18 déc. 2023
Forêt incendiée de Marzols à Moustiers-Sainte-Marie : les travaux continuent
Suite à l'incendie d'octobre 2017 qui a dévasté la pinède le long des gorges du Verdon, nous finançons des travaux de réhabilitation de la forêt.
Après l’incendie d’octobre 2017 qui a ravagé cette pinède bordant les gorges du Verdon, les bois brûlés ont été enlevés, le sol laissé à nu, si bien que la biodiversité s'est très fortement amenuisée, tandis que la régénération naturelle ne parvenait pas à se mettre en place.
Depuis 2022, nous avons entrepris de collecter des fonds et de mettre nos compétences au service de la restauration de plusieurs parcelles de cette forêt incendiée.
Une absence de régénération naturelle
L'expert forestier Nicolas Luigi ayant constaté qu'aucune régénération naturelle ne s'installait après cinq années, décision a été prise d'améliorer la reconstitution du couvert arboré, tant pour la diversité des espèces que pour la préservation des sols, l'adaptation de la forêt au changement climatique et la beauté du paysage.
Une problématique écologique mais aussi touristique
Cette forêt est en grande partie située dans la commune de Moustiers-Sainte-Marie, en surplomb du magnifique lac de Sainte-Croix où débouchent les spectaculaires gorges du Verdon, qui forment la frontière entre le Var et les Alpes-de-Haute-Provence.
Pour de multiples raisons qui tiennent à la nature du sol, aux modifications climatiques, à l'incendie..., après cinq saisons de végétation, la reprise naturelle s'est montrée lente voire inexistante. Un certain nombre de pins noirs et de pins d'Alep toujours sur pied présentaient des signes de dépérissement. Par ailleurs, cette forêt est un lieu d'accueil de nombreuses espèces dont certaines assez rares et dont l'aire de répartition ne cesse de se réduire, comme c'est le cas du Circaète Jean-le-Blanc.
Un projet de reconstitution en 3 grandes étapes
C'est pour ces différentes raisons que Nicolas Luigi et AviSilva ont décidé d'engager des travaux de reconstitution de la forêt de Marzols pour lesquels nous avons mobilisé des fonds. Les travaux à mettre en œuvre ont nécessité une ingénierie fine dont le cabinet AviSilva de Nicolas Luigi a l'habitude, les feux de forêt n'étant hélas pas rares dans le quart sud-est de la France. Expert forestier agréé par le CNEFAF, référent sud-est du Comité des Forêts et délégué général de l'association PRO SILVA France, il a ainsi conduit les travaux de restauration sur une trentaine d'hectares.
Etape 1 : Nettoyage, débroussaillage, broyage des cloisonnements sur l'ensemble de la forêt.
Etape 2 : Scarification à la mini-pelle de 15% des surfaces prévues pour intervention à l'hiver 2023-2024. Cette manœuvre permet de préparer le sol avant les plantations.
Etape 3 : Plantations dans les 3 zones définies en 2024.
Objectif : un peuplement mixte et mélangé, dès le départ
Sur les zones incendiées, différentes techniques de reconstitution ont été mélangées dans le cadre d'une opération de Restauration des Terrains Incendiés. C'est ainsi qu'ont été mis en place simultanément le maintien d'un maximum de régénération naturelle, la scarification des sols en petites bandes peu large pour aider la germination de certaines espèces, la plantation en enrichissement par petits collectifs denses, en complément, avec des essences du cortège de la chênaie pubescente et de la chênaie verte (érables, alisiers et chênes, soit 2000 arbres au total sur 1,56 ha).
Tout cela de manière corrélé car probablement qu’aucune de ces méthodes prises individuellement ne donnerait de résultats satisfaisants sur ces sols très contraints.
Rien n’est évidemment garanti mais il faut absolument trouver des techniques pour constituer, reconstituer et maintenir le couvert arboré, puis le gérer avec une sylviculture durable et non brutale, qui est probablement l’une des voies d’atténuation du microclimat local.
Quel financement ?
EcoTree a trouvé les financements des travaux confiés à AviSilva pour les zones brûlées (une trentaine d'hectares), par application du protocole de travaux Multiforêt.
Les fonds ont permis d'établir une cartographie des arbres-bio, des zones d'intérêt écologique, de réaliser un diagnostic du dépérissement des pins (protocole DEPERIS sur 400 arbres), un détourage ciblé, l'entretien des cloisonnements préexistants et la pose d'une vingtaine d'enclos-exclos.