13 mars 2024

Comment engager son entreprise dans une stratégie de contribution carbone ?

Engager son entreprise dans une stratégie de contribution carbone est primordial. Encore faut-il savoir comment s’y prendre. Voici nos 10 conseils.

Hortense Vallée
Hortense ValléeChargée de marketing
Comment engager son entreprise dans une stratégie de contribution carbone ?

Alors que les entreprises peuvent jouer un rôle clé dans l’atténuation du dérèglement climatique via la réduction des émissions et la séquestration de carbone, il est bon qu’elles sachent comment s’y prendre pour éviter les écueils du greenwashing et fassent de leur stratégie une réussite sur tous les plans. Voici dix points-clés pour une contribution carbone de qualité.

Comment mettre en place des actions pour mesurer et suivre les émissions de gaz à effet de serre de son entreprise ? 

La mise en place d’une stratégie de mesure et de suivi des émissions de GES est cruciale pour toute entreprise souhaitant réduire son empreinte carbone. Pour mesurer et suivre les émissions de gaz à effet de serre (GES) de son entreprise, élément essentiel pour comprendre son impact environnemental et mettre en œuvre des stratégies efficaces pour le réduire, l’approche la plus reconnue en France est le Bilan Carbone. C’est par cela que toute entreprise commencera.

Comment mettre en place des actions pour réduire les émissions de son entreprise ? 

Dans un second temps, il est essentiel de mettre en place des actions concrètes pour réduire ses émissions de GES. L’approche du référentiel Net Zéro Initiative est un cadre stratégique efficace pour orienter ces efforts. Il est crucial d’intégrer la réduction des émissions aux côtés de la contribution aux puits de carbone, assurant ainsi une démarche durable et responsable.

Quand commencer à s’engager dans la contribution et à quelle hauteur ? 

Une fois l’approche de mesure et de diminution de GES enclenchée, il est impératif de se lancer dans la contribution aux puits de carbone, notamment via le financement de crédits carbone. Pour cela, il est nécessaire d’agir dès maintenant car les effets du réchauffement climatique sont déjà en cours. Le SBTi estime que les entreprises doivent contribuer à hauteur de 10% de leurs émissions incompressibles par l’acquisition de crédits carbone de séquestration de haute qualité, cela mené conjointement à la réduction de 90% de leurs émissions d’ici à 2050.
Il est également intéressant de considérer que la contribution aux puits de carbone doit être faite dans un exercice de responsabilité. Un financement à hauteur d’un pour cent du chiffre d’affaires semble ainsi à même d’engager les entreprises dans une contribution honnête et de répondre au défi présent.

Vaut-il mieux favoriser des projets d’évitement ou de séquestration ?

Sachant que les crédits carbone peuvent être de deux ordres : issus de projets d’évitement d’émissions ou de captation de CO2, le choix de soutenir un projet d’évitement ou de captation ne doit pas être exclusif.
On peut comparer le stock d’émissions de CO2 dans l’atmosphère à une baignoire qui déborde : il est non seulement vital de réduire autant que possible le débit du robinet (éviter les émissions) que de vider l’eau (captation de carbone). Les entreprises doivent adopter une stratégie misant sur les deux tableaux pour répondre efficacement à la crise climatique.

Vaut-il mieux favoriser des projets fondés sur la nature ou la technologie ?

Bien qu’il soit bénéfique d’intégrer les deux types de projets, les Solutions fondées sur la Nature (NBS) offrent des avantages multidimensionnels certains, par rapport aux solutions technologiques (tech-based), notamment dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité et l’amélioration de la résilience des écosystèmes. Ainsi doivent-elles être préférées par les entreprises, même si ces solutions peuvent être complétées par l’usage de technologies appropriées.

Dans quels écosystèmes et quelles localisations contribuer ? 

Pour une entreprise souhaitant financer des Solutions fondées sur la Nature, la sélection des écosystèmes où seront mis en place les projets de restauration et de conservation est une étape majeure. Les écosystèmes complexes et diversifiés, comme les forêts, offrent des avantages environnementaux substantiels. Ils jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone, la préservation de la biodiversité et le maintien de l’équilibre écologique. Par ailleurs, il convient de soutenir des initiatives locales, notamment européennes, afin que le suivi du projet soit plus précis et mieux compris par les parties prenantes de l’entreprise.

Faut-il privilégier des crédits carbone ex-ante ou ex-post ? 

La question de privilégier des crédits carbone ex-ante ou ex-post dépend largement du type de projet associé et de ses objectifs spécifiques. Bien que les deux types de crédits aient leur importance, il est essentiel de comprendre leur rôle et leur impact dans le contexte des projets carbone.
Aussi le choix entre les crédits carbone ex-ante et ex-post ne doit-il pas être fondé sur une question de préférence, mais plutôt sur une décision stratégique alignée avec les objectifs environnementaux de l’entreprise. La vente de crédits ex-ante et leur conversion progressive en ex-post illustre une approche équilibrée qui soutient la mise en place et la validation de projets de séquestration de carbone en milieu naturel.

Faut-il privilégier un label, une certification, un type d’acteur ?

Les labels et certifications garantissent la crédibilité, la transparence et l’efficacité des projets et jouent un rôle crucial dans la confiance des parties prenantes. Toutefois, ils ne font pas tout. Il est surtout crucial de s’interroger sur le projet et l’acteur avec lequel on traite et de limiter au maximum les intermédiaires pour être sûr de financer un projet concret.

Comment juger de la qualité des projets financés (co-bénéfices, résilience) ?

Évaluer la qualité des projets environnementaux financés est essentiel pour garantir leur efficacité et leur impact positif à long terme. Les critères d’évaluation doivent inclure non seulement la réduction des émissions de carbone, mais aussi les co-bénéfices et la durabilité du projet. Juger de la qualité des projets financés nécessite une approche globale qui va au-delà de la simple réduction des émissions de carbone. Il est important de prendre en compte les co-bénéfices environnementaux et sociaux, ainsi que la résilience du projet face aux défis climatiques futurs, pour garantir un impact positif durable.

Comment lier un budget de contribution carbone à la définition d’un prix interne du carbone ?

Établir un budget pour contribuer à des projets de réduction d’émissions est un processus stratégique crucial pour les entreprises engagées dans la lutte contre le changement climatique. Une méthode efficace consiste à mettre en place une « taxe carbone interne », non seulement pour générer des fonds dédiés à ces projets, mais aussi pour encourager des pratiques plus durables au sein de l’entreprise.

Cet article est un extrait de notre guide complet “10 questions à se poser pour engager son entreprise dans une stratégie de contribution carbone”.
 

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