16 sept. 2019

Climat : le GIEC nous met en garde !

Dans un rapport publié le mois dernier, le GIEC tirait la sonnette d’alarme. Le réchauffement climatique ne cesse d’augmenter et met en danger la fertilité des terres, ri

Baudouin Vercken
Baudouin VerckenDirecteur Général Délégué
Climat : le GIEC nous met en garde !

Dans un rapport publié le mois dernier, le GIEC tirait la sonnette d’alarme. Le réchauffement climatique ne cesse d’augmenter et met en danger la fertilité des terres, risquant d’affamer des millions de gens. En septembre, un nouveau rapport spécial enfonce le clou. La montée des eaux pourrait avoir pour effet une multiplication des inondations et le déplacement de près de 280 millions de personnes. Tous concernés, nous devons agir !

Le nouveau rapport du GIEC « devrait servir de base de travail aux pays de l'ONU, réunis le 23 septembre pour un sommet mondial sur le climat à l'initiative du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres », nous informe Les Echos. Et de poursuivre : « ce dernier veut obtenir des engagements plus forts des pays pour réduire leurs émissions de CO2 alors qu'au rythme actuel, elles conduiraient à un réchauffement climatique de 2 à 3 °C d'ici la fin du siècle. » Or, ont calculé les experts du GIEC, même dans le cas le plus optimiste d’un réchauffement limité à 2°C, la montée des eaux pourrait entraîner le déplacement de 280 millions de personnes dans le monde d'ici à la fin du siècle. Si l’Europe reste le continent le moins menacé, il faut tout de même prévoir de nombreuses inondations dans le delta du Rhin et des tempêtes hivernales plus violentes. New York, quant à elle, « pourrait être exposée à des crues de 2,25 mètres tous les cinq ans à compter de 2030 à 2045, contre une tous les 500 ans avant l'ère industrielle. » Des villes côtières comme Shanghai sont également sous la menace de la montée des eaux.

Terres soumises à une pression croissante des activités humaines

Les activités humaines provoquent une dégradation importante des sols, expliquait en août Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du GIEC. En effet, un quart des terres émergées et libres de glaces seraient devenues incultes. L’aridité ne cesse de progresser, les terres de s’appauvrir et la qualité nutritionnelle des récoltes de baisser, si bien que le prix des céréales devrait largement augmenter d’ici à 2050. Il faut, martelait la co-présidente du GIEC « engager vite des changements structurants ». L’agriculture et l’élevage sont en grande partie responsables des émissions de gaz à effet de serre. Il est urgent de rééquilibrer les richesses et de faire attention à ce que nous mangeons, et ce que nous gaspillons. C’est une politique qu’ont adoptée 195 pays début août.

Rejetons moins de CO2 et absorbons-en plus !

Le GIEC met en garde contre une afforestation massivede terres nues pour en tirer la biomasse nécessaire à la production d'énergie non fossile, qui prive l’agriculture de terres arables. Ce n’est pas un problème qui menace la France. Il faut toutefois se garder du désir de vouloir tout boiser pour absorber le CO2 que nous rejetons. La fonction de puits de carbone des forêts ne peut fonctionner que de pair avec une réflexion profonde sur notre manière de produire et de consommer. En 2017, l’Union Européenne a produit 3,5 gigatonnes de CO2, quand l’Inde n’en a produit que 2,4 (et les Etats-Unis 5,1). Plusieurs Etats membres (dont la France) se sont engagés à réduire leurs émissions. Le think tank britannique Sandbag a démontré que l’UE pourrait réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre en 2030, si elle s’en donnait la peine.

Quant à Yvon Slingenberg, directrice de l'action climatique de la Commission européenne, elle estime possible que tous les Etats membres s’engagent dans la neutralité carbone, soit à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, qu'ils ne peuvent en absorber via les forêts et les sols.

Plantons des arbres, entretenons les forêts qui existent déjà et réduisons nos émissions de gaz à effets de serre, c’est le moins que nous puissions faire pour la planète !