15 mai 2018

L’agroforesterie, c'est quoi ?

L’agroforesterie est une pratique antique qui consiste à planter des arbres dans les prairies où paissent des bêtes ou sur des terres cultivées.

Esther Bélier
Esther BélierChargée de relation clients
L’agroforesterie, c'est quoi ?

L’agroforesterie n’est pas une nouveauté, elle a été pratiquée depuis l’Antiquité mais remise au goût du jour ces dernières années. Découvrez en quoi consiste cette pratique qui apporte beaucoup à la biodiversité, permet de stocker des gaz à effet de serre et d’augmenter les productions agricoles.

L'agroforesterie est une pratique agricole antique

Pratiquée sous toutes les latitudes et de tout temps, ce que l’on nomme agroforesterie est une pratique somme toute naturelle, que le développement de l’agriculture intensive d’après-guerre avait rendue obsolète. En effet, le remembrement a poussé les agriculteurs à arracher haies et arbres pour obtenir des champs plus vastes, d’un seul tenant, plus facilement exploitables. Ce qui fut nécessaire à l’époque où il fallait rapidement augmenter la productivité pour nourrir les populations, ne l’est plus aujourd’hui, et l’on redécouvre les vertus des systèmes agroforestiers qui font coexister différentes cultures ou encore cultures et animaux, comme cela se pratiquait à l’Antiquité et tout au long du Moyen Age, période définie comme celle de l’agro-sylvo-pastoralisme. A l’époque, la présence des arbres dans les champs et sur leur pourtour permettait d’amender le sol naturellement, tandis que le bois fournissait du fourrage aux bêtes, que les fruits des arbres tels les glands du chêne, les châtaignes des châtaigniers ou les faines des hêtres procuraient nourriture aux cochons et que ceux-ci ou d’autres animaux de pâture enrichissaient à leur tour la terre de leurs déjections.

Aujourd'hui, l’Association française d’agroforesterie définit ainsi cette pratique : « l’agroforesterie désigne les pratiques, nouvelles ou historiques, associant arbres, cultures et/ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. »

L’appellation traditionnelle de cette technique est la complantation, attestée depuis l’Antiquité, qui s’est maintenue en Normandie où les prairies sont plantées de pommiers. Elle a été largement mise à profit en Provence où certains baux de l’époque médiévale stipulaient que celui qui en avait la jouissance se devait de cultiver et de planter. Les arbres fruitiers ont longtemps fait bon ménage avec la culture des céréales. Dans l’agroforesterie moderne, les arbres occupent généralement 20 à 30% de la surface agricole utile.

Quels sont les avantages de l'agroforesterie ?

A Restinclières dans l’Hérault, une expérimentation menée par l’Inra dans les années 1990, associant la culture de noyers et de blé a démontré qu’une parcelle agroforestière de 100 ha pouvait produire autant de biomasse (bois et produits agricoles) qu’une parcelle de 136 ha où arbres et cultures auraient été séparés. Le gain de productivité est donc de 36%. Cela est possible par la combinaison de plusieurs facteurs.

  • Les arbres offrent une protection aux plantes cultivées contre le vent, les pluies violentes, la grêle ou les trop fortes chaleurs. Ils ont une fonction similaire à celle des haies que l’on trouve dans les bocages, en permettant aux oiseaux et aux autres prédateurs d’insectes de réduire les risques pour les plantations.
  • Il a également été montré que le besoin d’engrais et de pesticides était moindre pour les cultures dans cette configuration, les feuilles qui tombent des arbres venant notamment nourrir la terre et apporter de la matière organique au sol.
  • L’arbre, confronté à la concurrence des plantes, plonge ses racines plus profondément et favorise la circulation capillaire de l’eau, il agit contre la sécheresse des sols et permet à l’eau de pluie d’atteindre plus facilement les nappes phréatiques. Les racines profondes des arbres limitent la pollution des eaux par la récupération des nitrates et évitent l’érosion des sols.

On note aussi que les arbres poussent plus vite en bénéficiant d'un maximum de photosynthèse (étant plantés assez loin les uns des autres) et de l’engrais donné aux plantes.

Ils stockent le carbone dans leur bois et dans le sol qu’ils enrichissent en profondeur par la décomposition de leurs racines fines.

Enfin, le fait de planter des arbres sur une terre cultivée permet d’introduire de la biodiversité mais aussi une seconde source de revenus, les arbres à maturité pouvant être coupés et vendus. Il existe ainsi plusieurs types d’agroforesterie, celle qui consiste à planter des arbres fruitiers et celle qui consiste à planter différentes essences d’arbres qui seront utilisées pour leur bois et dont la diversité diminue le risque de pertes en cas d’épidémie. Au bout du cycle, les arbres offriront du bois d'œuvre, bois énergie ou de trituration.

L’Inra estime ainsi qu’un « peuplement agroforestier de faible densité, de 50 à 100 arbres, peut augmenter le stock de carbone de 1 à 2 tonnes/ha/an. »

Ce qui a changé avec l'agroforesterie moderne

Au XXe siècle, l’agroforesterie a fortement reculé, de par l’arrivée des machines qu’il était plus simple de conduire sur des terres nues. Après la seconde guerre mondiale, le phénomène s’est accentué. De 600 millions d'arbres dans les parcelles agricoles françaises dans les années 1940-50, nous sommes arrivés à 200 millions au début du XXIe siècle. La PAC a encore accru l’arrachage des arbres sur les parcelles cultivées en excluant jusqu’en 2006 la possibilité pour une parcelle consacrée à deux productions d’obtenir des subventions pour les deux. Ce, pour des raisons administratives. Mais cela a changé et l’agroforesterie est désormais encouragée, notamment par une loi française datant de 2010.

Il est donc permis de croire que des arbres seront replantés dans les champs aussi massivement qu’ils furent arrachés. Cette pratique ancestrale est désormais scientifiquement expliquée et EcoTree lui apporte naturellement son soutien.  

EcoTree soutient des projets d’agroforesterie

Conscients de la valeur ajoutée de l’agroforesterie pour lutter contre le changement climatique et enrichir la biodiversité, nous soutenons des projets agroforestiers. Le premier que nous avons mis en œuvre afin d’accompagner les agriculteurs dans le développement de leurs pratique a été réalisé dans une opération menée conjointement avec l’entreprise Danival
Grâce aux bénéfices engendrés par la vente de ses produits dans les boutiques Naturalia, nous avons récolté des fonds pour aider Anne à installer son exploitation agricole en Aveyron. Elle a ainsi pu lancer son projet de plantation d’un verger à champignons, entretenu par le pâturage d’un troupeau d’ovins et bénéficiant de la plantation de 1774 arbres de différentes essences forestières (pins sylvestres, pins parasols et pins maritimes). 
D’autres projets sont à l’étude et pourront être menés avec l’Association Française d’Agroforesterie. C’est une mission que nous avons à cœur de développer. 
 

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