En Finlande, des garderies reproduisent des “sols forestiers” pour la santé des enfants

L’importance de la nature dans les pays du Nord de l’Europe

Nous avons à apprendre de nos voisins scandinaves. Alors que le Danemark a “inventé” les jardins d’enfants dans les bois et largement exporté ce concept depuis les années 1960, les Norvégiens installent, de leur côté, des chambres d’hôpital dans les forêts, exploitant les bienfaits de la nature pour améliorer la convalescence des malades. 
Aujourd’hui, c’est une étude finlandaise qui nous démontre, plus qu’elle nous apprend, que mener jouer des enfants de 3 à 5 ans sur des espaces naturels leur serait largement propice. Ce dont nous pouvions avoir l’intuition ou la connaissance empirique est en passe d’être démontré par la science, si de nouvelles études viennent le corroborer. Les enfants ont plus intérêt à se couvrir de boue et se rouler dans la terre, et à se mettre les mains noires dans la bouche qu’à courir et se poursuivre dans des cours pavées ou sur des sols en béton et en graviers. Les scientifiques qui ont mené cette première étude restent prudents et ne souhaitent pas tirer de conclusions trop hâtives, ils n’ont par ailleurs pas encore toutes les explications à ce “miracle” microbien, mais tout laisse à penser que la fréquentation d’écosystèmes plus riches améliore les défenses immunitaires de nos petites têtes blondes.

Le contact de la nature favorise la bonne santé des enfants

Cette expérience menée en Finlande est la première du genre à modifier l’environnement dans lequel s’épanouissent les enfants pour comparer ensuite leur microbiome et leur système immunitaire. 
En s’appuyant sur le principe qu’une plus riche biodiversité favorise les défenses immunitaires et que les aires urbaines contiennent moins de biodiversité que des espaces naturels, le principe de l’étude a été d’observer et de comparer l’environnement microbien dans dix jardins d’enfants pour un total de 75 bambins âgés de 3 à 5 ans. 
Certaines de ces garderies avaient des cours revêtues d’asphalte, dans d’autres les enfants étaient menés chaque jour dans la nature et quatre d’entre elles avaient recouvert le sol de leurs aires de jeux d’herbe et de terre forestière. Au cours des 28 jours d’étude, les enfants de ces dernières garderies eurent le loisir de jouer chaque jour dans la terre. 
En comparant le microbiote de leur peau et de leurs intestins avant et après l’étude, les scientifiques ont observé des changements beaucoup plus importants que dans les autres groupes d’enfants qui jouaient dehors le même temps mais dans des environnements moins naturels. En très peu de temps, il est apparu que les microbes qui se trouvaient sur la peau et dans les intestins des enfants avaient largement gagné en diversité.
Ainsi, les enfants qu’on a laissé jouer dans la terre et grimper aux arbres ont très rapidement amélioré leurs défenses immunitaires. 
Le contact avec la nature permet d’éviter l’affaiblissement du système immunitaire et les maladies auto immunes comme les allergies, expliquent les auteurs de l’étude.

Au contact de la nature, les enfants prennent conscience de son importance

Non seulement, les observations tendent à prouver que les enfants combattent mieux les maladies quand ils ont un contact régulier avec la nature, que leur vue est plus perçante, que cela influe même sur la structuration de leur cerveau, mais en outre, ils apprennent “naturellement” à respecter cet environnement. 
A l’époque difficile que nous traversons, où le réchauffement climatique se conjugue à une pandémie que nous ne savons pas contenir et qui est due à notre non-respect de l’espace naturel des espèces sauvages, il est primordial que nos enfants soient éduqués au respect de la nature et la considèrent, dès leur plus tendre jeunesse, comme une alliée et une amie. 
Une fois de plus, nous constatons combien l’environnement forestier est riche et que si les enfants gagnent en force et en santé à son contact, c’est tout simplement parce que les forêts abritent les plus riches écosystèmes du monde terrestre.