1 févr. 2021

Quand les masques chirurgicaux menacent la planète

Les masques chirurgicaux et FFP2 étant fabriqués avec des matières plastiques sont une pollution énorme pour la planète, prenons-y garde !

Quand les masques chirurgicaux menacent la planète

Ils doivent nous aider à lutter contre la propagation du Coronavirus mais leur impact sur l’environnement est très négatif. Les chiffres donnés par différentes ONG sont effrayants. Une seule chose est certaine : les masques en plastique jetables se ramassent à la pelle dans les rues, les forêts et les océans. Alerte à la pollution majeure !

De la pénurie au surplus de masques contre la Covid-19

Ils auront fait jaser, du début à la fin de la pandémie. Hier accusés d’être absents, aujourd’hui d’inonder la planète, les masques chirurgicaux et FFP2, qui ont été recommandés par les autorités sanitaires pour lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, et que la Chine produit désormais pour toute la planète, sont devenus un danger majeur. Non seulement parce qu’une bonne partie d’entre eux, de 10 à 75% selon les organisations, finiront dans la nature, mais aussi parce que ceux qui finiront dans les poubelles, comme il se doit, seront la plupart du temps incinérés, rejetant des gaz à effet de serre
D’où que soit pris le problème, il semble insoluble : masques chirurgicaux, gants en plastique, récipients en plastique de gel hydroalcoolique, la pollution générée par la prévention de la pandémie de Covid-19 est extraordinaire et met à bas tous les efforts qui avaient été consentis ces dernières années pour lutter contre la pollution plastique dans le monde, particulièrement dans les océans.

Les masques jetables polluent les mers et les océans

Depuis plusieurs mois, l’ONG OceansAsia tire la sonnette d’alarme, estimant que plus d’un milliard et demi de masques faciaux ont pénétré les océans en 2020. Sachant que la pandémie est loin d’être dissipée et que la Chine augmente sa cadence de production, ayant exporté 224 milliards de masques dans le monde en 2020, ce qui représente environ la moitié des quelque 500 milliards de masques en circulation l’année dernière et que 10 à 20% de masques supplémentaires devraient être produits d’ici à 2024, c’est une véritable inondation de minuscules fibres de plastique qui recouvre le monde. 
Aussi incroyable que cela puisse sembler, aucun État ne paraît avoir pris la mesure des conséquences qu’un tel nombre de masques en circulation dans le monde pouvaient avoir. Or, la pollution des déchets plastiques était déjà l’une des plus grandes menaces de notre planète. A ce jour, aucune mer, aucun océan, aucun fleuve ne semble épargné par les microparticules de plastique, en Europe, a démontré la mission du voilier Tara
Si ces masques chirurgicaux en microfibres de polypropylène, qui est une matière plastique dérivée du pétrole, peuvent mettre 450 ans à se dégrader et disparaître, ce n’est que le début du problème. Car la désagrégation des fibres plastiques entraînera une dispersion de microparticules qui seront absorbées par toute la faune et la flore, non seulement dans les océans mais aussi sur terre, et qui nous reviendra évidemment dans la face comme un boomerang. 
Or, nombre de ces toxines sont des perturbateurs endocriniens, des substances qui imitent les hormones naturelles et désorganisent le fonctionnement de l’organisme, ainsi que l’a démontré la biologiste marine Martina Capriotti. Selon elle, ces polluants sont également capables de perturber le métabolisme, provoquant notamment une accumulation de graisses, favorisant l’obésité chez les animaux, mais probablement aussi chez l’homme. Sachant que la Covid-19 est particulièrement dangereuse pour les personnes souffrant d’obésité, c’est un véritable cercle vicieux qui est en train de se mettre en place sous nos yeux.

Le port du masque ne doit pas empêcher le respect de la nature

A tous les degrés, nous constatons donc combien la pandémie de Coronavirus est à mettre en regard de notre rapport à la nature. L’empiétement des hommes sur les territoires des animaux sauvages sont les raisons des zoonoses qui nous frappent de manière accélérée depuis plusieurs décennies. Et comment y répondre, sinon en sanctuarisant davantage la nature sauvage ? 
Au lieu de cela, nous constatons que notre impact négatif sur la nature s’accroît. Il est urgent de prendre conscience que tout ce que nous faisons a des répercussions directes et indirectes sur notre environnement et sur les écosystèmes planétaires. Nous pouvons planter des arbres aux quatre coins du monde et même en France, mais si nous ne commençons pas par réduire l’impact de nos déchets, par réduire nos émissions de gaz à effet de serre et par nous abstenir de polluer, cela n’aura que des effets minimes sur notre avenir.
S’il faut porter des masques, il est toujours autorisé de porter des masques en tissu, pourvu que ceux-ci respectent les normes édictées par le gouvernement. Privilégions donc les masques lavables et fabriqués sans plastique aux masques jetables. Quand ce n’est pas possible, jetons proprement nos masques, ainsi que les contenants de gel hydroalcoolique. Notre santé immédiate ne doit pas nous faire oublier celle de la nature et le sort qu’elle nous réserve pour demain, si nous continuons de ne pas la respecter.
 

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