5 déc. 2019
Emissions de CO2 en hausse : poursuivons nos efforts !
Bien que la France et l’Europe comptent parmi les bons élèves, les émissions mondiales de CO2 sont à la hausse.
Bien que la France et l’Europe comptent parmi les bons élèves, la tendance mondiale est à la hausse. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone devraient encore croître de 0,6% sur l’année 2019. Une hausse mesurée, certes, une hausse tout de même. Mais, à travers le monde, les données sont très hétérogènes.
Emissions de CO2 : un bilan mitigé
Alors que la COP 25 se poursuit à Madrid, le bilan annuel du Global Carbon Project (CGP) vient de rendre ses chiffres. Hasard du calendrier ? Certainement pas. Le consortium de soixante-seize scientifiques issus de cinquante-huit laboratoires internationaux a publié son rapport annuel mercredi 4 décembre. Et les chiffres sont préoccupants, même s’ils nourrissent un optimisme mesuré. Car, expliquent les scientifiques, si à l’échelle mondiale, les émissions de CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, continuent de croître, la tendance est à la baisse à la fin de l’année. Et par ailleurs, alors que la hausse d’émissions de CO2 avait été de 1,5% en 2017, puis de 2,1% en 2018, elle n’est que de 0,6% en 2019. Faut-il s’en réjouir ? Il faut poursuivre les efforts.
Inverser la courbe du réchauffement climatique
Nous ne pouvons pas nous réjouir que la hausse soit moindre, nous devons chercher par tous les moyens à la rendre négative. Sans une décroissance du rejet des émissions de C02, nous n’atteindrons pas les objectifs que nous nous sommes nous-mêmes fixés lors de la COP 21, et qui seront renouvelés à Madrid. Si nous voulons contenir le réchauffement climatique à un seuil soutenable, c’est-à-dire environ +1,5°C, nous devons abaisser les rejets carbonés de 7,6% chaque année entre 2020 et 2030. Tel est le constat dressé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), lors de la 10e édition de son « Emissions Gap Report », publiée mardi 26 novembre 2019. Nous en sommes encore loin.
Une baisse mondiale de l’utilisation du charbon
Globalement, le charbon est en perte de vitesse, comme source d’énergie. Son relatif abandon est malheureusement compensé par une utilisation accrue d’autres énergies fossiles, le gaz naturel et le pétrole. Le GCP a ainsi observé une baisse de l’utilisation mondiale de charbon, mais, dans le même temps, une croissance de l’utilisation du gaz naturel et du pétrole. L’utilisation de gaz naturel est d’ailleurs le principal facteur expliquant la croissance des émissions de CO2 depuis 2012. D’après les résultats qui ont été publiés dans les revues Nature Climate Change, Environmental Research Letters et Earth System Science Data, les émissions mondiales de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles, ainsi que de l’industrie et des cimenteries, devraient s’élever à 37 milliards de tonnes en 2019.
Des émissions de CO2 hétérogènes selon les pays
La Chine demeure le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES), devant les Etats-Unis, l’Inde et l’Union européenne. Les émissions américaines et européennes sont toutefois en baisse, contrairement à celles de l’Inde et de la Chine qui poursuivent leur croissance. C’est ainsi qu’à la fin de l’année 2019, les émissions globales de CO2 seront 62 % plus élevées qu’elles ne l’étaient en 1990, année du premier rapport du Giec.
Si les émissions de CO2 de la France ont baissé de 2,5% en 2018, par rapport à 2017, et de 4,2% pour l’ensemble des GES, c’est d’une part parce que l’hiver 2018 a été plus doux, d’autre part parce que la France a eu davantage recours à son parc nucléaire. Entre 2005 et 2018, les émissions de GES de la France ont diminué de 1,6% en moyenne, ce qui est un premier pas, mais nous sommes encore loin du compte. Le point faible de la France vient des transports et des importations. Si tous les secteurs de l’industrie ont drastiquement réduit leur empreinte carbone, il reste des efforts à faire sur les transports, ce qui ne sera pas facile.
Le vrai levier sur lequel nous pouvons peser, chacun à notre mesure, est notre mode de consommation. En consommant localement et de saison, nous avons un effet direct sur notre empreinte écologique. Tâchons donc de consommer en circuits courts et continuons de préserver nos forêts pour absorber nos émissions de GES.