est urgent de leur trouver une alternative, » comme l’explique Lucienne Wilmé, coordinatrice du World Resources Institute dans le pays.
Partout en Afrique, la déforestation augmente « et l’agriculture en est la principale cause », selon la FAO. L’objectif est donc de trouver des alternatives à cette agriculture traditionnelle, afin de préserver les forêts dont les populations d’Afrique, et du monde entier, auront besoin dans les décennies qui arrivent.
Selon Global Forest Watch, la République démocratique du Congo prend la deuxième position des pays les plus touchés par la disparition de leurs écosystèmes forestiers, derrière le Brésil et devant l’Indonésie, ce qui prouve que les choses sont toujours plus complexes qu’elles paraissent.