14 sept. 2018
L’école dans les bois : le modèle danois
Dans les années 1950, Ella Flautau réinventa le kindergarten, le jardin d’enfants qu’avait imaginé le pédagogue allemand Friedrich Fröbel.
C’est dans les années 1950 qu’une mère de famille danoise, Ella Flautau, réinventa le kindergarten, le jardin d’enfants qu’avait imaginé le pédagogue allemand Friedrich Fröbel dont s’inspira plus tard Maria Montessori. Le concept est très simple : les enfants ont avant tout besoin de jouer, et de jouer dans la nature.
A l'origine des jardins d'enfants dans les bois
Les premiers jardins d’enfants dans la forêt (skovbørnehaver) sont donc nés au Danemark dans les années 1960. En 1968 ouvrit en Allemagne le premier walkindergarten. Aujourd’hui, ces jardins d’enfants en forêt sont plus de 700 chez nos cousins Germains et des forest nursery ouvrent aux quatre coins du monde, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Malaisie, en Chine et au Japon. Il s’en trouve même quelques-uns en Espagne, à Majorque et à Tenerife, comme nous l’apprend le reportage publié par Reporterre. Là, les enfants de 2 à 6 ans passent neuf heures par jour dehors, dans les bois, livrés non pas à eux-mêmes mais à leurs propres activités, à leur propre imagination, quel que soit le temps et quelle que soit la saison.
Au Danemark, pays pionnier en la matière, 20% des classes de maternelle offrent un enseignement au cœur de la nature, selon un reportage réalisé par Francetvinfo. Grimper dans les arbres à l’aide de ses petits bras, se servir d’une scie ou d’un couteau dès trois ou quatre ans, cela ne semble poser aucun problème aux enfants, et pas davantage à leurs parents qui sont heureux que leurs bambins apprennent la vie.
Quels sont les avantages des jardins d'enfants dans la forêt ?
Les avantages de ce genre d’éducation sont évidents. Quel enfant ne préfère s’esbaudir dans les bois sous l’œil débonnaire de quelques adultes et apprendre à repérer les animaux, à compter les cailloux, à fabriquer des nichoirs, que de rester enfermé dans une pièce surchauffée à jouer avec des miasmes et des cubes en plastique bourrés de brome ? Parents, professeurs, spécialistes l’affirment : au contact de la nature et des arbres, les bambins acquièrent la confiance en eux qui leur sera nécessaire pour la vie ; ils apprennent à respecter la nature, les animaux et leurs congénères ; ils sont vite dégourdis, s’épanouissent physiquement, développent leur imagination et ne sont plus malades, loin de la concentration des microbes et de la pollution. Les rapports des enfants sont moins conflictuels, ils gagnent en équilibre psychique et en concentration. Ainsi, à Seattle, tandis que certains travaillent pour Microsoft, leurs enfants courent dans les bois, loin des écrans captifs et de la concurrence permanente.
Un mode d’éducation qui donne à réfléchir et que l’on aimerait aussi voir se développer en France, à l’heure où le ministre de l’Education nationale interdit les téléphones portables au collège et où l’on s’alarme qu’un enfant sur deux regarde la télévision à 18 mois.