16 déc. 2019

Le Cameroun veut sauver sa forêt

Le bassin du Congo est le deuxième poumon vert de la planète, dont il est nécessaire de replanter ou de conserver les forêts.

Le Cameroun veut sauver sa forêt

Après l’Amazonie, le bassin du Congo est le deuxième poumon vert de la planète. Cette immense forêt tropicale a été fortement endommagée ces dernières décennies. Mais les gouvernements et les populations de cette région ont compris la nécessité de replanter ou de conserver des forêts. Car celles-ci ne s’opposent pas au développement de l’agriculture, et les Etats européens soutiennent les initiatives africaines en matière d’afforestation.

Le Cameroun lutte contre la déforestation

A l’instar du Gabon, qui a œuvré pour préserver sa forêt, si bien que la Norvège a signé un accord avec le pays d’Afrique occidentale pour qu’il poursuive ainsi, en l’incitant financièrement, le Cameroun a l’ambition de lutter contre la déforestation, en plantant des milliers d’arbres. Lors d’un reportage diffusé sur France Inter, la journaliste Célia Quilleret raconte l’histoire de cet homme, Désiré Raphaël Bitchébé, ingénieur polytechnicien, ancien chef d'entreprise, maire de Tonga, qui veut reboiser sa forêt.

Pour lui, l’agriculture ne s’oppose pas à la sylviculture, c’est pourquoi les arbres poussent au milieu des champs de maïs, les uns servant à nourrir les hommes, les autres à leur permettre de respirer un air sain et à maintenir la possibilité des cultures, en luttant contre le réchauffement climatique.

Par ailleurs, l’homme se targue de planter des arbres fruitiers, qui sont utiles à la planète et apportent une nourriture immédiate aux hommes qui vivent ici. C’est aussi, pour lui, une manière de sécuriser les terres, afin que leur utilisation soit le plus approprié possible.

Quand l’agriculture et la sylviculture font bon ménage

Au Cameroun, le maïs est alors complanté avec des pruniers, des cacaoyers sont exploités sous couvert forestier, parce que ce sont des plantes qui ne se gênent pas, mais au contraire se complètent. L’Agence française de développement (AFD) soutient donc cette opération de reboisement, afin de « proposer aux agriculteurs une activité économique valorisante, qui ne dégrade pas trop l'écosystème forestier. »

Aux femmes, on apprend à planter des manguiers ou des avocatiers sans détruire la forêt, ni la brûler. C’est un véritable changement pour elles, et une adaptation qui ne se fait pas sans heurt, mais qui commence à porter ses fruits.

La route est longue mais belle jusqu'au reboisement

Bien sûr, cette volonté de reboiser tient davantage du sacerdoce que de la partie de plaisir, comme l’a expliqué le maire à la journaliste. Car planter 20 000 eucalyptus pour produire du bois de chauffage demande un entretien constant.

Cette stratégie camerounaise nécessite beaucoup d’efforts, certes, mais elle sera bénéfique au pays, et à toute la terre. Nous avons tous besoin de cette forêt tropicale, qui est un immense puits de carbone. Et si l’AFD soutient les projets de reboisement dans le pays, c’est aussi pour lui permettre d’entrer un jour sur le marché mondial du carbone et de percevoir de l’argent d’autres Etats, en fonction de sa capacité de stockage de CO2.

Comme cela a déjà été fait au Gabon, par l’initiative de la Norvège, le Cameroun pourrait profiter de sa richesse naturelle pour accroître son PIB, par le maintien et l’exploitation raisonnable de sa forêt. Cette stratégie à long terme est tout à fait pertinente, visant à montrer aux détenteurs des forêts tropicales qu’ils ont davantage intérêt à conserver leur bois sur pied qu’à le couper ou le vendre, du moment que le prix de la tonne de carbone dépasse celui de la tonne de bois.

C’est ainsi que nous lutterons efficacement contre la déforestation et les sirènes d’une monoculture qui dévastent les plus belles forêts du monde, et mettent en péril tous les habitants de la planète.

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