Forêts, sols et résilience face aux incendies : EcoTree en phase avec les priorités nationales

Le Plan Sols Forestiers : remettre les sols au centre

Ressource fragile et non renouvelable, le sol forestier joue un rôle déterminant : réservoir de carbone, régulateur hydrique, habitat d’une biodiversité invisible mais essentielle. Le plan national rappelle que la préservation des sols conditionne la résilience de nos forêts à long terme.

Chez EcoTree, nous intégrons déjà ces enjeux : diversité d’essences adaptées aux stations, itinéraires sylvicoles respectueux de la fertilité (préparation raisonnée, maintien de rémanents, apport de matière organique), suivi carbone via le Label Bas-Carbone. Mais ce plan nous pousse à aller plus loin encore : développer des indicateurs dédiés à la santé des sols (pH, compaction, microfaune), en lien avec la recherche publique, et renforcer la connaissance partagée avec les acteurs de terrain.

Défense contre les incendies : anticiper et s’adapter

Le risque incendie, historiquement concentré sur la Méditerranée et la Nouvelle-Aquitaine, touche désormais l’ensemble du territoire, avec des saisons plus longues et des feux plus intenses. La nouvelle stratégie nationale s’appuie sur quatre piliers — prévention, prévision, protection et résilience — et place l’aménagement du territoire, la diversification des peuplements et la culture du risque au cœur de la réponse.

Chez EcoTree, cette approche trouve un écho direct : gestion sylvicole en mosaïque pour casser les continuums de végétation, création de mares forestières et de zones humides qui soutiennent l’humidité des sols, reconstitutions post-crises après tempêtes ou attaques de scolytes. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec les collectivités et acteurs locaux, car la prévention et la gestion des feux ne peuvent être efficaces qu’à l’échelle territoriale.

Après l’incendie : une régénération complexe et incertaine

Tout incendie n’a pas les mêmes conséquences. Un feu de faible intensité, qui épargne le sol et ses banques de graines, peut même favoriser la germination de certaines espèces adaptées au feu, comme le pin maritime, le chêne-liège ou le chêne vert. À l’inverse, un mégafeu très chaud, qui détruit la litière et les horizons superficiels du sol, ralentit fortement la régénération et bouleverse durablement l’écosystème.

L’incendie est toujours un choc, mais la nature possède des capacités de réponse. Certaines espèces disparaissent, d’autres — herbacées pionnières, insectes opportunistes, oiseaux généralistes — recolonisent rapidement. Le retour d’une forêt mature et de ses cortèges associés demande en revanche des décennies, parfois un siècle. Dans certains cas, l’écosystème retrouve globalement son état initial ; dans d’autres, il bascule vers un nouveau régime : broussailles envahissantes remplaçant une forêt, arrivée d’espèces opportunistes, perte de fertilité des sols.

Les exemples récents en France l’illustrent : dans l’Aude, les grands feux de cet été rappellent combien la trajectoire de régénération est incertaine, à la fois enjeu écologique et social pour des habitants confrontés à un paysage transformé. Dans les Landes, à l’inverse, on observe parfois des dynamiques spectaculaires de recolonisation naturelle, avec des espèces pionnières qui redessinent rapidement le couvert végétal.

Résistance, résilience et redondance : trois clés de lecture

Il est essentiel de distinguer résistance et résilience. La résistance, c’est la capacité d’une espèce ou d’un peuplement à supporter le feu sans succomber : écorce épaisse des chênes, cônes sérotineux de certains pins. La résilience, c’est la capacité d’un écosystème à se réorganiser et à retrouver un état fonctionnel après la perturbation. Dans les deux cas, la diversité des stratégies est cruciale.

Un autre pilier mérite d’être souligné : la redondance. Dans un écosystème, certaines fonctions (résistance au feu, stockage de carbone, régulation hydrique) peuvent être assurées par plusieurs espèces différentes. Cette diversité fonctionnelle renforce la stabilité globale du système, tout comme la redondance de moyens humains ou matériels renforce la capacité de nos sociétés à faire face aux crises.

Biodiversité et prévention incendie : trouver l’équilibre

Un paradoxe subsiste : limiter le risque incendie suppose de réduire les combustibles au sol et la continuité végétale, alors que préserver la biodiversité implique de conserver bois mort, litière et habitats. Chaque reboisement crée mécaniquement un continuum de végétation, donc un potentiel facteur de propagation.

Chez EcoTree, nous cherchons à concilier ces impératifs. Structuration en mosaïque, diversité des essences, préservation de zones refuges, maintien de l’humidité des sols et de la ressource en eau : autant de leviers qui permettent d’allier biodiversité et réduction des risques.

Pour conclure

Les deux plans nationaux publiés cet été fixent un cap ambitieux : replacer les sols au centre des politiques forestières et anticiper les incendies à l’échelle de tout le territoire. Ils confortent ce que nous portons déjà — gestion multifonctionnelle, diversité des essences, attention aux sols et à l’eau — et nous encouragent à renforcer encore nos pratiques : suivi scientifique accru, indicateurs dédiés, sensibilisation accrue des acteurs locaux.

Car au fond, il n’existe pas de solution miracle. Après un incendie, certaines formes de vie réapparaissent vite, mais retrouver la complexité d’une forêt demande des décennies. La clé est d’accompagner cette dynamique, de donner du temps au temps, et de trouver un juste équilibre entre prévention, adaptation et respect des écosystèmes.

C’est dans ce dialogue entre politiques publiques, recherche scientifique et acteurs privés que se construira une forêt plus résiliente — pour le climat, la biodiversité et les générations futures.