24 janv. 2019

Que prélève-t-on dans une forêt ?

Exploiter une forêt ne signifie pas abattre tous les arbres et faire table-rase de ce qui existait, mais les forêts doivent être entretenues et exploitées.

Vianney de la Brosse
Vianney de la BrosseGestionnaire Forestier
Que prélève-t-on dans une forêt ?

Contrairement à certaines idées reçues, exploiter une forêt ne signifie pas abattre tous les arbres et faire table-rase de ce qui existait. Oui, les forêts doivent être entretenues et exploitées. Non, cela ne veut pas dire couper tous les arbres et évacuer le bois mort.

Le bois mort est essentiel à la biodiversité

Certains se demandent si l’on ne devrait pas laisser du bois mort dans la forêt, tandis que d’autres s’interrogent : une forêt bien entretenue ne devrait-elle pas être débarrassée de ses arbres morts ? Les premiers ont raison, et les seconds méconnaissent peut-être le fonctionnement de l’écosystème forestier. Le bois mort est précieux pour la forêt. C’est pourquoi, un bon forestier en laisse toujours. Après une coupe, reste ce que l’on appelle des rémanents : des branchages volontairement laissés au sol. Cela est fait dans une optique de gestion durable. Sur la terre, les branchages protègent les sols et, se décomposant, nourrissent l’humus qui enrichit les sols.

De même, l’on conserve volontairement des arbres morts, cassés, troués, sur pied. Car de nombreuses espèces animales en font leur repaire. Les oiseaux y nichent, les insectes y mangent, les champignons y prolifèrent.

Environ 25% des espèces forestières animales et végétales dépendent directement de la présence de bois mort. Il serait donc fautif de ramasser tout le bois mort et de « nettoyer » les forêts. Vie et mort voisinent dans la plus grande osmose.

Les forestiers conservent ainsi en moyenne un arbre mort sur pied ou renversé par hectare.

Les vieux arbres sont aussi très utiles aux forêts

De la même manière, certains vieux peuplements peuvent être préservés. Tant qu’ils n’empêchent pas le prélèvement des arbres ayant atteint leur maturité, les vieux arbres impropres à l’exploitation sont laissés sur pied. Faire des éclaircies consiste, par ailleurs, à prélever certains arbres pour laisser les plus beaux, les plus à même de produire du bois de qualité, se développer, grandir. Le principe de la sylvicultureest ainsi « imiter la nature et hâter son œuvre », ce qui signifie que les arbres ne doivent être prélevés que si le repeuplement est assuré.

Le principe de la futaie irrégulière repose sur des coupes plus rapprochées, environ tous les six ans, qui évitent de décimer une forêt et permettent aux arbres de croître à leur rythme, dans une concurrence moindre, n’ayant pas tous le même âge.

Entretenir une forêt, c’est donc laisser une partie de bois mort au sol ou sur pied, mais aussi prélever les arbres destinés à l’exploitation et ceux qui empêcheraient le développement des autres. C’est donc naturellement conserver de gros arbres qui absorbent le CO2 et à l’ombre desquels les petits trouveront abri.

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